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Voici cinq éléments qui ont retenu mon attention lors de la dernière semaine d’activités dans la NFL.

Des Bills qui ont confiance en Allen

Il faut le dire, c’était une victoire sublime des Bills de Buffalo devant les Seahawks de Seattle.

Les Bills ont connu un excellent mois de septembre pour entamer la campagne, mais ils ont eu une légère baisse de régime par la suite. Après un début de 4-0, l’équipe a cumulé un dossier de deux victoires et deux défaites, Josh Allen ne semblait pas être tout à fait lui-même et la défense continuait à éprouver de la difficulté.

Dans les dernières semaines, l’équipe pouvait au moins se consoler avec le jeu au sol qui fonctionnait mieux. On était donc en droit de s’attendre à ce que cette stratégie soit mise de l’avant pour se relancer devant les Seahawks.

Le coordonnateur à l’attaque Brian Daboll a orchestré un plan de match qui reposait finalement sur la passe et ça montre à quel point il a confiance dans le bras de son jeune quart. Il savait aussi que la faiblesse de la défense de Seattle était contre le jeu aérien, si bien qu’en première demie, les Bills ont lancé le ballon 28 fois contre seulement trois courses.

Les Seahawks ont tout de même réalisé sept sacs du quart, mais lorsque cette pression ne se rendait pas à Allen, il était en mesure d’aller chercher de gros morceaux de terrain pour son attaque puisque ses receveurs étaient démarqués.

La pression en début de match du côté de Seattle n’était pas constante, ce qui a permis au quart des Bills de découper la défense en repérant ses receveurs qui bénéficiaient d’une couverture de zone que je qualifierais de « très molle ». Ce que je veux dire, c’est que les demi-défensifs accordaient beaucoup d’espace aux receveurs afin de ne pas se faire battre pour des portions de terrain encore plus impressionnantes.

Au retour sur le terrain au troisième quart, les Seahawks ont décidé d’être encore plus agressifs dans leur sélection de jeux pour appliquer fréquemment de la pression, mais la réponse des Bills a été de répliquer avec des passes-pièges.

Les joueurs défensifs s’étaient donc compromis ce qui faisait en sorte que le porteur de ballon ou le receveur, selon la cible choisie, avait beaucoup d’espace devant lui.

Le plan de match a donc été exécuté à la perfection chez la formation de Buffalo et Josh Allen a retrouvé sa forme de début de saison. Je sais que c’était contre l’unité défensive des Seahawks qui semble être l’une des pires historiquement dans la NFL, mais il fallait tout de même réussir les jeux ce qui a été fait du côté des Bills.

Cette victoire de 44-34 était nécessaire aux Bills et je considère qu’elle vient valider d’une certaine façon leur première position dans la section.

On sentait des failles depuis quelques semaines, mais on vient ici de passer un message et montrer qu’ils seront une équipe à prendre au sérieux d’ici la fin de la saison.

Un pas de géant de Tua

Alors que les Bills ont été convaincants dimanche, je peux dire la même chose pour le quart des Dolphins de Miami Tua Tagovailoa.

J’avais glissé un mot la semaine dernière dans ma chronique sur Tagovailoa et je veux revenir sur ce qu’il a montré en fin de semaine devant un autre jeune quart, Kyler Murray des Cardinals de l’Arizona.

Malheureusement, nous n’aurons pas souvent droit à cette confrontation alors qu’ils évoluent dans des associations différentes, mais j’ai déjà hâte de les suivre tout au long de leur carrière.

Pour en revenir au quart des Dolphins, Tagovailoa n’avait pas connu un match à tout casser sur le plan des statistiques à son premier match, mais il avait tout de même montré des signes encourageants.

Il a fait un pas de géant dans cet affrontement contre les Cardinals. On a vu de tout, à commencer par sa présence dans la pochette. Certains quarts possèdent cette qualité et simplement pas, alors qu’il se déplace bien, garde ses deux mains sur le ballon pour le protéger et il peut acheter du temps avec ses jambes pour repérer ses receveurs. J’ai aussi noté qu’il a su faire preuve de précision, notamment en situation de troisième essai, alors qu’il complétait des passes dans des petites fenêtres. Il était aussi en mesure de le faire alors qu’il était en mouvement et il a semblé déstabiliser la défense adverse à ce sujet.

