Bon, je dois me répéter : cette équipe me surprend. Les résultats qu’obtient cette bande de jeunes... eh bien, ça me fait plaisir. Quel que soit l’adversaire, ils ne s’avouent jamais vaincus. Ils croient en leurs chances et créent les opportunités. Ils sont rafraîchissants à voir évoluer et ils offrent généralement un excellent spectacle.

Au tout début de la saison, quelqu’un a eu l’idée de faire venir les membres de la dernière équipe championne pour rencontrer ceux de la nouvelle édition. Je trouvais l’image sympathique et plutôt forte dans le genre « nos bras meurtris vous tiennent le flambeau, alors, transportez-le à votre tour! »

Je dois aujourd’hui avouer que, même si j’aimais l’approche, je ne croyais pas vraiment que ça aurait des conséquences. Aujourd’hui... je n’en suis plus si certain. Bien sûr, il n’y a peut-être aucun rapport entre les deux événements. Peut-être est-ce seulement un élément qui a joué parmi une foule d’autres (ce qui m’apparaît plus vraisemblable). Quoi qu’il en soit, il y a des leçons à tirer de ce début d’année.

Dans toute équipe, que ce soit en sport ou dans une entreprise, ce sont des individus qui la composent. On trouve alors toujours un mélange de jeunes loups, le couteau entre les dents; de professionnels aguerris qui en ont connu d’autres; d’un ou deux champions qui sortent nettement du lot et de dirigeants qui ont une vision d’avenir, mais qui savent aussi réagir aux événements quand ils surviennent. Or, toutes ces personnes demeurent des individus. Ils forment une équipe seulement lorsqu’une chimie est créée entre tous les éléments pour former un tout homogène.

On connaît bien les ingrédients qu’il faut ajouter pour que la sauce prenne. Parmi ceux-ci et pour n’en mentionner que quelques-uns, il y a l’importance et le respect de la diversité, un environnement positif, des objectifs clairs, une relation de confiance, des rôles bien définis, des responsabilités acceptées, et ainsi de suite. Le tout est ensuite de trouver la quantité de chaque ingrédient à ajouter à la recette pour obtenir le bon résultat.

Quand on y parvient, l’équipe prend forme et le total devient bien plus grand que la somme des individus.

Lorsque les anciens gagnants de la coupe Stanley parlaient de leur expérience et de leur équipe, le premier élément qu’ils soulignaient tous, c’était ce sentiment d’être membre d’une famille, de se faire confiance mutuellement et d’être prêt à tout donner pour ses partenaires et pour l’équipe.

Je sais qu’on est loin d’en être rendu à ce niveau, mais ce que je perçois dans la chimie de la présente édition des Canadiens me fait un peu penser à cela. Je vois des jeunes qui n’ont pas froid aux yeux, qui se soutiennent mutuellement, qui se défoncent à chaque présence, qui croient toujours en leurs chances d’arracher la victoire.

Est-ce que les ingrédients se mettent en place?

Difficile de répondre à cette question, mais on est certainement dans la bonne direction. Il faudra toujours réajuster les quantités parce qu’une équipe évolue constamment, ce qui nécessite de perpétuels arrangements. Cette attitude de vainqueur que tout le monde recherche est extrêmement éphémère. Il faut l’entretenir et continuer à adapter les éléments.

Alors qu’est-ce que les joueurs du CH ont dans la tête ces temps-ci? Je l’ignore, mais il me semble qu’il y a une bonne odeur qui s’élève...