VICTORIAVILLE – Le Titan d’Acadie-Bathurst a pris la voie express vers la finale de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mercredi, en balayant les Tigres de Victoriaville grâce à une victoire de 4-3 au Colisée Desjardins.

Jeffrey Truchon-Viel a montré le chemin aux vainqueurs avec un match de trois points. Son deuxième but du match, inscrit à mi-chemin en troisième période, a procuré au Titan la marge de manœuvre dont il avait besoin pour survivre à l’assaut final des félins désespérés.

Mais le héros de la soirée aurait facilement pu enfiler le costume de bouc émissaire. Quatre minutes avant d’inscrire le but de la victoire, le vétéran de 20 ans avait offert aux Tigres un double avantage numérique en assénant un violent coup de bâton à Maxime Comtois.

« Juste de l’indiscipline. C’était vraiment stupide », se confessait le fautif repenti en rétrospective.

Pendant 41 secondes qui lui ont semblé une éternité, Truchon-Viel a observé Samuel L’Italien étouffer la menace des spécialistes offensifs adverses en compagnie des défenseurs Olivier Galipeau et Noah Dobson. Avec l’occasion en or d’assurer leur survie, les Tigres n’ont dirigé qu’un petit lancer sur le filet d’Evan Fitzpatrick.  

« Il fallait vraiment qu’on soit compact et qu’on bloque les lancers le plus possible, récapitulait L’Italien après la rencontre. Les Tigres ont une grosse attaque massive, mais je pense qu’on a fait un gros travail en avantage numérique tout au long de la série. »

« Ça a été un moment important, approuvait l’entraîneur du Titan Mario Pouliot. L’Italien, c’est peut-être un des joueurs les plus sous-estimés de la Ligue. Il joue toujours contre les meilleurs, il joue en désavantage numérique. Avec Galipeau, "Dobby" et "Fitzy", ils ont très bien fait ça et nous ont permis de passer à travers. »

Quand finalement il a été libéré du cachot, Truchon-Viel a pris les moyens pour se faire pardonner. Il est allé se mettre les deux pieds dans son bureau, près de la peinture bleue, et a enfoncé son deuxième but du match, son onzième des séries.

Au moment de prendre l’autobus pour retourner en Acadie, le leader du Titan dominait le circuit Courteau avec cinq buts gagnants depuis le début du tournoi printanier.

« Je n’étais vraiment pas content de moi, mais après ça, j’ai rebondi et je suis allé chercher un gros but. Ça m’a enlevé un peu de pression, mettons! », se réjouissait le vétéran ailier gauche.

« Rendus où on est rendus, c’est pas mal plus le shift d’après qui est important, pardonnait Pouliot. Je pense que Jeff le savait. Il savait qu’il avait pris un mauvais deux, il l’a dit aux joueurs. Ensuite, il s’est arrangé pour être un élément important dans la protection de notre avance. »

Ivan Kosorenkov a rapproché les Tigres à un but de la parité avec 1:27 à faire en troisième période, mais les locaux n’ont ultimement pu prolonger leur espérance de vie.

Samuel Asselin et German Rubtsov ont inscrit les autres buts du Titan. Fitzpatrick a aussi eu un gros mot à dire sur l’issue de la rencontre en réalisant 37 arrêts.

Maxime Comtois, avec son premier en onze matchs, et Félix Lauzon ont été les autres buteurs des perdants. Étienne Montpetit a terminé sa carrière junior avec une performance de 26 arrêts.  

Une revanche contre l’Armada?

Le Titan arrive au seuil de la grande finale entouré d’une impénétrable aura d’invincibilité. Depuis sa défaite dans le quatrième match de sa série de première ronde contre les Saguenéens de Chicoutimi, la formation néo-brunswickoise a signé dix victoires consécutives. Elle a battu le Phoenix de Sherbrooke par un pointage combiné de 18-4 et vient de se débarrasser des Tigres avec un avantage de 19-10 au total des buts.

Le Titan balaie les Tigres

Une fois le billet pour la finale estampillé, Truchon-Viel a révélé que les joueurs du Titan se sont rassemblés pour mettre les points sur les « i » à leur retour du Saguenay.

« On s’est rencontrés, tous les joueurs ensemble. On s’est regardés dans le blanc des yeux, on savait qu’il fallait travailler plus fort que ça, sinon on n’allait pas se rendre loin. Je pense qu’à partir de ce moment-là, on a vraiment commencé à travailler. On a arrêté de se fier juste sur notre talent et depuis ce jour-là, ça va super bien. »

« On a un groupe qui est arrivé à maturité, a commenté Pouliot. Moi, à ce meeting-là, j’avais été bref. Il y en a d’autres qui ont pris la parole. Mais le plus important, c’est ce qui a suivi. Dans la vie, tu as l’option de parler et de ne rien faire ou de passer de la parole aux actes. Les actions parlent plus fort que tout et chapeau à mes joueurs de l’avoir prouvé. »

Le Titan attend maintenant confortablement l’identité de l’équipe qu’il affrontera en finale. Pendant qu’il s’affairait à confirmer sa qualification, les Islanders de Charlottetown créaient l’égalité 2-2 dans l’autre demi-finale en signant une deuxième victoire consécutive en prolongation contre l’Armada de Blainville-Boisbriand.

Il est donc déjà garanti que le Titan se frottera à une équipe plus éprouvée lors de la ronde ultime du tournoi printanier. Mario Pouliot a répondu par un « non » poli et prévisible quand on lui demandé si un rival l’allumait plus qu’un autre.

Truchon-Viel, lui, a été un peu moins diplomate. L’année dernière, l’Armada avait comblé un déficit de 1-3 contre le Titan en quarts de finale.

« Il reste un petit goût amer de l’année passée et on aimerait ça leur remettre dans la face, je pense », s’est permis d’exprimer le meilleur marqueur du Titan. ​