RDS.ca - La mise en échec de Mark Scheifele aux dépens de Jake Evans survenue à la fin du premier match de la série entre le Canadien et les Jets de Winnipeg a suscité de nombreuses réactions parmi les anciens joueurs de la Ligue nationale.

Les opinions les plus polarisantes ont été émises par Sean Avery et Mike Commodore.

Avery, un agitateur notoire durant sa carrière de 11 saisons dans la LNH, a tenu des propos controversés dans une vidéo qui avait été visionnée par plus de 100 000 internautes en début d’après-midi jeudi.

« Une mise en échec incroyable, s’est exclamé l’ancienne peste. C’est les putains de séries! Personne ne te fera de cadeaux. Lève ta tête sinon, tu vas entendre le train arriver. Ça sera Mark Scheifele et il voudra t’enterrer. Parce que c’est les séries! »

Commodore a publié une note sur son compte Twitter, auquel plus de 160 000 personnes sont abonnées. Après avoir insisté qu’il souhaitait qu’Evans soit « correct », le coloré ancien défenseur reproche au joueur du Canadien d’avoir négligé de surveiller ses arrières alors qu’il était à la poursuite de la rondelle. « Pensait-il que Winnipeg arrêterait de jouer? », demande-t-il de manière rhétorique.

Même si Evans a marqué le but d’assurance avant d’être mis K.-O., Commodore estime qu’il n’a pas fait le bon jeu en contournant le filet pour tenter d’y glisser la rondelle.

« Transporte la rondelle dans le coin, écoule le temps, fais une passe à un coéquipier. Arrête et repars dans l’autre direction », conseille-t-il, précisant plus tard que Scheifele « est loin d’être un prédateur ».

Carlo Colaiacovo, un vétéran de 14 saisons qui occupe aujourd’hui un rôle d’analyste au réseau TSN, offre une observation plus nuancée. Images à l’appui, il argue qu’Evans a bel et bien pris le temps d’évaluer ce qui se tramait derrière lui avait de récupérer la rondelle et de la ramener à contre-courant.

« Evans voit ce qui s’en vient. Est-ce que ça change votre opinion du jeu? », demande Colaiacovo.

Devant la confusion semée par ce commentaire, l’analyste a publié un second message pour spécifier qu’il ne défendait en aucun cas les actions de Scheifele, que le coup était salaud et qu’il n’avait pas sa place dans le sport.

« Je me demandais simplement si l’opinion populaire serait influencée par ce nouvel angle de caméra et les commentaires [qui l’accompagnent] », a-t-il conclu.

Barnaby : « On n’est plus en 1985! »

Matthew Barnaby a commis sa part de frasque au fil des 834 matchs qu’il a joué dans la LNH, comme en témoignent les 2562 minutes qu’il a passées au cachot. Pourtant, c’est de sa bouche que sont venus les arguments les plus pesants en défense à Jake Evans.

« En aucun moment est-ce que Mark Scheifele utilise son bâton pour tenter de bloquer l’accès à l’avant du but ou pour empêcher Evans de marquer, fait-il remarquer à ses 85 000 abonnés sur Twitter. Je crois qu’il réalise qu’Evans est sur le point de marquer et décide qu’il décide de lui servir une percutante mise en échec, sans savoir qu’une blessure sérieuse en résultera. »

« À mon avis, ça vaut une suspension de trois ou quatre matchs, plaide Barnaby. La bonne décision a été rendue par les officiels. C’était un assaut. Une suspension méritée est à prévoir et à tous ces anciens joueurs ou à ces partisans qui disent ‘Oh mon Dieu, il aurait dû garder la tête haute’, on n’est plus en 1985! Come on! »

Ancien coéquipier de Barnaby chez les Sabres de Buffalo, Martin Biron s’est aussi porté sans retenue à la défense du joueur du CH.

« J’ai regardé la reprise de la mise en échec sous tous ses angles et à toutes les vitesses. Un coup tellement dangereux avec comme seule intention de blesser un autre joueur, tranche le collaborateur du 5 à 7. Scheifele est un excellent joueur, mais des coups comme celui-là n’ont pas leur place dans le sport. Je m’attends à une suspension d’au moins cinq matchs. »

Biron risque d’être déçu : jeudi matin, Scheifele a été convoqué à une audience téléphonique par le Département de la sécurité des joueurs de la LNH. Il est conséquemment sujet à une suspension maximale de cinq matchs.