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VOTRE BULLETIN DES JOUEURS

Le Canadien a perdu jeudi un match qu’il se devait de gagner pour rester au plus fort de la course aux séries.

Bon! Les plus optimistes diront, avec raison, que le Canadien a encore des chances d’y accéder. Mais parce qu’il doit battre les Maple Leafs samedi, au Centre Bell, tout en espérant que les Blue Jackets de Columbus ne récoltent pas plus d’un point lors de leurs deux derniers matchs – vendredi soir, à New York, face aux Rangers, et samedi, à Ottawa, contre les Sénateurs – les probabilités sont plus théoriques que pratiques.

 

Bien qu’il se soit incliné 2-1, à Washington, contre des Caps qui sont bien meilleurs il faut l’admettre, le Canadien a chèrement vendu sa peau.

 

L’effort était là. La cohésion un peu moins. L’opportunisme encore moins.

 

Et parce que le Canadien n’a pas été en mesure de transformer ses bonnes occasions en buts, ce que les Capitals ont su faire en dépit des gros arrêts de Carey Price, le Canadien s’est fait fermer la porte donnant accès à une victoire potentielle au nez. Avant de peut-être bien se faire fermer la porte donnant accès aux séries au nez.

 

Retour sur l’élimination aux mains des Rangers

 

La défaite de jeudi aux mains des Capitals m’a fait penser à l’élimination du Canadien en première ronde des séries il y a deux ans aux mains des Rangers de New York.

 

Carey Price avait fait plus que sa part pour donner des chances réelles à son équipe de gagner. Malgré l’élimination subie en six matchs, Price avait limité les Rangers à six buts, avait maintenu une moyenne de 1,86 but accordé par rencontre tout en maintenant une efficacité de 93,3 % devant son filet.

 

Des statistiques éloquentes que ses coéquipiers n’avaient pu récompenser par quelques buts importants. Des buts qui ne sont jamais venus et qui ont mené à l’élimination aux mains des Blue Shirts.

 

Jeudi soir à Washington, on a encore attendu le gros but nécessaire pour niveler les chances. Le gros but qui allait propulser le match en prolongation. Le but qui allait paver la voie à un autre, plus gros encore, nécessaire pour signer une victoire qui n’était pas que souhaitable: qui était nécessaire.

 

Ce gros but, on l’a attendu longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. De fait, on l’attend encore. Et on risque de l’attendre tout l’été.

 

Drouin avait une chance de se faire pardonner

 

Ce n’est pas l’effort qui a manqué. Car de Brendan Gallagher à Phillip Danault, de Max Domi à Artturi Lehkonen, de Tomas Tatar à Joel Armia, les attaquants du Canadien ont vraiment travaillé fort.

 

Jonathan Drouin ne s’est pas traîné les patins lui non plus. Mais le gros but qu’on attend encore ce matin, c’est de la lame de son bâton qu’il aurait pu venir.

 

J’ajouterais même qu’il aurait dû venir.

 

Jonathan Drouin a été blanchi de la feuille de pointage 49 fois en 81 matchs jusqu’ici cette saison. C’est beaucoup trop, on en conviendra tous. Du moins je l’espère.

 

Et non, ce n’est pas seulement imputable à l’utilisation que lui réserve Claude Julien. Car Drouin a joué avec Max Domi. Il a joué avec Brendan Gallagher et Phillip Danault. Il a aussi joué en compagnie de Jesperi Kotkaniemi avec qui il a été incapable de développer une chimie qui aurait pu provoquer une éruption de buts. Mais qui a plutôt entraîné une rétrogradation au sein d’un « genre » de quatrième trio.

 

Avant d’affronter les Capitals jeudi, Drouin n’avait récolté des points que dans deux de ses 24 derniers matchs. Ou si vous préférez : il avait été blanchi 22 fois lors de ses 24 dernières rencontres. Ça frappe plus fort encore.

 

Il a maintenant été blanchi 23 fois à ses 25 derniers matchs.

 

Oui ça fait mal!

 

Si Drouin avait marqué le gros but dont son équipe avait cruellement besoin jeudi, le Québécois aurait d’un tir précis dans la lucarne ou entre les jambières de Braden Holtby atténué les contrecoups de ces statistiques qui flottent au-dessus de sa tête tel un gros nuage noir. Des statistiques aussi lourdes que désolantes à porter qui attisent les critiques – parfois un brin ou deux exagérées il faut ajouter – à son endroit.

 

Mais voilà! Drouin n’a obtenu qu’un tir au but sur les trois qu’il décochés. Pas facile de marquer le gros but quand tu ne menaces pas davantage le filet adverse.

 

Franc-tireur recherché

 

Peu importe que les Blue Jacket évincent le Tricolore de la course aux séries en signant une victoire vendredi soir ou en récoltant au moins deux points lors de leurs deux derniers matchs, peu importe que le Canadien arrive à se faufiler en séries, la quête du joueur qui saura donner au Canadien le ou les gros buts nécessaires pour se hisser en séries devrait être la priorité absolue de Marc Bergevin au cours des prochains mois.

 

Bergevin a réussi à changer « l’attitude » de son équipe sur la glace et dans le vestiaire en remplaçant Max Pacioretty et Alex Galchenyuk par Tomas Tatar et Max Domi l’été dernier.

 

Le DG du Canadien doit maintenant rehausser son arsenal offensif.

