Les équipes sportives locales veulent effectuer un virage Québec pour assurer l'avenir de leur industrie et la survie de leur concession.

De passage à l'émission l'Antichambre à RDS à l'occasion de la Soirée des présidents, Geoff Molson du Canadien, Mario Cecchini des Alouettes et Gabriel Gervais du CF Montréal ont évoqué l'importance de miser sur des joueurs locaux pour reconnecter avec le public.

Les défis des prochaines années sont les mêmes pour les équipes : assurer la fidélité du public en cherchant à rajeunir la clientèle pour assurer la rentabilité des franchises dans une sphère qui est appelée à subir une hausse des coûts. Si les objectifs sont les mêmes, les moyens pour y arriver peuvent être différents d'une équipe à l'autre.

Si pour le Tricolore, il est important d'avoir un joueur vedette dans la formation pour fidéliser le public, pour Gabriel Gervais, la présence de joueurs locaux est une nécessité pour réussir parce qu'une vedette sur la pelouse n'assure pas un championnat ou la pérennité financière du club.

« De dire qu'il faut absolument avoir un joueur désigné pour connecter avec les gens, je ne suis pas convaincu que c'est ça. C'est sûr que quand Didier Drogba est arrivé, le stade s'est rempli et la vente de billets de saison de l'année suivante était très bonne, mais on n’arrivait pas à la moyenne de la ligue pour les billets de saison qui se situe autour de 13 000. Ça ne garantit pas que l'on va remplir le stade année après année. Je crois que l'attachement à un club peut venir de joueurs locaux. »

Pour Geoff Molson, si ce joueur vient du Québec, c'est encore mieux. « Avoir des joueurs vedettes est très important et s'ils viennent de la province, c'est encore plus fort. Si on a la chance de repêcher une vedette québécoise et de le voir jouer avec nous, c'est sans doute ce qui aura le plus d'impact. »

Les Alouettes, qui amorcent leur saison jeudi à Calgary, sont résolument tournés vers le marché québécois depuis des années. Pour Mario Cecchini, il est essentiel de poursuivre sur cette lancée.

« On a des Québécois que l'on tente de faire connaître, quitte à les faire participer à Big Brother comme on a fait avec Marc-Antoine Dequoy! On a aussi un noyau comme Vernon Adams, Eugene Lewis, William Stanback, Christophe Normand et Kristian Matte qui sont avec l'équipe depuis longtemps.  »

Les présidents répondent à vos questions

Le CFM se tourne vers son académie pour former des joueurs de la Belle Province et grossir les rangs de la première équipe. « On veut mettre sur le terrain des joueurs qui sortent de l'Académie, a ajouté M. Gervais. Des joueurs québécois qui ont grandi dans les arrondissements de Montréal ou de Québec. C'est une façon de se différencier. »

En cette ère après pandémie, les Alouettes vont tenter une façon d'en donner un peu plus cette saison pour solidifier les liens qui les unissent avec les amateurs. M. Cecchini espère que le temps donnera raison à son organisation « On veut donner accès à ce que l'on ne peut pas acheter comme avoir accès au terrain, au management du club et développer une proximité. »

La chose sur laquelle les trois présidents s'entendent est l'importance de connecter avec le jeune public pour assurer l'avenir de leur équipe, mais pour y arriver, il faut aller là où les jeunes se trouvent. Les  organisations veulent s'assurer d'être à leur écoute et elles ont développé une stratégie multimédia qui passe inévitablement par les médias sociaux et l'ambiance sur les lieux des matchs.

« Les jeunes qui viennent au match regardent leur téléphone à chaque coup de sifflet et si l'on peut interagir avec eux entre les périodes, rappelle M. Moslon. C'est une bonne chose. »

« On a 17 matchs à la maison, il faut créer 17 évènements, a ajouté M. Gervais. On sait que l'on peut faire mieux pour la vente de billets de saison, mais on est parmi les meilleurs de la MLS pour la vente de billets individuels. Il faut créer cet engouement. »

Les Alouettes ont aussi bon espoir que l'entente entre la Ligue canadienne de Football et l'entreprise Genius Sports permettra de générer une ambiance festive au Stade Molson.

Le CF Montréal a voulu se rapprocher de son public l'an dernier en changeant de nom et de logo, mais l'initiative a soulevé un tollé parmi les plus fidèles partisans de l'équipe.  Même le nouveau président avoue qu'il a lui aussi eu du mal à s'y retrouver. Il a d'ailleurs rapidement cherché à corriger le tir pour réparer en partie les pots cassés après sa nomination en mars dernier.  « Il y avait un bris entre 2012 et 2021. On ne voyait pas la fleur de lys et la couleur bleue. Il manquait d'histoire dans le logo et les gens ont évoqué qu'ils ne voyaient pas l'équipe dans le flocon. Comme ancien joueur, j'avais de la difficulté à connecter, je ne voyais pas l'histoire avec le club. »

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