NEW YORK - Michel Therrien n’a pas utilisé les mots les plus doux de son vocabulaire quand il a aperçu deux membres du personnel d’entraîneurs des Rangers de New York, dont Ulf Samuelsson, épier l’entraînement de son équipe.

Cet épisode relativement anodin devient surtout révélateur de la rivalité qui ne cesse de croître entre les deux formations.

« Il y aune entente qui existe entre les équipes selon laquelle les entraîneurs ne doivent pas regarder les entraînements adverses entre les matchs. C’est ainsi par respect pour les entraîneurs qui veulent effectuer des ajustements », a confié Therrien qui a eu recours quelques fois à un certain mot commençant par la lettre F pour repousser les intrus dont l'autre était le spécialiste vidéo, Jerry Dineen.

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« Jean-Jacques (Daigneault, son adjoint) leur a d’abord demandé de quitter et ça n’a pas fonctionné. Ensuite, j’ai essayé une première fois sans succès et après je me suis assuré de vraiment faire passer mon message », a-t-il poursuivi et le directeur général Glen Sather est le seul qui est demeuré en tant qu’observateur.

Chacun de leur côté, les deux équipes utilisent des arguments via les médias pour critiquer le camp adverse. Avec son statut de vétéran, Daniel Brière n’a pas raté l’occasion de sauter sur une perche tendue pour critiquer l’opposant.

« Je regardais la télévision et Alain Vigneault se lamentait beaucoup que les arbitres avaient manqué le coup de Brandon, mais il gardait sous silence le fait que Ryan McDonagh a « slashé » (Brendan) Gallagher quatre ou cinq fois comme s’il avait une hache dans les mains! », a-t-il relevé.

Cette scène ne fait que démontrer que l’émotion est plus que jamais au rendez-vous et ceci s’avère bénéfique pour le Canadien selon les joueurs de Therrien.

« C’est une bonne chose pour nous (que le niveau d’émotions ait monté d’un cran). Pour le moment, nous n’avons pas encore joué notre meilleur hockey dans cette série et nous pouvons jouer avec davantage de conviction; il faut monter à ce niveau supérieur », a souhaité P.K. Subban qui n’a pas suivi de près la petite controverse car il prétend se retrouver dans le pétrin quand il regarde trop dans les gradins.

Pour avoir vécu la rivalité avec les Rangers de près au cours de sa carrière, Brière savait pertinemment que ce moment allait survenir.

« Quand tu affrontes les mêmes joueurs match après match, c’est normal que tu commences à être tanné de les voir et nous sommes pas mal rendus là… », a-t-il admis en riant.

Prust comprend

Brandon Prust a rencontré les médias pour la première fois depuis son coup à l’endroit de Derek Stepan et de l’annonce de sa suspension. Il a justement expliqué que son intention était de créer de l’énergie pour son groupe.

« C’était ma première présence du match à mon retour au MSG (Madison Square Garden) et je voulais seulement produire des émotions pour notre équipe. C’est ce qui nous permet de connaître du succès », a-t-il admis.

Lorsqu’il a su que son ami Stepan avait été victime d’une fracture de la mâchoire, il est en contact avec lui pour exprimer son regret et expliquer ses intentions légitimes.

« Je m’étais bien positionné pour appliquer une mise en échec et je me suis assuré de ne pas sauter et de le frapper légalement. C’est dommage, mais je ne voulais pas blesser personne. Nous venions de perdre deux matchs donc je désirais m’imposer physiquement », a détaillé Prust qui a reçu une brève réponse de Stepan.

Avant d’apprendre que Stepan avait été blessé, Prust croyait qu’il s’en sortirait sans suspension, mais il a ensuite compris qu’il allait probablement écoper d’une ou deux parties et il respecte la décision de la LNH.

« C’est véritablement le moment du coup qui a été puni par la Ligue nationale. Le blâme me revient à ce sujet », a-t-il confié.

Même s’il se garde loin des réseaux sociaux durant les séries, Prust réalise très bien qu’il est passé d’un joueur apprécié à un ennemi aux yeux de ses anciens partisans des Rangers.

« Je sais qu’ils ne sont pas heureux et je comprends cela. La bonne chose, c’est que mes partisans sont maintenant ceux de Montréal et je me soucie d’eux et non des autres », a répondu le numéro 8 qui a bien fait rien en disant au collègue Philippe Cantin, lorsque son cellulaire a sonné pendant son allocution, qu’il est chanceux que ce ne soit pas un point de presse de John Tortorella car il aurait quitté la salle sur le champ.