Sans négliger la présente finale de la Coupe Stanley, qui opposent deux grands négligés des parieurs (en septembre dernier) – les Capitals de Washington et les Golden Knights de Vegas – je crois, bien objectivement, que tout a été dit sur l’état des forces de ces deux formations qui auront, à leur façon, bien mérité de se retrouver là où elles se trouvent actuellement.

Entre-temps plus près de nous, il faut reconnaître que le directeur général du Canadien de Montréal, Marc Bergevin, sans tambour ni trompette a tout de même réussi au cours des dernières semaines à poser certains gestes qui, dans l’esprit et l’imaginaire de plusieurs, représentent le début d’une longue série d’actions.

L’embauche de deux anciens entraîneurs de la LHJMQ, Dominique Ducharme et Joël Bouchard, a eu l’effet d’un vent de fraîcheur, avec une approche au goût du jour. Sans oublier le renouvellement de salaire très raisonnable du vétéran gardien, Antti Niemi, question de bien protéger les arrières.

Par contre, plusieurs autres faits demeurent, dont ceux reliés au produit sur la patinoire. Comme mentionné dans une précédente chronique, la question demeure : « Rafistoler ou reconstruire? »

À ce jour, sans banaliser les décisions et les gestes posés par la haute direction, le vrai challenge ne fait que débuter pour Bergevin, lui qui sera sous le radar de plusieurs au cours des prochaines semaines.

Même si certains semblent hésiter à le mentionner ouvertement, le principal intéressé, aujourd’hui, n’a plus autant de liberté et doit davantage se justifier et se rapporter à qui de droit que ce n’était le cas lors de son arrivée en mai 2012.

Des orientations et des actions qui nous en diront davantage sur le plan stratégique organisationnel, sur le court, le moyen et le long terme.

Un défi de taille qui forcera le principal concerné à « faire des choix », des prises de position, tout en assumant les conséquences, là où le « plaire pour ne pas déplaire » ne pourra pas faire partie de l’équation dans le processus décisionnel.

La préparation de la prochaine séance de sélection de la LNH sera cruciale. Le Canadien possède actuellement neuf sélections dans les quatre premières rondes. De plus, la période de rachat de contrat sera intéressante à suivre.

Les dossiers de Max Pacioretty et de Paul Byron feront couler beaucoup d’encre, eux qui seront admissibles à l’autonomie complète après la saison 2018-2019.

Il faudra aussi considérer l’ouverture du marché des joueurs autonomes (le 1er juillet prochain).

Voilà à quoi ressembleront les travaux du DG de la Sainte-Flanelle, qui devra faire abstraction du regard des autres dans l’exercice de ses fonctions.

Max PaciorettyMax Pacioretty et le Canadien : une séparation à l’amiable?

Si à la fin du mois de février dernier, lors de la date limite des transactions, le «  timing » n’était pas nécessairement au rendez-vous pour maximiser la réelle valeur du vétéran capitaine de la formation montréalaise, cette situation ne pourra plus servir d’excuse au cours des prochaines semaines.

À mon humble avis, Pacioretty a grandement besoin d’aller voir ailleurs, tout comme ce fut le cas avec l’ancien capitaine des Sénateurs d’Ottawa, Jason Spezza, au printemps 2014 alors que le défunt Bryan Murray était en poste.

Joueur autonome sans compensation à la fin de la saison 2018-2019, pour le bien-être de celui-ci et du Canadien de Montréal, l’Américain de 29 ans devrait penser à une séparation à l’amiable. Cela semble être le meilleur des scénarios à envisager.


Pour ce choix de 1re ronde, 22e au total lors de la séance de sélection de 2007, sortir de ce milieu, le fait de se libérer du regard des autres, de cette chaleur au quotidien, et de croiser un autre environnement que celui de Montréal sera ultra bénéfique dans la recherche d’un plaisir perdu en cours de route.

Un plaisir qui ne pourra être retrouvé malgré cette pause de plusieurs mois d’inactivité, là où l’expression se retrouver dans un « no man’s land » semble de plus en plus coller à la peau de celui-ci. Pourtant, n’oublions pas qu’il a connu quatre saisons de 30 buts et plus entre les années 2013-2014 et 2016-2017.

Or, décider d’échanger Max Pacioretty ne devrait plus être une question. La haute direction devrait davantage chercher à savoir quels sont les potentiels preneurs qui pourraient combler les besoins réels du CH; de préférence dans la ligne de centre, ce qui aurait pour effet de permettre à Jonathan Drouin de retourner là où il est à son mieux, soit à la position d’ailier.

Rien ne garantit que ce besoin sera comblé à l’ouverture du marché des joueurs autonomes au 1er juillet, même si le Canadien profite actuellement de beaucoup d’espace sur son enveloppe salariale et que Marc Bergevin le sait très bien suite aux expériences des précédentes saisons.

Un dilemme qui n’en est pas un, considérant que le moment est opportun en lien avec la situation contractuelle du principal concerné et avec les exigences éventuelles de celui-ci lors d’un prochain renouvellement à l’ère des comparables ailleurs dans la LNH.

Tomas PlekanecTomas Plekanec : apprendre à dire non!

Sans manquer de respect envers Tomas Plekanec, qui dans le milieu a toujours été reconnu comme un joueur honnête, efficace dans les deux sens de la patinoire, et apprécié par la plupart de ses coéquipiers et entraîneurs, il est temps pour le Tricolore de tourner la page.

Certains nourrissent la possibilité de voir le vétéran de 13 saisons effectuer un retour au sein de la formation qui l’a repêché en 2001, cela avec un rabais substantiel sur son contrat, lui qui gagnait six millions de dollars par saison au cours des deux dernières campagnes.

Tout en reconnaissant l’apport de ce vétéran d’expérience au sein d’un vestiaire, question d’encadrer les plus jeunes qui ne cessent de vouloir devancer les échéanciers en raison de leur audace et de leur grande confiance en soi, Plekanec n’a plus sa place à Montréal.

À mes yeux, cette situation représente exactement le genre de situation où Bergevin devra se positionner et savoir dire non le moment venu.

Tout ça, même si son entraîneur Claude Julien – en passant, il n’a toujours pas annoncé à ce jour l’embauche de son entraîneur adjoint qui sera responsable des défenseurs à l’automne prochain – verrait fort possiblement du positif dans le retour de Plekanec sur une période à court terme.

De mon côté, le Canadien est tout simplement rendu ailleurs et le jour que l’équipe pourvoira de façon définitive le poste de centre numéro un – ce qui ne sera pas facile – chacun y retrouvera son compte, mais aussi sa propre chaise en raison de l’effet de cascade.

Pour Marc Bergevin le vrai test ne fait que commencer !

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne finale de la Coupe Stanley et que la meilleure équipe l’emporte!