Après une saison morte assez mouvementée pour le CH, un vent d’optimisme soufflait sur le début de saison du club. Les acquisitions de Tyler Toffoli, Josh Anderson, Joel Edmundson, et Jake Allen, des rôles plus importants pour Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi, et l’arrivée d’Alexander Romanov offraient plus de munitions que jamais pour Claude Julien.

 

Le calendrier ne s’est pas gêné pour tester la nouvelle itération du Canadien dès le début, avec six matchs consécutifs à l’étranger, et l'équipe a répondu avec brio. Une fiche de 4-0-2 et 10 points sur une possibilité de 12 placent le Tricolore à égalité au premier rang de la LNH avec Vegas et Toronto. La troupe de Claude Julien a également le meilleur différentiel de buts de la ligue avec +11.

 

Montréal se démarque des autres clubs de la division Nord par sa profondeur. Plutôt que d’avoir quelques vedettes offensives et une foule de joueurs de soutien pour le reste de la formation, comme c’est le cas pour Toronto ou Edmonton, ils ont trois trios de qualité qui peuvent contribuer offensivement soir après soir. Ça permet à Claude Julien de garder des joueurs frais sur la glace tout au long de la rencontre sans voir une baisse de production, ce qui met beaucoup de pression sur la ligne bleue adverse. Les résultats sont évidents après seulement 6 rencontres, alors que le CH a pris les défenses adverses à contrepied encore et encore et domine la LNH en attaque générée en entrée de territoire.
 

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Ce style de jeu se reflète également dans le temps de glace du top-9 montréalais. Le CH n’a essentiellement pas de 1er, 2e, et 3e trio, mais trois trios qui ont la capacité d’être le numéro un du club chaque soir. À l’exception de Joel Armia (10:45 par match à forces égales), chaque joueur du top-9 dispute entre 12 et 13 minutes à forces égales par match, mené par les 13:19 de Nick Suzuki. Ces neuf joueurs ont aussi tous obtenu au moins 3 points en six rencontres.

 

Pour un entraîneur adverse, c’est très difficile de faire un plan de match contre une attaque diversifiée du genre. Le meilleur trio défensif du club peut limiter l’une des lignes du CH, mais deux autres trios tout aussi efficaces peuvent prendre la relève. Ça enlève aussi beaucoup de pression des épaules de la ligne de Danault, qui n’a plus besoin d’être constamment l’option no 1 aux deux extrémités de la patinoire. Ils peuvent limiter les gros canons adverses sans devoir également être les meilleurs marqueurs soir après soir. Ils sont évidemment toujours capables de trouver le fond du filet, mais Claude Julien n’a plus à dépendre d’eux pour tout faire.

 

Cette profondeur et la pression constante qu’elle amène sur la défensive adverse est un atout majeur, en particulier dans la division Nord. L’an dernier, Edmonton et Montréal sont les seuls clubs canadiens à s’être classé dans le top-20 en chances de marquer allouées par match et Edmonton a perdu les services d’Oscar Klefbom, de loin leur meilleur défenseur, avant même que la saison commence. Le CH est en bonne position pour profiter des lacunes des autres clubs canadiens.

 

Bien sûr, la profondeur dans une formation en pleine santé est une chose, mais il faut aussi avoir des remplaçants de qualité qui peuvent contribuer lorsqu’un joueur se blesse, et c’est exactement ce qui est arrivé lorsque Tyler Myers a porté un coup à la tête de Joel Armia. Armia a subi une commotion sur la séquence et Corey Perry, un vétéran acquis peu de temps avant le début de la saison par Marc Bergevin, est venu prendre sa place aux côtés de Kotkaniemi et Toffoli. Perry a rempli le rôle à merveille, obtenant 3 chances de marquer et un but lors du match de samedi contre Vancouver, en plus d’évoluer sur la deuxième vague d’avantage numérique.

 

L’ancien des Ducks et des Stars n’est que l’un des joueurs de remplacement à la disposition de Claude Julien. Le « Taxi Squad » du CH contient plusieurs options de qualité en cas d’urgence. Michael Frolik a 850 matchs d’expérience et une Coupe Stanley à sa fiche. Ryan Poehling a connu un début de carrière difficile après une explosion de trois buts à son premier match, mais il demeure un joueur talentueux qui n’a que 22 ans. Montréal a aussi Jordan Weal, qui évoluera avec le Rocket de Laval quand la saison de la ligue américaine débutera en février. Le voir obtenir plus de temps de jeu que Kotkaniemi l’an dernier était frustrant pour bien des partisans, mais avoir Weal, qui est familier avec le style de jeu de Claude Julien, comme quatrième attaquant de remplacement est une option assez solide.

 

Le CH a maintenant 4 jours de congé avant d’affronter les Flames pour le premier de 5 matchs au Centre Bell. Avec le rythme gagné lors du voyage à l’étranger, Montréal se doit de laisser le pied sur l’accélérateur et d’accumuler le plus de points possible avant que le calendrier ne se resserre encore plus. Ils ont six jours de congé consécutifs en février, mais après, ils ne profiteront pas de deux jours de suite sans match avant le mois de mai. Les tests ne font que commencer en cette saison 2021 bien particulière. Le CH a passé le premier haut la main et j’ai bien hâte de voir jusqu’où le Bleu-Blanc-Rouge peut aller cette année.