BROSSARD - Le Canadien s'attend, mardi, à une vive riposte de Sidney Crosby et de ses coéquipiers des Penguins de Pittsburgh dans le match numéro trois de la série demi-finale de l'Est, après les avoir surpris chez eux à l'Igloo, dimanche.

"Je ne suis pas inquiet pour Sidney Crosby, a affirmé l'attaquant Maxim Lapierre, lundi. C'est probablement le meilleur joueur au monde actuellement. On sait qu'il va jouer un gros match mardi, et on devra trouver une façon de le contrer.

"Les Penguins vont revenir plus fort, a enchaîné Lapierre. Ils ne sont pas les champions de la coupe Stanley pour rien. C'est une très, très bonne équipe."

Blanchir Crosby et Evgeni Malkin dans un deuxième match de suite relève effectivement de l'exploit, comme l'a noté l'entraîneur Jacques Martin, en louangeant les Penguins, "une équipe explosive qui peut exploiter vos lacunes".

Avant de renouer avec ses partisans survoltés, le Tricolore se retrouve dans la même position, soit à égalité 1-1, qu'à l'issue des deux premiers matchs contre les Capitals de Washington, au tour précédent. Mais on sait pertinemment que les Penguins ne sont pas les Capitals, en raison de leur statut de champions en titre.

Faire avec peu

La question est de savoir si le CH pourra continuer de faire davantage avec peu. Si le gardien Jaroslav Halak pourra poursuivre sur son irrésistible lancée. Si on pourra se montrer habile encore longtemps à saisir les occasions à l'attaque.

"Nous nous présentons au Centre Bell dans un état d'esprit différent, a souligné le défenseur Josh Gorges. Avant le troisième match face aux Capitals, nous avions le sentiment que nous aurions pu mener la série 2-0. Cette fois, nous sommes satisfaits d'avoir divisé les honneurs des deux premières rencontres à Pittsburgh. Les Penguins méritaient de l'emporter dans le match numéro un.

"Les Penguins et les Capitals sont des équipes différentes, a-t-il enchaîné. Les Penguins ont la recette du succès, ils ont tout gagné. Ils préconisent un style serré en défense. Ils vous font mériter chaque centimètre de glace. Les Capitals étaient tout en finesse. Ils cherchaient constamment à marquer au terme de contre-attaques."

Gorges n'est guère préoccupé du fait qu'on accorde beaucoup de lancers, en autant qu'on s'assure qu'ils proviennent principalement de l'extérieur, comme c'est le cas actuellement.

"Nous voudrions diminuer le total de lancers, mais l'important est de faire le travail en défense et de voir à bien protéger notre gardien. Des équipes talentueuses comme les Capitals et les Penguins vont en obtenir. Nous, nous savons ce qui fonctionne, peu importe combien on permet de lancers."

L'entraîneur Martin a parlé d'améliorer des aspects du jeu de l'équipe, sans les identifier quand on lui a demandé d'élaborer, discrétion des séries oblige. Il a simplement mentionné que des facteurs comme "Halak" et les "unités spécialisées" fonctionnaient bien.

"C'est bien évident que nous souhaiterions passer plus de temps dans la zone des Penguins et que nous aimerions être davantage en possession de la rondelle, a admis l'attaquant Michael Cammalleri. Nous travaillons là-dessus. Nous ne voulons pas jouer sur les talons et permettre 50 lancers par match."

Petits joueurs impliqués

Martin évoque souvent les succès des Red Wings de Detroit, quand on l'interroge au sujet des qualités que doivent posséder des équipes de premier plan.

Il en a de nouveau parlé, lundi, quand on lui a fait remarquer que les joueurs de petite taille de l'équipe se tiraient bien d'affaire, malgré le style de jeu physique qu'on pratique en séries.

"Des joueurs comme Pavel Datsyuk et Henrik Zetterberg ne sont pas imposants physiquement, mais ils jouent comme de gros joueurs. Ils s'impliquent et ne craignent pas le jeu robuste.

"Nos petits joueurs s'impliquent également", a-t-il fait remarquer, en ajoutant que le directeur général Bob Gainey et son adjoint Pierre Gauthier, qui a remplacé Gainey en février, avaient fait de l'excellent travail de recrutement, l'été dernier.

Cammalleri avait entendu les reproches qu'on a adressés aux dirigeants, à la suite de sa mise de contrat et celle de Brian Gionta ainsi que l'acquisition de Scott Gomez.

"Ça me fait bien rire, a répondu Cammalleri. On joue au hockey, la rondelle est sur la glace. Ce n'est pas comme le basket avec un filet à trois mètres dans les airs.

"Qui est le plus grand quand vous vous appelez Brian Gionta et que vous remportez une bataille pour la possession de la rondelle dans le coin avec un gaillard de six pieds quatre pouces? L'autre gars est peut-être plus grand, mais qui est le plus gros? L'équipe qui a du succès est souvent celle qui joue gros, pas celle qui a dans ses rangs les plus grands joueurs", a résumé Cammalleri, qui lui-même "joue gros" ce printemps en ayant réussi déjà huit buts en neuf rencontres.

Subban en impressionne plus d'un

Jacques Martin a rendu hommage au personnel d'entraîneurs des Bulldogs de Hamilton - Guy Boucher, l'entraîneur-chef, et Martin Lacroix, l'entraîneur des défenseurs - pour les progrès qu'a réalisés le défenseur recrue P.K. Subban cette saison.

"Évoluer dans la Ligue américaine a été la meilleure chose pour lui, a acquiescé Martin. P.K. a été un joueur important. On l'a utilisé dans toutes les situations et il a grandement appris, ça se voit. Il a été un élément important des Bulldogs. Les entraîneurs ont fait de l'excellent travail avec lui.

"P.K. est un jeune talentueux, qui a confiance en ses aptitudes. Il a été confronté à une situation de pression, il y a deux ans, comme membre de l'équipe canadienne junior qui a joué un match de championnat en présence d'une salle comble à Ottawa."

Subban a presque fait oublier l'absence du défenseur vedette Andrei Markov, dans le deuxième match.

"On doit donner du mérite au vétéran Roman Hamrlik qui l'aide, a souligné Martin. Nous manquons les services de Markov, mais on ne doit perdre de vue que nous sommes également privés des services de Jaroslav Spacek et de Paul Mara."