Que pouvions-nous demander de mieux hier en cette merveilleuse après-midi d'automne? Plus de 20 dégrés au thermomètre sous un ciel bleu. Quarante points au cadran pour les Alouettes de Montreal contre seulement neuf pour les pauvres Roughriders de la Saskatchewan, qui ont probablement eu l'impression que ce même ciel bleu leur est carrément tombé sur la tête, hier au stade McGill.

Celui, de tous les gens présents dans le stade, qui a assurément passé la plus belle journée, n'a même eu à endosser l'uniforme ou marqué un seul des 40 points des Alouettes pour recevoir la plus belle ovation qu'il m'a été donné de voir dans le vieux stade du centre ville.

Vous aurez compris que je parle bien entendu du légendaire Anthony Calvillo. La cérémonie pour le retrait de son chandail à la mi-temps était vraiment la cerise sur le sundae pour les 23 069 spectateurs présents.

Une cérémonie extraordinaire et remplie d'émotions et de moments forts, à la hauteur de la carriere du numéro 13, qui on le sait tous a été des plus incroyables. J'en profite d'ailleurs pour lever mon chapeau à l'organisation des Alouettes, qui n'a vraiment pas raté son coup à cet égard.

Les joueurs des Alouettes n'ont vraiment pas raté leur coup, eux non plus . En ce lundi de l'Action de Grâces, ils n'en ont vraiment pas montré beaucoup envers les Riders. Une victoire des plus convaincantes, une raclée si vous me passez le mot!

Il y a dans cette victoire des points très positifs, évidemment. Malheureusement, il y en a aussi des négatifs qui m'agacent.

Réglons tout de suite le négatif en rafale.

Pour un quatrième match consécutif, les Alouettes n'ont pas marqué de points au premier quart. Constamment ils ont débuté leurs séquences à l'attaque à l'intérieur de leur ligne de 15. Cette mauvaise habitude dure depuis quatre matchs et rend presque impossible le succès de l'attaque qui voit l'ombre de ses propres poteaux de but derrière elle. Pour l'avoir vécu, c'est un sentiment qui n'aide en rien la confiance, surtout celle du jeune quart Jonathan Crompton. Ça limite aussi les choix de jeux de du jeune coordonnateur offensif Ryan Dinwedee.

Cette fâcheuse habitude est directement liée au grand, mais très grand manque de discipline des unités spéciales. Il s'agit là d'une autre facette qui devra être réglée rapidement sinon ça va finir par coûter des matchs. Tom Higgins doit absolument être plus punitif envers ses joueurs fautifs à cet égard. Il est l'entraîneur-chef et le coordonnateur de cette unité. Il ne peut pas accepter que l'unité de laquelle il est en charge, soit celle qui joue le moins bien, qui soit la moins disciplinée et qui ralentisse l'équipe. À la limite, c'est une question d'honneur.

La troisième et dernière chose qui m'inquiète, c'est le nombre élevé d'interceptions faciles ratées par les équipe adverses depuis deux matchs. Il m'apparait impératif que Crompton démontre une plus grande prudence. Si il ne le fait pas, ce n'est qu'une question de temps avant que cela lui explose en plein visage et du même coup celui des Alouettes.

Maintenant le positif! Vous comprendrez qu'avec cinq victoires en six matchs, il m'apparaîtt évident qu'il y en a plus que du négatif.

Restons avec Crompton, qui continue de gagner. Il est de loin la principale raison du revirement de situation en attaque. Oui, il a encore des choses à corriger comme tous jeune joueur évoluant à sa position. Une chose primordiale joue cependant en sa faveur à mes yeux : l'attitude d'um gagnant, et ça, ses coéquipiers le voient et l'achètent. Crompton donne de l'espoir à tout le monde, et l'espoir comme je le dis souvent est l'essence même de persévérance et la combativité. Il est comme on l'a vu lundi un excellent athlète, fort physiquement et il possède un bras très puissant, beaucoup plus précis que celui de Troy Smith.

Aussi en attaque, le travail de Tyrell Sutton et Chris Rainey au poste de porteur de ballon. La blessure de Brandon Whitaker leur a ouvert la porte et hier ils en ont profité avec une récolte combinée de 135 verges en 23 courses. J'en profiterai pour louanger le travail des gros bonhommes à l'avant qui font le sale boulot de façon exceptionnelle.

L'utilisation de James Rodgers à toutes les sauces et le retrait de Chad Johnson de la formation partante est un autre point positif pour l'attaque.

Que dire finalement du travail de Duron Carter, qui continue d'être la bougie d'allumage de cette attaque semaine après semaine.

Je terminerai en disant que si jamais les Alouettes causaient la surprise de l'année et se présentaient à la Coupe Grey à Vancouver, ils le devraient à cette défense qui est carrément enragée ces derniers temps.

Encore lundi contre les Riders, elle a réussi cinq sacs, quatre revirements et concédé seulement 223 verges d'attaque. Elle a accordé moins de 10 points pour un deuxième match d'affilée et 31 au total dans les trois derniers. Elle s'est donné comme mission de transporter cette équipe, et ca paraît.

Aucune unité de la LCF, autant en attaque qu'en défensive, ne joue aussi bien que la défense de Noel Thorpe présentement. Un groupe uni, homogène et agressif, qui joue son meilleur football à un moment très important de la saison.

Le titre de ma dernière chronique annonçait : « Fini le congé, que le spectacle commence ».

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Alouettes n'ont pas raté le premier acte!