MONTRÉAL – Dès qu’il a accepté le nouveau défi, en février dernier, de poursuivre sa carrière avec les Alouettes de Montréal, Christophe Normand ne faisait qu’entendre des commentaires négatifs.

Après le premier entraînement de la semaine, il racontait que ces réactions ressemblaient continuellement à « Tu sais dans quoi tu t’embarques avec les Alouettes, vous n’aurez pas une bonne équipe ».

Normand pouvait bien en rire maintenant puisque le portrait a totalement changé. En effet, les Alouettes (10-8) ont causé la surprise de l’année dans la Ligue canadienne de football et ils se préparent pour leur premier match éliminatoire – dimanche dès midi sur RDS et RDS Direct – depuis 2014.

« Désormais, les gens de mon entourage sont excités que je joue pour les Alouettes, le discours a changé. Je vois déjà les répercussions », a témoigné le centre arrière et pilier sur les unités spéciales.

Ce rendez-vous important aura d’ailleurs lieu contre les Eskimos d’Edmonton, l’équipe avec laquelle Normand jouait en 2018. Le mandat sera imposant contre la troupe du quart-arrière Trevor Harris, mais les Alouettes évoluent dans une ambiance positive. Résultat, les joueurs dégagent une assurance contagieuse et une petite touche spéciale en vue de cet affrontement.

« C’est un cercle positif qui a débuté tôt dans l’année, ça fait partie de notre identité », a noté celui qui savoure la relance de l’organisation même s’il n’a pas vécu le cauchemar des dernières années. 

« Je ressens une grande fierté. On est un bon groupe de Québécois dans l’équipe et on a le succès de cette organisation à cœur. Plusieurs ont remporté la coupe Vanier et ça paraît notamment sur les unités spéciales », a exprimé l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval.

La saison d'Adams fils à l'image de celle des Alouettes

Pour que la saison des Alouettes se poursuive, le quart-arrière Vernon Adams fils devra répondre présent. C’est étrange à dire pour un quart qui vivra son premier match éliminatoire dans la LCF, mais c’est le dernier des soucis à son sujet. Adams fils carbure à ces moments d’envergure et il ne sera pas du style à devenir timide après une bévue.

En quelque sorte, son histoire ressemble énormément au parcours des Alouettes en 2019. Rappelons qu’il a entamé le camp d’entraînement comme quatrième quart-arrière et il se retrouve maintenant sur l’équipe d’étoiles de l’Est après une éclosion fascinante.

« Je crois qu’il va bien réagir, il joue à un haut niveau et surtout dernièrement. Il a réussi de belles choses durant toute la saison, mais je peux voir qu’il continue de progresser et son état d’esprit (groove) est bon. Je veux simplement qu’il soit fidèle à lui-même, il n’a pas besoin de faire quelque chose de différent », a maintenu Khari Jones.

Selon l’entraîneur-chef, il n’a plus besoin de lui spécifier de ne pas jouer au super-héros puisqu’il comprend davantage qu’il est entouré d’atouts précieux.

Il faudra que ça se concrétise sur le terrain du stade Percival-Molson, mais on sent que les Alouettes arrivent à cette étape avec le mélange recherché de concentration et d’aisance.  

« Oui, assurément. Quand tu atteins les éliminatoires, tu ne peux pas changer d’identité, tu dois miser sur ce qui t’a permis de t’y rendre. On est une équipe qui s’amuse, mais on sait aussi que c’est le temps de passer aux choses sérieuses », a déclaré le quart-arrière de 26 ans.

Est-ce que la pression pourrait affecter le tout? « Je ne crois pas que ce soit de la pression, c’est plus de plaisir que d’autre chose », a rétorqué Adams fils et ça se lisait très bien dans ses yeux.

L’ancien d’Eastern Washington et d’Oregon a vu neiger comme on dit au niveau universitaire et il s’attend à de belles choses devant ses partisans.

« Je ne veux pas parler trop vite, mais je suis très confiant envers notre équipe et nos entraîneurs. Je suis excité, je crois que ce sera très amusant. Si c’est de la pression, la pression est un privilège. On doit s’amuser dans ce contexte », a saisi le numéro 8.

En 2019, il a complété pas moins de 24 passes de touché en plus d’en inscrire 12 par la course. N’allez pas demander à Jones s’il était surpris qu’il ait été sélectionné comme le quart étoile dans l’Est.  

« Non, je suis content! Il a bien joué et il le mérite. Il a été très constant pour nous. J’ai pu regarder ses statistiques finales et on parle d’une grosse année pour n’importe quel quart », a précisé l’entraîneur qui a relancé la carrière d’Adams fils qui a frôlé le plateau des 4000 verges aériennes avec 3942.

Bilan de santé

Pour ceux qui ont regardé le dernier match de la saison régulière, vendredi, contre Ottawa, plusieurs joueurs des Alouettes ont été amochés. Le recensement comporte Eugene Lewis, Sean Jamieson, Spencer Moore, Antonio Simmons, Boseko Lokombo, D.J. Lalama et Dominique Termansen.

La bonne nouvelle, c’est que Simmons a été l’unique joueur à ne pas s’entraîner mercredi. Jones a toutefois prétendu qu’il était confiant qu’il soit à son poste d’ailier défensif dimanche. De plus, le spécialiste des remises, Martin Bédard, était de retour à l’action tout comme l’excellent demi de coin Tommie Campbell.  Par contre, Jones n’a pas voulu confirmer que Najee Murray allait compléter la tertiaire auprès Ciante Evans, Campbell et Greg Reid.

« Je ne sais pas, vous voulez tous les secrets. Laissons un peu de mystère planer !

Quant au receveur DeVier Posey, il a participé uniquement à la première portion de l’entraînement et il faudra suivre son dossier cette semaine.

En ce qui concerne Chris Matthews, ce serait plus étonnant qu’il affronte les Eskimos.