MONTRÉAL – Le talent d’Alexis Lafrenière devrait émerveiller des partisans pendant plusieurs années. Le prodige de l’Océanic de Rimouski est aussi entouré par des coéquipiers intéressants dont Jimmy Huntington qui vient de parapher un contrat avec le Lightning de Tampa Bay et le défenseur Charle-Édouard D’Astous pourrait être le prochain.
 
Débarqué dans la LHJMQ en tant que défenseur défensif à 17 ans, D’Astous vient de compléter une impressionnante saison de 66 points (14 buts et 52 aides) en seulement 55 matchs.
 

Cette évolution intrigante pourrait lui permettre de signer, à son tour, une entente avec une équipe de la LNH. Cela dit, le capitaine de l’Océanic n’a pas seulement gagné des points grâce à ses statistiques.
 
« Il a eu un apport offensif indubitable, mais en même temps, il a progressé en tant que personne. Être capitaine, c’est avoir beaucoup de poids sur les épaules au niveau des responsabilités. Il a dû apprendre ça cette année et je trouve qu’il a fait de grandes avancées de ce côté. Il est devenu un meilleur coéquipier et il n’a pas contribué qu’offensivement, je t’avouerai. Je suis bien fier de lui », a tenu à préciser son entraîneur Serge Beausoleil.
 
Dès qu’on a rapporté les propos de Beausoleil à D’Astous, on a senti le ton de sa voix changer.
 
« Je suis content d’entendre ça de sa part. J’ai passé toute ma carrière junior avec lui et il m’a vraiment aidé à évoluer comme joueur et comme personne. Je suis vraiment content de l’avoir eu dans ma carrière », a confié celui qui a la chance de jouer pour l'équipe de sa ville natale.   
 
Bien sûr, les organisations de la LNH ne regardent pas uniquement la colonne des points lorsque vient le temps de s’associer à un joueur au repêchage. La même approche subsiste pour un athlète de 20 ans et D’Astous devrait devenir plus attrayant pour cette raison.
 
Les séries éliminatoires seront d’ailleurs une autre occasion pour convaincre un club de miser sur lui.
 
« C’est vrai, j’ai pu démontrer des choses tout au long de la saison, mais ça compte encore plus en séries. Si je suis capable de permettre à mon équipe de se rendre loin, ça va augmenter ma valeur. C’est certain que connaître de bonnes séries m’aiderait à obtenir ce que je veux : un contrat avec une équipe de la LNH », a commenté le patineur de six pieds deux pouces et 204 livres qui se dit satisfait de sa saison.
 
Quand on lui demande de comparer le joueur qu’il était à sa saison recrue dans la LHJMQ à celui qui aspire aux rangs professionnels, il offre cette réponse.
 
« J’ai développé mon professionnalisme. En participant à un camp LNH, j’ai vu ce qu’il fallait faire pour s’y établir. J’ai vu les différences avec le junior et ça m’a vraiment marqué. Sur la glace, j’ai pris beaucoup de confiance au fil du temps et de la masse musculaire ce qui m’a aidé contre mes adversaires », a dit le joueur dont le frère Pierre-Antoine évolue avec le club de football du Vert & Or de l'Université de Sherbrooke.

D'Astous n'a pas « brûlé les étapes »
 
Ce qui ressort de son histoire, c’est qu’il est parvenu à effectuer une évolution qui le rend attrayant aujourd’hui.
 
« Ce n’est pas un gars qui a brûlé les étapes, il a progressé une étape à la fois. À son arrivée, il n’avait pas le plus grand rôle, mais il a fait sa place. C’est un jeune qui a du caractère et de la détermination. Quand on lui en donne, il a le goût d’en prendre encore plus », a expliqué son agent Dominic DeBlois.
 
Il reste que ce n’est pas donné à tous les joueurs de pouvoir développer un répertoire offensif comme il l’a fait.
 
« Ça s’explique par sa  personnalité, c’est un jeune qui écoute, apprend et assimile les choses. Certains jeunes vont rapidement démontrer une grande confiance dans leur jeu. Quand tu as un bon sens du hockey comme le sien, tu vas être capable de jouer et de progresser dans ton rôle. Ce n’est pas le fruit du hasard, il avait eu une belle évolution dans les saisons précédentes », a ajouté DeBlois.
 
Une blessure au bas du corps est venue affecter la dernière étape de sa saison. Après avoir raté huit parties, il a été en mesure de participer à la rencontre qui a clôturé le calendrier régulier.
 
« Ça m’a fait du bien de revenir à l’action avant les séries. Je voulais jouer un match pour retrouver mon synchronisme. Je suis de retour à 100 % et je suis sûr de pouvoir entamer les séries du bon pied au lieu de recommencer à zéro », a admis humblement D’Astous qui s’est entraîné cet été à Québec avec le préparateur physique Jean-Philippe Riopel et des joueurs comme Thomas Chabot et David Savard.
 
On utilise le mot humblement puisqu’il n’a pas fait allusion au record qu’il a établi durant cette partie. Il est devenu le défenseur le plus productif en saison régulière de l’histoire de l’Océanic avec 181 points en devançant Patrick Coulombe.
 
Durant son parcours dans la LHJMQ, D’Astous a véritablement trouvé son identité. Ce développement lui a même permis de trouver la réponse à la fameuse question : "À quel joueur de la LNH voudrais-tu ressembler?"
 
« Quand j’étais jeune, on me posait souvent la question et j’avais plus de misère à me comparer. Aujourd’hui, je tente de ressembler à Mark Giordano, le capitaine des Flames de Calgary qui est un bon meneur sur la glace et à l’extérieur. En tant que joueur, c’est un excellent défenseur dans les deux sens de la patinoire. J’essaie de m’inspirer de lui », a déclaré D’Astous avec un exemple pertinent surtout que Giordano n’avait pas tout cassé à ses débuts au niveau junior.