MONTRÉAL - La nomination de Jacques Chapdelaine au poste d’entraîneur-chef avait beau avoir provoqué un vent positif, il fallait que le tout se traduise lors des matchs. Le premier verdict n’aurait pas pu être plus concluant.

Les Alouettes n’avaient pas goûté à la victoire lors de leurs quatre dernières sorties et ils ont évité d’encaisser un dixième revers en malmenant les Argonauts de Toronto.

Heureux, Duron Carter et Rakeem Cato ont bien planifié leur coup pour ensevelir leur nouveau patron de Gatorade à la fin de la partie.

« Vous savez bien c’était l’idée de qui. C’était définitivement Cris Carter », a avoué Cato en rigolant de bon cœur et en effectuant un petit lapsus sympathique.

Si le déroulement du match a été totalement différent des dernières rencontres, Chapdelaine et les joueurs des Alouettes ont préféré minimiser l’influence du changement d’entraîneur.

Par exemple, Chapdelaine ne voulait pas parler de l’apparition d’une nouvelle attitude.

« J’irais trop loin si je disais ça. Je pense qu’elle existait cette volonté de tous de faire les choses de la bonne manière. On a été capable de réveiller ça un peu, le côté un peu plus positif de tout  le monde. Je pense qu’on peut encore mieux faire là-dessus », a décrit Chapdelaine de manière intéressante.

Quant aux joueurs, ils ont également affiché une certaine prudence.

« Je trouve simplement qu’on a fait un bon travail. Ce n’est qu’un match donc il ne faut pas aller trop vite et dire que Jacques est un génie. Il a bien sélectionné les jeux et il comprend très bien ce qu’il fait et il réalise les passes qu’on doit essayer et quand il faut le faire », a relevé le quart-arrière, Rakeem Cato.  

« C’est un peu différent, mais pas tant que ça en même temps. Le choix des jeux varie à l’occasion, mais les joueurs croient en ce qu’on fait et on a eu une bonne semaine de préparation », a raconté Nik Lewis.  

« C’est juste dans les petits moments du match pendant lesquels il faut briller. On a réussi ça cette fois contrairement aux dernières semaines », a jugé Duron Carter.  

« Ça s’est super bien passé cette semaine, Jacques est un bon communicateur. Dès le début de la semaine, il a mis l’accent sur la discipline, l’attention aux détails et le fait que tout le monde doit participer aux succès de l’équipe », a décrit Samuel Giguère.

Si Chapdelaine et ses protégés n’ont pas voulu s’enflammer trop rapidement, le propriétaire Robert Wetenhall ne s’est pas gêné pour démontrer son enthousiasme.

« On s’attend à de meilleurs jours, on est parti dans la bonne direction », a déclaré l’homme qui a été très admiratif des débuts de Chapdelaine.

« On ne peut pas demander mieux », a-t-il répondu pour évaluer sa première rencontre.

Une approche plus audacieuse qui est appréciée

À ses débuts comme entraîneur, Chapdelaine n’a pas hésité à oser dans la sélection des jeux. Son audace a fait plaisir au groupe de receveurs qui attendaient la chance de se démarquer.

Chapdelaine amène un vent de confiance

« Tout le monde apprécie ça, on a la vitesse et les receveurs pour le faire. Rakeem a fait de bonnes lectures et il a lancé des passes précises ; les receveurs ont fait le reste », a déterminé Giguère avec raison.

« Pour bien choisir les jeux, c’est aussi important que je puisse avoir une bonne compréhension de ce que le quart-arrière aime pour être sur la même longueur d’onde que lui. On commence à bien se comprendre, c’est un départ et ça ne se fait pas du jour au lendemain. En continuant, on pourra développer un peu plus notre synergie », a précisé Chapdelaine avec une réponse qui laisse entrevoir des résultats encourageants.

Cela dit, les membres des Alouettes n’ont pas voulu critiquer Anthony Calvillo qui ne lésine pas sur les efforts pour aider l’équipe.  

« Je ne dirais pas qu’une ou deux personnes font toute la différence. Jacques a plus d’expérience et il est capable de gérer le match un peu autrement. Anthony est au bureau de 4 h 30 à 21 h pour nous donner les meilleures chances de gagner. Tout le travail qu’il investit joue un rôle dans notre rendement. Il faut aussi qu’on exécute sur le terrain », a fait remarquer Nik Lewis.

Le spectacle a donné l’impression de faire revivre les expériences des belles années au Stade Percival-Molson. En plus, la foule était au rendez-vous et c’est un facteur qui n’est pas passé inaperçu.

« C’est Montréal que je connais, je suis habitué de voir le stade plein et que les partisans soient impliqués dans le match. C’est le football des Alouettes qu’on a vu de retour », a avancé Carter avec son éternel sourire.

Chapdelaine a pris le temps de vanter le fait que l’identité de l’équipe s’installe progressivement. Les joueurs espèrent que cet élan les propulsera, semaine après semaine, au classement.

« Honnêtement, [la différence] c’était surtout le focus, les joueurs étaient prêts à travailler. On sait qu’on est encore dans le coup : il reste cinq matchs à notre calendrier, voyons si on peut tous les gagner », a conclu Kenny Stafford.