Impossible de parler de la NFL sans revenir sur le tsunami qui a frappé le football chez nos voisins du Sud cette semaine à la suite de la sortie du président Donald Trump.

Je trouve rassurant et inspirant de voir l'unification des joueurs, des propriétaires, de l'Association des joueurs et du commissaire pour condamner les propos violents et vulgaires du président américain.

Nous avons tous nos idées politiques. Vous comme moi et moi comme vous. Je ne suis pas un politicologue et je ne cherche qu'à m'en tenir à ce que représente le football. C'est pour cette raison que j'essaie de me concentrer sur les réactions des propriétaires.

Donald Trump, ce n'est pas ma spécialité et ce n'est pas le type de personne que j'admire. Un de ses commentaires est passé presque sous silence quand il a dit que le football était devenu « plate » parce que les joueurs ne pouvaient plus se frapper. Dans le fond, il se trouve à encourager la violence sur le terrain. Il est vraiment déconnecté de la réalité parce que la NFL cherche à tout faire pour protéger les athlètes et lui s'en va dire le contraire.

Si on estime qu'il s'agit d'une question de liberté d'expression, il n'y a toujours pas eu de discussions sur les inégalités sociales qui sont à l'origine de toute cette histoire. On dirait que c'est tombé dans le vide parce qu'on n'a pas encore débattu le coeur du débat. J'espère que tout ça permettra d'ouvrir la porte pour qu'on puisse en parler plus ouvertement.

Si j'aime voir les propriétaires décrier les propos de Trump, je ne peux pas m'empêcher de les taxer d'hypocrisie dans la mesure où aucun d'entre eux n'a embauché le quart Colin Kaepernick.

Devant l'appel au boycottage de la NFL lancé par le président, les propriétaires ont avant tout eu peur de subir des représailles financières. C'est leur portefeuille qui a parlé cette semaine, car quand Kaepernick protestait à sa façon, aucun propriétaire n'est venu à sa défense et aucun d'entre eux ne lui a donné de contrat.

Que Donald Trump cherche-t-il à camoufler et pourquoi veut-il attirer l'attention de la sorte? Je ne sais pas, car ce sont des stratégies politiques que je ne connais pas.

Le manque de jugement des officiels

Au moment où les Broncos de Denver tiraient de l'arrière par sept points au quatrième quart, on a vu Von Miller frapper Tyrod Taylor des Bills. Sous le choc, Taylor, qui est l'ami de Miller, est tombé sur le terrain. Puis, on a vu Miller tendre la main à son adversaire pour l'aider à se relever avant de retirer sa main au tout dernier instant. Étant de bons amis, les deux joueurs ont ri un bon coup sur la séquence, ce qui n'a toutefois pas empêché un officiel de décerner une pénalité de 15 verges à Miller pour conduite antisportive.

En théorie, les Bills s'apprêtaient à dégager, mais grâce à la pénalité à Miller, Buffalo a plutôt profité d'un premier jeu en plus de gruger quatre minutes au cadran. La séquence a pris fin avec un placement qui a donné une avance de dix points aux Bills, qui ont finalement gagné.

Cette pénalité était inutile et non méritée. Selon moi, les officiels devraient faire preuve de plus de jugement dans une situation où l'on voyait clairement que les deux joueurs se bidonnaient. Si on cherche à encourager un spectacle, les règles trop strictes empêchent les officiels de faire preuve de jugement.

Un quart qui régresse

C'est inquiétant ce qui se passe avec le quart des Panthers de la Caroline Cam Newton. Il ne montre rien de convaincant depuis le début de la saison.

En 2015, Newton avait été choisi joueur par excellence de la NFL, conduisant son club à une fiche de 15-1, avec 35 passes de touché et dix au sol. L'an dernier, les Panthers ont présenté un dossier de 6-10. Sur le plan personnel, il a réussi 19 touchés, mais il a été intercepté à 14 reprises. On sentait déjà une régression marquée.

Lors du dernier match, il a été victime de trois interceptions et il n'a obtenu que 169 verges contre la défense des Saints de La Nouvelle-Orléans, qui est de nature à donner des airs de joueur étoile à n'importe quel quart.

Newton a été opéré durant la saison morte et on peut se questionner à savoir s'il est à 100 % de ses capacités. En plus, la perte de Gregory Olsen pour la saison et de Kelvin Benjamin, actuellement blessé, il n'y a rien pour aider Newton.

Un quart d'avenir

Tout le monde, avec raison, avait les yeux braqués sur Tom Brady lors du duel entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Texans de Houston. Brady a fait honneur à sa réputation avec cinq passes de touchés et 378 verges en gains dans une victoire de son équipe. Mais moi, j'aimerais parler du quart Deshaun Watson.

On peut voir une progression marquée chez le jeune quart de 22 ans. Watson a démontré plein de belles choses et on voit qu'il a les outils pour devenir un quart de premier plan dans la NFL. Il est très mobile et très évasif. Ce sont d'excellentes qualités quand vous misez sur une ligne à l'attaque qui éprouve beaucoup de difficultés.

Watson n'est pas le type à broncher devant l'adversité. Que ce soit contre les Patriots ou en finale nationale alors qu'il défendait les couleurs de Clemson, il parvient à sortir de gros matchs malgré la pression. Il n'est pas peureux sur le terrain. Quand il voit une lecture, il l'attaque sans aucune hésitation. Il se fait confiance, ce qui me laisse croire que ce quart va avoir un bel avenir dans la NFL. Je pense qu'on a bien fait chez les Texans de le préférer à Tom Savage.

Une rincée pour les Ravens

Alors que plusieurs croyaient qu'ils avaient l'une des meilleures défensives dans l'association américaine, les Ravens ont été ramenés sur terre par les Jaguars de Jacksonville à Londres.

On s'attendait à une meilleure réponse des Ravens qui avaient battu coup sur coup Cincinnati et Cleveland en n'accordant que dix points au total. Mais, les Jaguars les ont rincés avec 44 points avec la complicité du quart Blake Bortles qui a réussi 20 de ses 31 passes avec quatre touchés.

Les Ravens ont accordé 166 verges au sol et Joe Flacco a été incapable de réaliser quoi que ce soit.

C'est le type de match qui pourrait affecter la confiance des Ravens pour le reste de la saison. Quand tu perds 44-7 face à une équipe qui a montré l'une des pires fiches ces dernières saisons, le moral est assurément touché. L'équipe devra rebondir.

Pour les Jaguars, jouer à Londres, c'est comme être à sa résidence secondaire parce qu'ils s'y trouvent chaque année. Pour les clubs qui ne sont pas habitués, ce déplacement demande une adaptation.

*propos recueillis par Robert Latendresse