Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.

Une page se tourne chez les Jets

Commençons avec le match du lundi soir opposant les Colts d’Indianapolis et les Jets de New York.

On a annoncé que Bryce Petty serait le quart-arrière partant des Jets pour le reste de la saison, et je pense que c’est la décision qui s’imposait. On avait mis Ryan Fitzpatrick sous contrat pour seulement une saison à coup de 12 millions $ après des tractations au cours de la saison morte : l’équipe n’était pas sûre de le ramener, et lui non plus n’était pas certain d’avoir envie de revenir. Quand il est revenu, il a offert des performances absolument atroces. On se souvient notamment en début de campagne contre les Chiefs de Kansas City quand il avait lancé 6 interceptions, portant son grand total à 14.

La saison est déjà chose du passé pour les Jets puisqu’ils ne seront pas des éliminatoires en vertu d’un dossier de 3-9. Fitzpatrick, lui, est sur le départ en raison de son contrat. C’est l’occasion idéale de donner du temps de jeu et de l’expérience à un jeune. Il est préférable que Petty apprenne au cours d’une saison qui est déjà foutue plutôt que de le faire l’année prochaine quand tu veux rebâtir de l’espoir et connaître du succès. C’est bien que les Jets passent à autre chose.

Une formule à repenser

La section Sud de l’Américaine est assez faible. Les trois équipes (les Texans, les Colts et les Titans) qui sont à égalité au sommet détiennent des fiches de six victoires et autant de revers, ce qui est en quelque sorte pathétique. Ça soulève à nouveau des interrogations quant à la formule actuelle qui permet à des équipes de se qualifier pour les éliminatoires avec de telles fiches. Je comprends qu’on veuille garder la formule actuelle, mais ce qui serait essentiel si on la garde et qu'on permet à ces équipes de faire partie des éliminatoires après avoir remporté le titre de leur division, c’est de les empêcher de profiter d’un match à domicile pendant les éliminatoires comme c’est le cas présentement pour les quatre champions de division. C’est selon moi un non-sens. Imaginez si une équipe qui finit à 8-8 en accueille une autre qui finit 10-6…

Une fois en éliminatoires, seules les équipes détenant les meilleures fiches devraient accueillir des parties.

Les Lions impressionnent

Les Lions de Detroit sont vraiment impressionnants. Je pensais que les Packers de Green Bay effectueraient toute une poussée en fin de saison, et ils ont d’ailleurs remporté leurs deux dernières rencontres, mais les Lions s’assurent de maintenir la distance entre les deux équipes. Ils jouent vraiment bien.

Matthew Stafford connaît une bonne saison, Golden Tate et Marvin Jones ont bien pallié la perte de Calvin Johnson, mais là, c’est l’unité défensive qui joue vraiment bien et on en a eu la démonstration face aux Saints de La Nouvelle-Orléans, qui présentent l’une des plus dynamiques attaques du circuit. Les Lions ont concédé seulement 13 points et ont réussi 3 interceptions contre Drew Brees. La tertiaire joue vraiment bien, le front défensif est capable de mettre de la pression. C’est vraiment impressionnant de voir ce que le coordonnateur défensif Teryl Austin a fait comme travail et ça ne serait pas surprenant que son nom circule comme prétendant à un poste d’entraîneur-chef vacant à la fin de la saison.

La constance des Raiders

Les Raiders d’Oakland poursuivent sur leur séquence incroyable avec désormais 10 victoires et 2 défaites. Face aux Bills de Buffalo, ils tiraient de l’arrière par 15 points mais ont enchaîné avec 29 points sans réplique. Ç’a été impressionnant de voir ça. On dirait que cette équipe est inébranlable. Il y a un mélange de jeunes joueurs et de vétérans. Elle joue avec confiance et ne panique jamais. C’est intéressant de voir ça de la part d’une jeune équipe, de ne pas voir de panique dans des situations où ils tirent de l’arrière. On se disait au début du match que Rex Ryan allait encore sauver son emploi, mais finalement, les Raiders sont revenus en force dans toutes les facettes du jeu. L’attaque est bonne, il y a un bon jeu au sol avec Latavius Murray et Derek Carr est dans la discussion pour le titre de joueur par excellence dans la Ligue nationale de football. En plus, l’unité défensive commence à mieux performer et Khalil Mack s’immisce tranquillement dans la discussion comme joueur défensif de l’année dans la NFL.

C’est une équipe qui est vraiment à surveiller, ce n’est pas juste de la chance si elle se trouve à 10-2.

La décision la plus stupide de l’année

L’entraîneur-chef des Panthers de la Caroline Ron Rivera a pris la décision de clouer Cam Newton au banc puisqu’il n’a pas respecté le code vestimentaire. On aurait dit un geste de panique. Rivera a déclaré mardi qu’il s’en faisait pour la santé mentale de son équipe. On voit qu’il a un peu perdu le contrôle et qu’il ne sait pas comment le reprendre, donc il essaie un peu n’importe quoi. Même sans cravate, Newton était super bien habillé, il était habillé propre. À un certain moment, il faut cesser d'être aussi pointilleux sur les règles, on n’est pas au football universitaire.

Comme mon collègue Pierre Vercheval l’a mentionné, tu ne fais pas que pénaliser Cam Newton, tu pénalises l’équipe au complet pour une cravate. Selon la logique de Rivera, Newton n’aurait eu qu’à porter une cravate par-dessus son col roulé et ça aurait passé. Je conviens que Newton se doit de connaître les règlements et de les suivre, il a sa part de tort dans cette histoire, mais de là à le clouer au banc… On aurait pu trouver un autre genre de sanction qui n’aurait pas pénalisé l’organisation au complet. C’est le genre de chose qui peut vite effriter une relation entre deux personnes.

*Propos recueillis par Audrey Roy

ContentId(3.1209388):Top-3 : Performances de la semaine #13 (NFL)
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1209392):Le choix du chef
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1209395):La guerre des tranchées
bellmedia_rds.AxisVideo