 

Avec beaucoup de choix au repêchage et de jeunes espoirs, avec beaucoup d’argent disponible et surtout beaucoup d’espace sous le plafond pour dépenser légalement ces millions $, Marc Bergevin a justement les outils nécessaires pour concocter une transaction, pour procéder à l’embauche d’un joueur autonome de premier plan, voire faire un coup fourré à l’un ou l’autre de ses 30 homologues par le biais d’une offre hostile – pourquoi pas deux – qui lui permettrait de trouver ce joueur qui manque cruellement à son équipe.

 

Car non, je ne crois pas que ce joueur puisse un jour être Jonathan Drouin. Drouin a beaucoup de talent. Il a de la vitesse. Il a des mains. Il a le potentiel pour être très bon, mais je suis loin d’être convaincu qu’il a le potentiel nécessaire pour être la pierre d’assise de son équipe. Que ce soit à Montréal ou ailleurs.

 

J’insiste une fois encore: Drouin demeure un très bon joueur de hockey. Mais est-il LE joueur vers qui ses coéquipiers et les partisans se tournent lorsqu’il est temps de passer à un autre niveau, lorsqu’il est temps de faire la différence? Je ne crois pas.

 

Pas plus que Brendan Gallagher, Max Domi, Tomas Tatar ou le valeureux Phillip Danault. Et il serait périlleux d’attendre le développement complet de Kotkaniemi pour déterminer s’il pourra remplir ce rôle.

 

Car cette attente pourrait entraîner une autre exclusion des séries.

 

Trente-trois matchs décidés par un but

 

Jeudi à Washington, le Canadien a disputé un 33e match cette saison qui s’est décidé par un petit but.

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire et surtout en l’absence d’un vrai de vrai franc-tireur qui aurait pu se faire valoir dans ce genre de match, le Canadien est sorti gagnant de ces matchs serrés 16 fois.

 

Les Capitals lui ont infligé sa neuvième défaite en temps réglementaire. Les huit autres défaites ont été encaissées en prolongation.

 

Les ennuis chroniques de l’attaque massive – ennuis qu’on peut facilement associer à l’absence d’un véritable franc-tireur – n’ont certainement pas aidé la cause du Tricolore dans ces matchs serrés.

 

C’est évident.

 

Mais ils l’ont moins miné que je le croyais.

ContentId(3.1314714):LNH : Canadiens 1 - Capitals 2 (hockey)
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Car dans les 17 matchs qui se sont soldés par des défaites d’un but, l’attaque massive a marqué lors de neuf rencontres – 9 en 31, efficacité de 26,7 % -- et été blanchie dans huit parties (0 en 23).

 

Un résultat similaire à la contribution de l’attaque massive qui a fait mouche dans huit rencontres – neuf buts marqués en 30 occasions, 30 % d’efficacité – lors de ces 16 gains et a été blanchie à sept reprises (0 en 17). À noter que le Canadien n’a pas obtenu d’attaque à cinq lors d’une de ces 16 rencontres.

 

Mais un but de plus en attaque à cinq ici, un autre là, aurait permis de transformer quelques-unes de ces défaites par un but en victoire, voire d’ajouter un point précieux au classement en poussant ces rencontres déjà serrées en prolongation ou en tirs de barrage.

 

Si tel avait été le cas, le Canadien n’aurait peut-être pas à s’en remettre aux espoirs associés à deux revers des Blue Jackets pour accéder aux séries.

 

Mais bon!

 

Il reste encore le match de samedi contre les Maple Leafs.

 

Et si les Jackets perdent vendredi à New York et que le match contre Toronto devient du coup déterminant pour le Canadien qui devra alors le gagner, j’ai bien hâte de voir si on passera la soirée de samedi – et le reste de l’été – à encore attendre le gros but!

 

En bref

ContentId(3.1314706):Canadiens : Une saison surprenante et haute en émotion (LNH)
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  • Lars Eller a une fois encore hanté son ancien club. Après avoir marqué trois buts lors des deux premiers duels entre les deux équipes cette saison, Eller a enfilé le premier de la rencontre jeudi. Depuis qu’il est passé du Canadien aux Capitals, Eller revendique cinq buts et six points en neuf rencontres face au Tricolore...

 

  • Habituellement très efficace dans tous les aspects du jeu, Paul Byron s’est rendu coupable d’un vilain revirement à la ligne bleue du Canadien sur le deuxième but des Caps. En effectuant un dangereux pivot plutôt qu’en sortant la rondelle de façon sécuritaire, Byron s’est fait voler la rondelle par Andre Burakovsky qui l’a vite remise à Nic Dowd qui a déjoué Carey Price à l’aide d’un très bon tir de l’enclave...

 

  • Paul Byron et ses deux compagnons de jeu au sein du quatrième trio – Jesperi Kotkaniemi et Nate Thompson – ont été pris en défaut sur les deux buts des Capitals. Jordie Benn et Christian Folin ont aussi terminé la rencontre avec des différentiels de moins-2...

 

  • Le Canadien a cadré 34 tirs sur la cage défendue par Braden Holtby qui a disputé une très bonne rencontre pour les Caps. Les joueurs du Tricolore ont toutefois vu 38 autres tirs rater la cible (19) ou être bloqués en défensive (19)...

 

  • Inversement, les Capitals ont été beaucoup plus efficaces alors que seulement 13 des 44 tirs qu’ils ont décochés ne se sont pas rendus à Carey Price. Huit ont été bloqués et cinq ont raté la cible...

 

  • Battu 4-2 par le Canadien mardi, au Centre Bell, le Lightning de Tampa Bay a signé sa 61e victoire de la saison en battant les Maple Leafs 31 à Toronto. Le Lightning a trois victoires de moins que la récolte totale de points obtenus par les Sénateurs (64) en 81 rencontres jusqu’ici cette saison...