Après la catastrophique saison de l’an dernier, il restait peu d’espoir de voir une reconstruction hâtive des Canadiens. Même les plus fervents partisans avaient et ont toujours des doutes. Au mieux, on pouvait souhaiter un petit club qui se débattrait dans la deuxième moitié du classement... et encore. Vous savez, la crédibilité que l’on perd prend bien du temps à se rebâtir. Voilà un peu ce que les dernières années ont laissé comme héritage.

Toutefois, leur début de saison surprend la plupart d’entre nous. En tout cas, c’est mon cas. Et c’est une agréable surprise. Je les regarde jouer et ils alignent vitesse, aplomb et, surtout, plaisir de jouer.

Pour oublier le complexe d’infériorité que les joueurs ont développé l’an dernier (et la saison misérable qu’ils se sont certainement fait reprocher tout l’été), il fallait renouveler la fierté. Il fallait reconstruire l’identité du club, parce que si on ne sait pas qui on est, il est difficile de déterminer où on va.

Cet été, des gestes ont été posés pour entamer le processus. Il y a eu des changements, tant chez les joueurs que dans le personnel d’entraîneurs, mais ils n’expliquent pas tout. L’identité passe par plusieurs étapes. Elle se bâtit par la confrontation, les similitudes et les différences. Elle prend aussi ses assises sur le passé. Dans ce sens, il est possible qu’en plus de tous les changements apportés à la structure (changements de joueurs et rajeunissement de l’équipe), et à l’attitude (approche plus positive et respect des plans de matchs proposés par les entraîneurs), le fait que les joueurs qui ont gagné la dernière coupe Stanley des Canadiens il y a 25 ans aient partagé leur expérience au début de la saison avec ceux de l’édition 2018-2019 ait aussi eu son importance.

Quoi qu’il en soit, les Canadiens offrent, jusqu’à maintenant, un jeu beaucoup plus combatif, plus rapide et plus excitant que l’an dernier. N’avez-vous pas senti le plaisir qu’ils ont sur la patinoire? N’avez-vous pas senti ce respect pour leurs partenaires? N’avez-vous pas senti qu’ils semblent moins vulnérables après une moins bonne performance? N’avez-vous pas l’impression qu’ils se donnent à chaque présence? Cela fait toute la différence!

La nouvelle édition des Canadiens rebondit et n’a plus de complexe d’infériorité. Ils ont une identité qui leur est propre : celle d’un petit club déterminé dont le jeu est érigé sur la vitesse. Bien sûr, on peut rêver et espérer qu’ils aillent loin. Mais, à mon avis, on leur demande surtout d’offrir un spectacle et d’être combatif à chaque match. Il faut que nous ayons aussi du plaisir à les voir jouer. Or, c’est ce qu’ils nous donnent en début d’année.

Il reste plus de 70 parties à cette saison, et les premiers matchs ne garantissent pas l’avenir, mais tant qu’ils s’amuseront et qu’ils continueront à défier les adversaires, ils pourront continuer à bâtir leur propre identité. Et ils continueront d’avoir du succès...