Laisser P.K. Subban sur le banc, ce n'est pas sans faire réagir. 

En sanctionnant son joueur étoile de la sorte alors que son équipe tirait de l’arrière en troisième période face aux Flyers de Philadelphie, mercredi, l’entraîneur-chef du Canadien Michel Therrien a suscité un lot d’interrogations.

Aucun doute, Therrien n’a pas apprécié la pénalité écopée par Subban alors que le CH venait de réduire l’écart.

« Le concept d'équipe est très important. On ne dérogera jamais, jamais, jamais de ça », a insisté le pilote au terme de la défaite.

Mais Therrien a-t-il posé le bon geste?

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« Les deux points, ça fait partie du concept d'équipe. L'entraîneur, autant que le joueur, doit passer en deuxième. C'est l'équipe qui doit passer en premier », rappelle Norman Flynn

« Dans sa décision, il doit penser « équipe » et « deux points au classement » et ensuite régler les cas isolés, un par un, dans son bureau ou à l'entraînement », estime pour sa part Gaston Therrien.

« Tant qu'à les perdre les deux points, je vais me faire entendre. Je vais me faire entendre par mon meilleur joueur et je vais me faire entendre par le reste de l'équipe. On peut toujours discuter de la façon de se faire entendre », signale quant à lui Mario Langlois.

Une chose est sûre selon Norman Flynn, Subban devait être ramené à l’ordre.

« Je lui (Subban) aurais payé une sérieuse rince entre la deuxième et la troisième, c'est certain. Mais il serait retourné sur la glace parce que mon idée à moi c'est de gagner deux points à Philadelphie. P.K. était un des joueurs qui pouvaient m'aider à gagner. »

Réprimander un joueur, c’est bien beau, mais il importe parfois de faire preuve de tolérance.

« Il faut faire attention. Quand un joueur t'en donne autant que P.K. positivement, à l'occasion, on peut laisser aller », observe Gaston Therrien.

« Les Flyers étaient morts de rire. Avec une marque de 3-1 et P.K. Subban au bout du banc, c'est tout ce qu’ils demandaient », se désole Norman Flynn.

N’empêche, le moment d’agir était peut-être venu pour Therrien.

« Michel constatait que son équipe n'offrait rien de bon et il s'est dit que c'était peut-être le bon timing pour le faire. Autre élément : P.K. a été le troisième joueur le plus utilisé des deux équipes. Il a joué près de 23 minutes. Vous voulez qu'il en joue combien? », s’interroge Mario Langlois

Il est aussi à se demander si Therrien aurait agi de la même façon s’il avait employé six défenseurs plutôt que sept au cours de cette rencontre.

 « S'il dit que le concept d'équipe est bon pour ce match, je pense qu'à cinq défenseurs, dans la LNH, tu es encore capable de jouer », répond Norman Flynn.

« S'il a pris cette décision en sachant qu'il a sept défenseurs, ce n'est pas la bonne raison », analyse Gaston Therrien.

Certains voient une relation d'amour-haine entre l'entraîneur-chef et son défenseur vedette. Après tout, Therrien l'a dit et l'a répété en novembre dernier, Subban est un pur-sang qu'il faut guider.

Il semble que le travail d'apprivoisement ne soit pas encore complété.