SHERBROOKE – L’aile cassée des Alouettes de Montréal est-elle guérie? Il faudra attendre au 24 juin pour en avoir la preuve, mais l’étape initiale vers cet objectif a été franchie avec le début du camp d’entraînement 2016.

Le premier jour de cette éreintante étape pour les joueurs s’est déroulé, dimanche, dans la bonne humeur, sur le campus de l’Université Bishop’s. Sans surprise, le premier sourire repéré a été celui du sympathique Duron Carter qui a adoré sa journée dans cet environnement familier.  

« C’était beaucoup de plaisir, c’est vraiment amusant de pouvoir revenir et jouer au football de nouveau avec cette équipe. J’ai déjà hâte au premier match. »

« Je me plais à contribuer à une bonne énergie dans un groupe, j’aime le football. C’est ma passion et je ne voudrais pas faire rien d’autre au monde », a mentionné le numéro 89 qui a ajouté une dizaine de livres à sa charpente depuis ses dernières sorties dans l’uniforme des Oiseaux.  

S’il n’était pas étonnant de revoir le grand sourire caractéristique de Duron Carter, c’était encourageant de remarquer l’influence positive du groupe remodelé d’entraîneurs quelques mois après la conclusion de la très décevante campagne 2015. 

En fait, Jim Popp s’est si bien entouré qu’il a pu se permettre d’arriver sur le terrain plus d’une quinzaine de minutes après le lancement de la séance.

Le receveur Kenny Stafford s’est même permis de blaguer en demandant à haute voix où était passé le grand manitou de l’organisation. Occupé comme il est avec ses différents chapeaux, il avait probablement d’autres chats à fouetter.

L’ajout de Jacques Chapdelaine au sein de ce personnel et la première saison complète d’Anthony Calvillo à titre de coordonnateur offensif a déjà semblé rapporter des dividendes.

Calvillo et Chapdelaine avaient également plusieurs raisons d’être heureux puisqu’ils peuvent inculquer leur nouveau système offensif à un contingent plus prometteur de quarts-arrières. Sans miser sur un quart étoile, les Alouettes possèdent maintenant davantage de ressources intéressantes avec le vétéran Kevin Glenn, la nouvelle acquisition Vernon Adams fils et l’expérience acquise par Brandon Bridge, Rakeem Cato et Tahj Boyd.

« Je trouve que les joueurs ont très bien fait leur boulot, c’est toujours vraiment fascinant pour un entraîneur d’assister à cette première journée, on investit tout ce temps durant la saison morte pour ça », a admis Calvillo avec le sentiment du devoir accompli pour quelques heures.

Au sujet d’Adams, l’échantillon demeure extrêmement petit, mais il n’a pas semblé dépaysé par les particularités du football canadien.

D’ailleurs, il devrait être bien encadré pour la suite des choses puisque Glenn a décidé de prendre sous son aile Adams et tous les autres jeunes quarts de l’organisation montréalaise.  

« Je les encadre comme s’ils étaient mes petits frères. Je suis prêt à répondre à toutes leurs questions et à les aider de toutes les manières imaginables », a confié Glenn qui affectionne la partie mentorat de son poste.

Picard avait hâte de franchir cette étape

Un camp d’entraînement de football restera toujours frappant par son ampleur. Celui des Alouettes met en scène plus de 90 athlètes qui se retrouvent ensemble pour assimiler le plan de la saison qui cogne aux portes.

Parmi cette imposante bande d’athlètes, c’est définitivement la profondeur à la position de receveur qui saute aux yeux. Après Carter, on peut seulement nommer S.J. Green, Stafford, Nik Lewis, Samuel Giguère, B.J. Cunningham, Alex Charrette, Chandler Jones, Corbin Louks, Mike Davis, Mikhail Davidson et Jerry Rice fils. Nul doute, Popp se retrouvera face à tout un casse-tête quand il devra décider de quel(s) élément(s) il doit se départir.

Les points d’interrogation ne se retrouvent donc pas à cet endroit sur le terrain. Outre le travail au poste de quart-arrière, il faut se tourner vers la ligne offensive et la tertiaire pour les apercevoir.

En effet, la blessure à Luc Brodeur-Jourdain et le départ de Josh Bourke provoquent l’entrée en scène de deux nouveaux membres sur cette unité tissée serrée. Dominic Picard a été identifié comme le remplaçant de Brodeur-Jourdain et il était emballé de pouvoir se familiariser avec sa nouvelle troupe.  

« C’est excitant d’apprendre à connaître les gars. J’avais hâte de sauter sur le terrain pour briser la glace et enfin jouer au football. Les dernières 48 heures ont été longues! Maintenant, c’est fait et il faudra progresser jour après jour », a exposé Picard, un vétéran de 33 ans qui se passionne pour le coaching.

À propos de Brodeur-Jourdain, il n’a pas ménagé les efforts sur les lignes de côté où se trouvait également Jonathan Crompton. Ils sont placés sur une liste de joueurs blessés durant la saison précédente ou la saison morte en attendant le feu vert – à moyen terme – des médecins.

En terminant, il faut lever notre chapeau à Éric Deslauriers qui a multiplié les tâches lors du lancement du camp d’entraînement. En plus de son rôle de dépisteur, le nouveau retraité a supervisé plusieurs opérations, s’occupant même de la musique pour divertir les joueurs et les nombreux spectateurs qui s’étaient déplacés.