Ce que je retenais de Tagovailoa de sa carrière à Alabama, c’est qu’il se levait dans les moments importants. Il l’avait d’ailleurs fait lorsqu’il était entré dans le match du Championnat national pour mener son équipe à la victoire contre Georgia.

On a pu voir que lorsque la situation l’exigeait dans le match contre les Cards, il a haussé son niveau de jeu. Il a su réussir des passes importantes au troisième et quatrième quart, en plus de mener son attaque à des touchés.

Si l’entraîneur-chef des Dolphins Brian Flores a décidé d’envoyer Tagovailoa dans la mêlée en fin de match contre les Jets de New York et de procéder à un changement de partant, ce n’était pas un hasard. L’entraîneur savait que c’était avec ce joueur que l’équipe allait avoir les meilleures chances de gagner. Le personnel d’entraîneurs le voit aller lors des entraînements et ils sont les mieux placés pour l’évaluer. Force est d’admettre qu’ils ont vu juste. Le potentiel de Tagovailoa est immense et plus élevé que Ryan Fitzpatrick.

Les Dolphins sont en lutte pour une place en éliminatoires ce qui serait une grosse victoire pour eux. Il y a tout juste un an, on parlait d’une équipe qui pouvait conclure la saison avec une fiche de 0-16. On parle cette année d’une place en éliminatoire ce qui montre la belle progression.

Tagovailoa a certainement eu son mot à dire dans la dernière victoire, mais il ne faut pas mettre de côté la défense et les unités spéciales qui ont aussi connu un bon match. Jusqu’à présent, Flores a mon vote pour être nommé l’entraîneur de l’année dans la NFL.

Une dégelée incompréhensible

Si on était en droit de s’attendre à une belle confrontation entre les jeunes quarts Tagovailoa et Murray, que dire du duel qui allait opposer les Buccaneers de Tampa Bay et les Saints de La Nouvelle-Orléans dimanche soir.

Je crois que personne n’avait prédit un tel dénouement à sens unique, alors que le match s’est soldé par la marque de 38-3 en faveur des Saints.

Les réseaux américains, les analystes à travers la NFL, nombreux étaient ceux qui s’attendaient à une victoire des Bucs, et je vais m’inclure dans ce groupe. Les indices étaient là, alors que la formation de Tampa semblait être l’une des plus complètes dans le circuit Goodell. Il y avait une aura autour de cette formation, Brady profitait d’un excellent groupe de receveurs, mais, à défaut de trouver un terme plus approprié pour décrire le tout, ils se sont fait lessiver par les Saints.

Même 24 h plus tard, c’est difficile de comprendre ce qui s’est passé. Les contre-performances surviennent dans le monde du sport, mais je ne me souviens pas d’avoir assisté à un tel résultat dans ma carrière qui défavorisait Brady à ce point. Il a d’ailleurs battu plusieurs records de médiocrité.

C’était la première fois qu’il se faisait balayer dans une série contre une équipe de division et il n’avait jamais entamé un match avec quatre séquences qui ont chacune menée à trois jeux suivis d’un dégagement.

Ce n’est pas la fin du monde au classement. C’est vrai que c’est soudainement plus compliqué pour les Bucs de terminer au premier rang de la division Sud de la Nationale, mais c’est surtout les traces que ce revers pourrait laisser.

Je mentionnais comment les Bucs avaient une aura au moment d’entamer ce match, elle est disparue. Les équipes ne craindront plus de les affronter après avoir visionné les bandes vidéos de ce match. Ils demeurent une bonne équipe, mais les équipes ne se diront pas ô combien ils sont sur le point d’affronter les puissants Bucs.

Le discours est soudainement tout autre chez les Saints, alors qu’ils brouillent les cartes dans l’Association nationale au complet. C’est ouvert plus que jamais et ils incarnent ce qu’on pouvait attendre d’eux en début de saison. Ils ont connu des difficultés depuis le début de la saison, on croyait qu’ils n’étaient pas l’équipe dominante attendue, mais ils viennent de changer le discours. Les impacts qu’une seule semaine peut avoir...

