Après avoir émis le souhait de rester à la barre de l'équipe, Mike Sherman a indiqué qu'il continuait de travailler comme s'il allait conserver son poste la saison prochaine, alors qu'il n'est pas venu à Montréal pour n'y rester qu'une seule saison.

« Je n'ai jamais douté que je serais de retour l'an prochain. Vous en faites un plus gros plat que ça ne l'est réellement, a-t-il déclaré, amusé, après la séance d'entraînement de jeudi. Je parlais de bâtir quand je suis arrivé ici, et cela n'a pas changé. Je ne faisais que de parler de l'an prochain, des fondations que nous sommes en train de construire, etc.

« Bien que nous n'ayons pas plus de victoires au compteur, je pense que nous avons - je déteste ce mot - une culture dans cette organisation qui nous permettra de grandir et d'obtenir les victoires dont nous avons désespérément besoin. Ce n'était pas une grande déclaration de ma part, seulement une façon d'étaler ce que nous faisons cette saison et ce que nous allons faire au cours de la prochaine. »

Pince-sans-rire, Sherman a imagé que cela n'avait pas été la « grande nouvelle » que les médias ont rapportée.

« Il n'y a pas eu de grande rencontre avec la haute direction. Je n'ai pas appelé ma femme pour lui dire que nous allions passer les 10 prochaines années à Montréal! Je ne faisais que présumer de la façon dont nous allons jouer la saison prochaine. Ça n'a jamais été mon intention de n'être ici que pour une saison. Ça n'a pas changé. »

Présent à l'entraînement de l'équipe, notre reporter Didier Orméjuste affirme que les journalistes ont tenté de parler au directeur général Kavis Reed pour obtenir une confirmation quant à un possible retour de Sherman la saison prochaine, mais celui-ci a refusé de s'adresser à la presse.

Sherman a fait le saut dans la Ligue Canadienne de football l'an dernier. En plus de devoir s'adapter au style du football canadien, le pilote de 63 ans a du négocier avec les blessures et l'instabilité à plusieurs positions clées de sa formation.

Advenant un retour, le premier défi de Sherman au cours de l'entre-saison sera de trouver une façon de relancer l'attaque montréalaise présentement menée par Johnny Manziel, qui n'a toujours pas remporté un seul de ses six départs dans la LCF.

Les Alouettes présentent une fiche de trois victoires et 13 revers sous sa gouverne cette saison. L'équipe disputera un dernier match devant ses partisans, dimanche, face aux Argonauts de Toronto.

« Comme entraîneur, j'aime toujours voir les joueurs grandir, évoluer, devenir des hommes. J'en retire beaucoup de plaisir. Vous ne pouvez pas gagner chaque saison, c'est impossible. Si tout ce que vous êtes, c'est d'être un footballeur ou un entraîneur, c'est bien triste. J'espère être davantage pour ces joueurs et qu'ils sont davantage que ça pour leurs conjointes, leurs enfants, leur entourage.

« Les victoires, évidemment, ne sont pas au rendez-vous comme je le voudrais. Mais ce job est plus que les victoires et les défaites pour moi. C'est de bâtir quelque chose, de créer une ambiance où les relations interpersonnelles sont très importantes. Il y a plusieurs aspects de mon travail dont vous n'êtes pas témoins. »

Il entend donc être sur les lignes de côté pour récolter les fruits de son travail.

« Ce que je veux bâtir, c'est une culture basée sur la loyauté, la confiance, le respect, la discipline, le fait de donner plus que vous ne recevez, l'altruisme. C'est de cette façon que j'estime que vous devez bâtir votre famille, votre entreprise, votre équipe de football... Alors c'est de cette façon que je veux faire les choses. La talent viendra compléter ces traits de caractère. Il faut avoir les deux par contre pour gagner. »

Entraîneur-chef des Packers de Green Bay de 2000 à 2005, Sherman montre un dossier de 57-39 dans la NFL. Il a également dirigé l'Université Texas A&M de 2008 à 2011.

Manziel repousse les rumeurs

Plus tôt cette semaine, des rumeurs ont laissé entendre que Johnny Manziel était « un joueur détesté » dans le vestiaire.

Celui qui a été acquis à fort prix par le directeur général Kavis Reed cette saison a dit ne pas comprendre d'où pouvait venir pareille affirmation, ajoutant qu'au cours d'une semaine, il parlait  à pratiquement tous les joueurs de l'organisation et qu'il désirait se battre pour chacun d'entre eux à chaque rencontre.

« Je suis arrivé (jeudi) et quelques gars sont venus me serrer la main et me regarder droit dans les yeux pour me dire: 'Je veux être clair: on ne te déteste pas'. C'est difficile pour moi (de vivre ça). Je ne lis pas beaucoup, ni ne regarde les reportages, car je sais quelle est l'ambiance dans l'équipe. Mais ma femme le fait et elle m'a dit: 'Qu'est-ce que tu fous au boulot? Es-tu en train de foutre le trouble?'.

« Les gens doivent comprendre que je viens travailler tous les jours. Que j'y mets beaucoup de temps et d'énergie. Ce reportage, cette bouillie pour les chats, car c'est ce que c'est, affecte ma vie et la façon dont les gens me perçoivent. Il n'y a personne dans ce vestiaire que je ne considère pas un ami. J'ai de bons amis au sein de cette équipe, des gens qui seront mes amis même quand tout cela sera terminé. Quiconque propage des faussetés de la sorte a tort. »

Pendant qu'il répliquait à ce reportage, l'ailier défensif John Bowman se trouvait tout près et appuyait les dires de son quart-arrière. Comme le maraudeur Nicolas Boulay.

« Je ne sais vraiment pas qui a pu aller dire une chose pareille au sujet de Johnny, a affirmé Boulay. C'est vraiment un bon gars, qui s'entend avec tout le monde dans le vestiaire et qui a à coeur les succès de l'équipe. Quand j'ai vu ça en prenant mon petit-déjeuner ce matin, j'ai bien failli m'étouffer. »

« Si certains ne m'apprécient pas, personne n'est venu me le dire, a ajouté Manziel. Je parle à tout le monde au sein de l'équipe chaque semaine. C'est malheureux que les gens puissent croire que ce qui a été rapporté soit un tant soit peu véridique. J'adore mes coéquipiers et me trouver à Montréal. J'espère qu'ils pensent la même chose de moi. Si ce n'est pas le cas, je serai heureux de régler la question face à face avec ces gens. »