La journée a été sûrement très intéressante pour les sportifs de salon en sevrage depuis plus deux mois. Sur l’heure du lunch, le maire de New York Andrew Cuomo a exprimé via son compte Twitter qu’il était prêt à travailler de concert avec les équipes des sports majeurs pour planifier un retour au jeu sans spectateurs. En après-midi, l’État du Texas est allé plus loin en dévoilant une liste de sports professionnels où l’action pourra reprendre devant des gradins vides le 31 mai. Et peu de temps après, le gouverneur de la Californie a lui aussi publiquement emboîté le pas en avançant de son côté la date du premier juin.

 

Bien au fait des nombreuses discussions de coulisses dans la LNH, Martin Brodeur croit pour sa part à un retour au jeu d’ici l’automne. Et même s’il se montre optimiste, il ne cache pas que plusieurs obstacles se dressent encore à l’horizon.

 

Si la prochaine séance de repêchage sera cruciale pour le Canadien, c’est la même chose avec les Devils qui pourraient parler trois fois en première ronde.

 

« On ne voulait pas un repêchage avant que la saison se termine. On est chanceux car on a trois sélections en première ronde dont le choix de Vancouver qu’on a acquis de Tampa Bay en retour de Blake Coleman, explique Brodeur. Si les Canucks entrent en séries cette année, on aura leur choix et on choisira dix-septième par exemple. Mais si par hasard ils ne sont en séries cette année, on aura ce choix l’an prochain. Il y a aussi l’exemple de Sami Vatanen qu’on a échangé en Caroline. S’il joue un certain nombre de matchs en séries, on recevra un choix de quatrième ou de troisième ronde. Mais si les Hurricanes ne rentrent pas en séries, comme c’est le cas en ce moment, ce choix-là sera perdu. Ce sont quand même des investissements que l’on a fait en réalisant des échanges à la fin de l’année. C’est certain que si le repêchage avait lieu avant le retour du hockey, ça serait difficile. »

 

VP opération hockey?

 

À Montréal, certains pensent que Geoff Molson aurait intérêt à nommer un vice-président aux opérations hockey qui pourrait appuyer, conseiller et aussi challenger Marc Bergevin. C’est exactement le genre de poste qui pourrait parfaitement convenir pour Martin Brodeur au New Jersey, si l’on considère qu’actuellement il ne songe pas à sacrifier sa vie familiale au profit d’une carrière exigeante de président ou de directeur général.

 

« Pour l’instant, c’est quelque chose que l’on regarde de loin, admet-il. Eux autres, ils m’ont demandé de regarder ce qui se passe dans l’organisation et de donner des recommandations. J’aide tout le monde à avoir une bonne vision d’où on devrait aller. Il y a beaucoup de bonnes choses au New Jersey mais il y a aussi beaucoup de petites choses qu’il faudra changer pour avoir à nouveau le même succès que les Devils connaissaient pendant ma carrière de joueur. Les propriétaires sont prêts à tout faire et à investir pour revenir au top. »

 

« On a une vision et on va s’en sortir. Un de nos problèmes, c’est que nos jeunes n’ont pas le temps de se développer dans notre club-école, ajoute Brodeur. Ils arrivent des rangs juniors ou du programme américain et ils passent directement à la LNH. Ils ont appris à être pro dans le pro et ça c’est difficile. Tu peux le faire à l’occasion avec certains mais pas avec tous les joueurs. Maintenant nous avons assez de profondeur et nous ne sommes plus obligés de monter un gars trop rapidement. S’il n’est pas prêt, il va aller se développer dans la Ligue américaine et ça va être un gros bénéfice pour l’organisation. La LNH, c’est gagner et perdre alors c’est difficile de développer des joueurs. Là, on va être capable de le faire à Binghampton. »

 

Dans son rôle de conseiller, Brodeur jouit de sa propre expérience de joueur mais il a aussi évidemment appris en côtoyant Lou Lamoriello pendant plus de vingt ans avec les Devils. Il ne faut négliger les connaissances emmagasinées avec Équipe Canada et aussi ses trois ans et demi à travailler en collaboration avec Doug Armstrong, à Saint Louis.

 

« J’ai toujours trouvé que Lou faisait les choses de la bonne manière parce qu’il nous donnait toujours une chance de gagner. Doug Armstrong a bâti une équipe qui a gagné la Coupe Stanley. Il a pris des décisions difficiles comme échanger TJ Oshie, David Backes ou Kevin Shattenkirk qui étaient des gars très populaires. J’ai pu apprendre beaucoup de choses que j’espère pouvoir partager avec Tom Fitzgerald ou le nouveau directeur général. »