Les Chiefs passent sous le radar

Une équipe qui répond aux attentes cette saison, ce sont les Chiefs de Kansas City. Mais avant de glisser un mot sur cette formation qui, curieusement, passe un peu sous le radar malgré son statut, je veux me pencher sur leurs adversaires de la dernière fin de semaine, les Panthers de la Caroline.

J’aime ce que je vois de cette équipe qui progresse plus vite que ce qui était prévu. Malgré son dossier de 3-6, elle a donné du fil à retordre à plusieurs excellentes équipes du circuit, y compris les Chiefs.

Les Panthers ont donné le ton à ce match avec une première séquence offensive de 15 jeux qui a duré un peu moins de neuf minutes. L’équipe a converti un quatrième essai et trois verges, elle a aussi surpris avec une feinte de botté de dégagement et Teddy Bridgewater a sacrifié son corps lorsque la situation l’exigeait. Les Panthers ont tout fait pour tenter de gagner ce match et on voyait que les joueurs ont acheté le plan de match et le système de leur entraîneur-chef Matt Rhule. Ce sera à mon avis définitivement une équipe à surveiller dans les prochaines années.

J’ai écrit que les Panthers ont tout fait pour quitter avec la victoire, mais ils affrontaient les Chiefs. Ce n’est pas pour rien qu’il n’y a qu’eux et les Steelers de Pittsburgh à avoir enregistré huit victoires cette saison.

Toutefois, il semble qu’on n’en parle pas assez ou du moins pas à leur juste valeur. C’est comme si leur succès était tenu pour acquis.

On va entendre parler des Buccaneers, des Bills ou encore des quarts dominants comme Russell Wilson et Aaron Rodgers, mais les Chiefs disposent selon moi du meilleur quart de la NFL avec Patrick Mahomes.

Encore une fois, les Chiefs tiraient de l’arrière par 10 points, mais ce n’était pas un problème pour le quart de Kansas City. Alors que le jeu au sol n’allait nulle part, il a transporté son équipe sur ses épaules grâce à son bras. Il a terminé le match avec 372 verges par la passe et quatre passes de touché contre aucune interception. Il a ainsi porté son total à 25 passes de touché contre une seule interception depuis le début de la campagne. Il est vraiment spectaculaire. Il semble être le meilleur joueur, dont on en parle le moins.

Une interception, vraiment?

Si je comprends difficilement pourquoi on ne semble pas accorder toute l’attention que mériterait Mahomes cette saison, la fin de semaine dernière m’a laissé encore plus dans mon incompréhension à la suite de l’interception accordée à Marcus Peters.

La décision vient encore une fois de soulever des questions quant au règlement qui identifie ce qui doit être considéré comme un attrapé dans la NFL.

La séquence est survenue avec 11 minutes à jouer au troisième quart du match entre les Ravens de Baltimore et les Colts d’Indianapolis.

Peters a intercepté à ce moment une passe de Philip Rivers, mais à mon avis, ce ne devait pas en être une. Je suis conscient qu’au super ralenti, on peut s’imaginer qu’il a possession du ballon mais à la vitesse réelle ça n’a pas du tout l’air d’une réception. Alberto Riveron qui est responsable de l’arbitrage dans la NFL a même dû faire un vidéo pour expliquer pourquoi c’était une interception.

Au départ sur le terrain, le tout a été jugé une passe incomplète. L’entraîneur des Ravens John Harbaugh a demandé une contestation et il a eu gain de cause. Il a été jugé que Peters avait clairement possession du ballon, hors de tout doute, mais ce n’était pas le cas selon moi. Le demi-défensif en moi pencherait habituellement pour la défense, mais ici je ne peux l’expliquer.

Ce jeu a eu un impact direct sur l’issu du match, car les Ravens, qui perdaient à ce moment 10 à 7, ont repris possession du ballon pour aller inscrire le touché qui a fait la différence dans un gain de 24-10.

Je suis d’avis que c’est une mauvaise décision du centre de commandes, mais je vous invite à me faire part de votre avis sur ce jeu à savoir si c’était une interception ou non.

Propos recueillis par Maxime Tousignant