MONTRÉAL – Max Pacioretty a obtenu un hamburger à son nom, Jeff Petry a hérité d’une poutine à son image, mais Tomas Plekanec devra probablement faire le deuil d’un plat associé à lui sauf qu’il vit très bien avec cette situation.

Bien sûr, c’est une manière humoristique de décrire le contexte, mais Plekanec n’a jamais cherché à attirer les réflecteurs sur lui et son entourage apprécie sa modestie.

« Je ne sais pas, peut-être qu’il pourrait avoir un hot-dog ou une entente avec Five Guys pour être en compétition avec nous », a rigolé Pacioretty à ce sujet.

« Mais il n’a pas besoin d’être le centre d’attraction et je le respecte beaucoup pour ça », a ensuite insisté le capitaine avec plus de sérieux.

Quant au principal intéressé, il s’est amusé de l’allusion en laissant croire qu’il aurait souhaité qu’on élabore une recette selon ses goûts, mais il raffole beaucoup plus de la confiance obtenue en vertu de ce pacte sans oublier le rôle prépondérant qui lui est confié dans le club.

Maintenant utilisé dans un mandat plus offensif, Plekanec n’a pas négligé sa contribution défensive.

« Ça fait un petit bout que c’est le cas (sa mission plus offensive) et je suis confortable avec ça, mais je jouerai où l’entraîneur le souhaite. Bien sûr, tous les

joueurs sont heureux quand ils obtiennent un poste plus axé vers l’attaque et c’est aussi mon cas », a confié Plekanec.

Sans appartenir à l’élite de la LNH, Plekanec rend toujours de fiers services à son organisation que ce soit au centre du premier trio, en infériorité numérique ou lorsqu’ils affrontent les plus grandes menaces de l’adversaire.

Malheureusement, personne n’a assisté aux discussions des dirigeants lorsqu’ils réfléchissaient à l’avenir de Plekanec avec l’équipe, mais on peut aisément imaginer une scène avec Marc Bergevin et Michel Therrien qui discutent de la possibilité de se départir de ses services. En évaluant leurs options, ils ont constaté qu’il serait plus que difficile de trouver un candidat pour chausser ses patins.

« Il est tellement polyvalent, on a besoin de joueurs comme lui et si tu n’en possèdes pas, tu le remplaces par qui? On s’est posé ces questions avant d’arriver à ce contrat », a décrit avec franchise.

Un dictionnaire d’éloges et plus de crédit SVP

Le rendement de Plekanec – particulièrement en séries – a souvent été remis en question par des amateurs ou des médias, mais le Tchèque fait l’unanimité au sein de son organisation. À vrai dire, ils sont plusieurs chez le Canadien à déplorer le peu de mérite qu’on lui accorde.

« Je crois qu’il mérite de plus de crédit qu’il peut en recevoir, c’est vraiment mérité pour lui », a prononcé Pacioretty.

« Pour toutes les personnes ici, c’est évident ce qu’il représente. Il n’obtient pas toute la reconnaissance, mais comme je l’ai déjà dit, c’est pourquoi il est tant respecté : il n’a pas besoin des éloges. C’est un véritable professionnel qui montre aussi l’exemple aux autres », a argué le capitaine.

De sa position d’entraîneur, Therrien peut facilement identifier ceux qui tournent les coins ronds ou qui recherchent les compliments, mais il n’a pas à se méfier en ce qui concerne Plekanec.

« On sait qu’il ne trichera pas pour obtenir de la reconnaissance. Il fait avant tout les bonnes choses sur la patinoire et c’est pourquoi son travail est apprécié. On entretient une grande confiance envers son jeu », a-t-il vanté.

En plus du mandat de capitaine, Pacioretty constituait un acteur privilégié pour souligner le boulot de Plekanec puisqu’il s’agit de son partenaire en désavantage numérique, une facette dans laquelle ils ont causé des flammèches.

« Il a eu un grand rôle, il est l’un des meilleurs et ça m’a aidé d’apprendre avec lui. Il a rendu les choses faciles pour moi et je continue d’apprendre de sa part », a précisé le 67.

Brillant sur la patinoire, Plekanec sert régulièrement de modèle quand le moment des séances vidéo se présente.

« Ça arrive souvent, c’est un joueur intelligent et il retire beaucoup de fierté du fait de jouer de la bonne manière », a noté Therrien.

Les paroles sont fidèles des chiffres cette fois alors que Plekanec sera l’attaquant le mieux payé de l’équipe la saison prochaine (7 millions) alors qu’Alex Galchenyuk écoulera la dernière année de son contrat de transition. Aux yeux de Pacioretty, c’est une situation tout à fait logique.

« Il est l’attaquant le plus important du club et je l’ai dit plusieurs fois. Il joue de grosses minutes contre de bons joueurs tout en récoltant sa part de points. Il mérite d’être l’attaquant le mieux payé », a jugé Pacioretty sans jalousie.