Tous ceux qui gardaient confiance en lui savaient que Daniel Brière trouverait une façon de s’imposer une fois en séries éliminatoires. Qu’il saurait maintenir le rythme, voire l’imposer une fois la vraie saison arrivée.

Ces défenseurs de Brière étaient toutefois loin de croire que ce serait au sein d’un quatrième trio complété par Michaël Bournival et Dale Weise qui disputeront ce soir leurs deuxième et huitième matchs seulement de séries éliminatoires en carrière.

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« Je ne vois pas ce trio comme un quatrième trio. Je le vois comme mon trio », a répliqué le vétéran joueur de centre lorsqu’on lui a demandé si le fait de se retrouver au bas de la hiérarchie des unités d’attaquants du Tricolore l’importunait.

Aux yeux de Daniel Brière qui a disputé 101 matchs de séries de plus que ses compagnons de jeu, ce n’est pas l’ordre selon lequel tu es appelé à sauter sur la patinoire ou les joueurs avec lesquels tu évolues qui compte, mais bien les responsabilités qui te sont données.

« Nous avons connu un bon premier match parce que nous étions rapides et impliqués. On a joué contre le troisième et le quatrième trio de l’autre côté. Mais peu importe contre qui tu te retrouves, tu dois simplement mieux jouer que l’adversaire. C’est ce qu’on a fait mercredi. Et c’est pour cette raison qu’on était sur la glace en prolongation et que nous avons pu en profiter pour marquer le but gagnant. C’était une belle récompense », expliquait Brière qui n’interprète donc pas la décision de le confiner au sein du quatrième trio comme un affront ou une mesure disciplinaire visant à le fouetter.

« On parle souvent des troisième et quatrième trios des Bruins comme l’une des forces de cette équipe puisqu’ils permettent à Boston de compter sur quatre trios capables de contribuer. C’est l’objectif qu’on doit se fixer nous aussi. »

Position naturelle

Après avoir été employé sur les flancs gauches et droits, quelques fois au centre, et très souvent gardé sur le banc pendant de très longues séquences au cours de la saison, Daniel Brière se retrouve donc dans une position plus confortable. Plus naturelle en fait. Une position qui lui permet de mettre ses qualités en évidences alors que son manque de rapidité et sa petite taille lui nuisent sur les aides. C’est pour cette raison que Michel Therrien a décidé à l’aube des séries de le replacer dans ce rôle qui lui va mieux.

« On a toujours su que Daniel était plus à l’aise au centre qu’à l’aile. Mais en cours de saison, à cause des blessures ou de nos besoins particuliers, il fallait parfois jonglé avec nos trios. Le trio de Daniel a disputé un très bon match mercredi », a reconnu l’entraîneur-chef Michel Therrien au lendemain de la victoire de son équipe.

À moins d’une très grosse surprise ou qu’un joueur se blesse lors de l’échauffement, Brière retrouvera ses mêmes compagnons de trio ce soir à Tampa dans le cadre de la deuxième partie opposant le Canadien au Lightning.

Des compagnons dont il ne connaissait pas grand-chose avant cette année alors que Michaël Bournival s’est fait une place comme recrue et que Dale Weise s’est joint au Tricolore en cours de saison. « Tout ce que je savais de Dale était relié à une bagarre que je l’avais vu livrer dans un match contre les Rangers de New York. Et comme il évoluait dans l’Ouest, on ne le voyait pas beaucoup. C’est un gars rapide, qui joue du hockey simple, mais efficace. Et je peux dire la même chose de Michaël dont la vitesse est l’arme principale. Mais il s’est très bien comporté lors du premier match. Il était toujours bien placé et affichait pas mal de confiance », a commenté le joueur de centre de 36 ans. Quinze ans de plus que Bournival et onze de plus que Weise.

« Les gars font des blagues en raison de la différence d’âge, mais une fois sur la patinoire, je ne ressens pas le fait que je sois beaucoup plus vieux. La vitesse n’a jamais été ma grande force. Ils sont donc en mesure de pallier cette lacune. Mais une fois autour du filet, je suis encore en mesure d’être rapide dans mes exécutions et mes mouvements. C’est là que ça compte », a poursuivi Brière qui est le troisième marqueur de la LNH au sein des joueurs actuellement en séries.

Derrière Zetterberg et Hossa

Brière revendique 110 points en 109 rencontres éliminatoires. Il accuse un retard de quatre points sur Henrik Zetterberg, des Red Wings, qui a toutefois accumulé ses 114 points en 123 parties, et Marian Hossa (113 points en 153 matchs) des Blackhawks.

Le Gatinois est toutefois menacé par un certain Sidney Crosby qui affiche 106 points récoltés en seulement 83 matchs de séries.

Brière préférerait-il évoluer à l’aile au sein de l’un des deux premiers trios malgré le fait que ce ne soit pas sa position de prédilection pour améliorer ses chances de mousser ses statistiques personnelles?

« Je suis prêt à aider l’équipe, peu importe la façon dont on me demandera de l’aider. Mais je te répète que je n’ai rien contre le fait de jouer au sein de ce trio qui est mon trio. »

Face-à-face émotif

Mercredi lors de la première rencontre face au Lightning, Brière a eu maille à partir à quelques occasions avec le Gaspésien Cédric Paquette. Les deux Québécois ont échangé quelques mises en échec et coups pas toujours légaux. Ils se sont d’ailleurs retrouvés en même temps au cachot après l’un de ces face-à-face un brin émotifs.

« Il était dérangeant sur la patinoire. Il faisait son travail et c’était aussi un peu mon rôle d’avoir réponse à ça. Je n’ai pas le droit de l’aimer parce qu’il est un adversaire, mais il a bien fait son travail », a indiqué Brière qui connaissait un peu Paquette pour l’avoir côtoyé à quelques occasions lors d’entraînements de l’Armada de Blainville-Boisbriand dont Brière est l’un des associés propriétaires de l’équipe.

Pour permettre au Canadien de gagner ce soir, le trio de Daniel Brière, comme les trois autres d’ailleurs, devra disputer un match à l’image de celui de mercredi.

Brière et ses coéquipiers devront toutefois s’attendre à plus d’opposition de la part du Lightning. Car bien que le match de ce soir ne soit pas sans lendemain, l’entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper a complété son point de presse matinal en admettant qu’il s’agît d’une partie très importante.

Une prédiction?

On risque de se coucher tard encore ce soir, mais le Lightning et le Canadien seront à égalité dans la série lorsqu’ils se retrouveront sur la patinoire du Centre Bell dimanche pour la troisième partie de cette série.

Bon match!