Les confettis tombaient de tous les coins du Rogers Centre, les joueurs des Argonauts de Toronto couraient partout sur le terrain et les partisans n'en pouvaient plus de hurler de joie. Voilà un peu le tableau des célébrations survenues au terme du match remporté sans équivoque par la formation en bleu et blanc.

Pendant ce temps, Adriano Belli s'amusait à distribuer des becs à toutes les personnes qui s'approchaient de lui. L'ancien des Alouettes a même distribué quelques chandails de championnat à de fidèles partisans assis près de la surface artificielle.

Tous les membres des Argos étaient comblés par ce championnat en commençant par Ricky Ray qui a connu une fin de saison exceptionnelle.

«Ce fut année incroyable pour nous! Nous avons bataillé si fort pour arriver jusqu'à ce point en vivant des hauts et des bas. Nous avons atteint notre meilleur niveau au bon moment et c'est ce qui a fait la différence», a avoué Ray.

«Beaucoup de quart-arrières ne se seraient pas remis de subir une interception dès le premier jeu du match, mais pas Ricky Ray. Il est tellement calme et il n'a jamais paniqué», a vanté son entraîneur.


Le vétéran quart ajoute ainsi une troisième coupe Grey à son palmarès lui qui présentait un dossier de 2-1 dans le match ultime avec les Eskimos d'Edmonton. Il était ravi de vivre ce sentiment avec une nouvelle équipe et il a même refusé de prendre un minimum de crédit.

«Nous avons tellement de joueurs en attaque qui peuvent réussir des jeux clés donc on avait juste à exécuter notre plan et notre défense a joué un superbe match.»

«La défense a été incroyable toute l'année, elle a complètement changé avec l'arrivée de Chris Jones; c'est un coordonnateur défensif de premier plan», a remercié son patron.

Une multitude de joueurs des Argos atteignaient la coupe Grey pour la première fois de leur carrière et ils ne pouvaient demander mieux comme conclusion.

«Tous les joueurs forment une famille dans notre vestiaire et chacun croyait en l'autre peu importe l'adversité», a indiqué le gigantesque plaqueur défensif Kevin Huntley.

Le porteur de ballon Chad Kackert, élu joueur du match, n'oubliera pas cette soirée de sitôt surtout que les Argos ont libéré Cory Boyd pour lui laisser toute la place nécessaire.

«Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de montrer ce que je pouvais accomplir. L'organisation a toujours été derrière moi et Scott (Milanovich) a fait tout un travail dans ce match pour demander les bons jeux au moment opportun», a dit Kackert encore émotif quelques minutes après la fin de la partie.

«Kackert a été sensationnel pendant la saison régulière et il a joué de façon étincelante en éliminatoires. Il a été notre bougie d'allumage», a déclaré Milanovich.


Un monde de différence chez les Stampeders

Bien sûr, l'ambiance était diamétralement opposée du côté des Stampeders, mais on ne percevait pas uniquement de la déception comme l'a avoué le quart Kevin Glenn.

«Tu passes du plus haut de ta carrière au plus bas en l'espace d'une semaine… C'est très frustrant et difficile parce qu'on devait toujours se contenter de placements», a exprimé Glenn, amer et déçu au plus haut point.

«Ils ont mieux joué que nous, c'est la seule façon d'expliquer ce résultat», a-t-il ajouté.

«Je n'ai pas parlé beaucoup aux joueurs après la partie. Les émotions sont à fleur de peau. Je leur ai simplement dit qu'ils ont fait beaucoup de bonnes choses cette saison, mais que ce n'était pas suffisant», a confié l'entraîneur John Hufnagel.


Anwar Stewart, le vétéran joueur de ligne défensive, avait convaincu les Stampeders de lui donner une chance et son arrivée avait rapporté des dividendes. Il s'attendait donc à un résultat beaucoup plus convaincant.

«On s'est creusé un trou assez rapidement et on n'a jamais été capable d'en sortir. Dans une coupe Grey comme celle-ci, on affrontait une équipe qui jouait à domicile et qui a amorcé le match avec énormément d'énergie. C'était encore plus difficile de remonter la pente et il faudra apprendre de nos erreurs», a-t-il admis.

«J'espère revenir la saison prochaine, je ne veux pas me retirer de cette façon parce que j'ai un goût amer dans la bouche. J'ai développé une belle relation dès le départ avec ces joueurs, mais on verra ce qui se produira dans la saison morte», a noté le sympathique Stew.