MONTRÉAL - Ayant remporté trois de leurs quatre derniers matchs, les Alouettes de Montréal traversent enfin une séquence heureuse, mais les entraîneurs ont repéré trois pièges qui se dressent devant la formation sans trop les redouter. 

D’abord, ils disputeront leur prochaine rencontre face au Rouge et Noir d’Ottawa qui croule au fond du classement de la Ligue canadienne de football avec un dossier de 1-10. Ensuite, les Alouettes croiseront le fer avec la moins intimidante équipe du circuit avant de profiter de leur deuxième et dernière semaine de congé de la saison.

Sans le vouloir consciemment, certains joueurs pourraient déjà avoir la tête ailleurs en foulant le terrain du domicile revampé du Rouge et Noir pour la première fois.

« C’est notre deuxième match avant de profiter d’un repos et c’était un sentiment horrible d’encaisser une solide défaite à Vancouver avant de tomber en pause », a rappelé l’entraîneur Tom Higgins. 

Finalement, les Alouettes se retrouvent aussi au cœur de leur deuxième et dernière semaine courte de la campagne en devant sauter sur le terrain dès vendredi après une partie jouée le dimanche précédent. Loin d'être inquiété par ce facteur, Higgins y décèle même du positif. 

« Il y a un certain avantage surtout que nous avons déjà vécu une semaine courte donc nous savons comment bâtir nos entraînements quotidiens. De plus, on profite d’une poussée considérable parce qu’on vient de disputer un fort dans les trois facettes. C’est encore plus facile de diriger un groupe après une victoire et nous aimons notre contexte actuel », a visé l’entraîneur.

Pour les athlètes, la mission la plus exigeante sera sans doute de sauter sur la surface synthétique au sommet de leurs capacités.  

« Le temps de récupération est un peu difficile, mais ils reviennent de l’Ouest (Regina) alors c’est encore plus exigeant pour eux car nous n’avons qu’à nous déplacer vers Ottawa. Ceci dit, tout le monde l’a fait dans la LCF et on doit s’assurer d’être à la hauteur malgré un repos si court », a convenu Brouillette.  

À juste titre, les dirigeants de l’organisation ont mis l’accent sur ces « nids-de-poule » qui se présentent sur le chemin des Oiseaux montréalais. D’ailleurs, ils ont utilisé l’exemple du revers de 33-16 encaissé contre les Eskimos d’Edmonton lors de circonstances identiques.

« On a insisté sur ce message en plus de la semaine de congé qui suivra alors que certains joueurs pourraient penser à leurs plans pour la pause. Le fait de se retrouver dans une semaine écourtée, ça nous force à nous concentrer uniquement sur Ottawa pour aller ajouter une victoire », a indiqué Marc-Olivier Brouillette. 

Higgins devra aussi mener sa troupe sans Kyries Hebert, l’un de ses piliers défensifs, qui est ennuyé par une blessure à une cuisse qui devrait le limiter à une absence d’une seule rencontre. Tout de même, l’unité défensive de Noel Thorpe dispose de plusieurs ressources pour le remplacer dont Winston Venable qui gravit des échelons dans la hiérarchie cette saison.

Afin de ne pas exposer la défense à outrance contre Henry Burris et sa bande, les Alouettes devront essayer de contrôler le ballon comme ce fut enfin le cas dans la récente victoire face aux Stampeders de Calgary grâce à une attaque bien équilibrée.

Dans ce match, les entraîneurs ont trouvé une manière d’employer Tanner Marsh avec efficacité en complément à Jonathan Crompton. Une fois de plus, ils ont pu miser sur les atouts Duron Carter pour les aider avec huit réceptions pour 79 verges et un touché.

Crompton rivalisera d'adresse avec Henry Burris, un vieux renard qui peut toujours se distinguer.

« Le défi commence par Burris qui est capable de prendre le contrôle d’un match à lui seul. Ce sera donc à nous d’imposer de la pression sur lui pour compliquer ses intentions », a souhaité Brouillette, une carte défensive polyvalente des Alouettes.   

Pour revenir à Carter, il était fidèle à lui-même mercredi à l’entraînement affichant son grand sourire et sa bonhomie habituelle. Bien sûr, Chad Johnson était un complice idéal pour Carter en étant dangereusement en verve sur le terrain. Alors que Carter taquiner ses comparses, Ochocinco semblait affûter, avec humour, son discours moqueur qu'il n'a pas souvent l'occasion de déballer dans les matchs étant peu impliqué dans l'attaque. 

Une saison difficile pour Troy Smith

Popp ne jette pas l'éponge à propos de Troy Smith

Étant donné que son séjour de six semaines sur la liste des blessés est terminé, le quart-arrière Troy Smith revient dans l'actualité malgré un rôle très limité dans les entraînements de l'équipe. Il faut dire que Montréal compte maintenant sur cinq quarts avec Crompton, Marsh, Alex Brink, Jerrod Johnson et Smith. Les Alouettes ont jusqu'à jeudi pour décider s'il sera inclu dans la formation des 46 joueurs pour le match à Ottawa. 

Tout de même, le directeur général Jim Popp n'a pas jeté l'éponge au sujet de Smith qui a entamé la saison dans un contexte éprouvant. Le collègue Didier Orméjuste a préparé un reportage sur ce dossier. 

« Son expérience se limite à une seule année dans la LCF. Tout le monde pensait qu’il avait une chance de s’établir comme partant dans ce circuit et je n’ai pas changé d’idée à propos de cela. Il détient tous les outils pour y arriver et il doit faire sa part tout en profitant d’une ouverture éventuelle », a confié Popp en rappelant que le poste appartient actuellement à Crompton.