RALEIGH - Jake Gardiner a bel et bien été courtisé par le Canadien l’été dernier. Mais s’il en avait marre des aléas d’un gros marché comme Toronto et de la pression associée à l’attention de tous les instants des partisans des amateurs et des médias, il était hors de question de même songer mettre le cap sur Montréal.

«J’ai vécu les joies et les inconvénients d’un marché comme celui de Toronto. J’ai adoré mes années là-bas. J’adorais aussi l’équipe, mais le moment était venu de passer à autre chose. Je n’ai rien contre le Canadien ou contre Montréal, mais tant qu’à quitter Toronto pour retourner dans un marché aussi bouillant que celui que je quittais, je serais simplement demeuré avec les Leafs», a indiqué le vétéran défenseur qui s’est joint aux Hurricanes à titre de joueur autonome le 6 septembre dernier.

Remarquez qu’avec les gros ennuis avec lesquels ils doivent composer pour respecter le plafond salarial, il est loin d’être acquis que les Leafs auraient décidé de garder Gardiner avec eux même s’il avait été intéressé à demeurer à Toronto.

Âgé de 29 ans, après huit saisons à Toronto au cours desquelles il a marqué 45 buts et récolté 245 points en 551 rencontres, Gardiner assure que plusieurs options s’offraient à lui l’été dernier.

Le marché avant l’argent

L’Américain originaire du Minnesota a choisi la Caroline. Pourquoi?

«À cause de la composition de l’équipe et aussi en raison du marché qui convient parfaitement à mon épouse. Nous venons à peine de nous installer et nous sommes déjà très bien. La météo – le mercure a franchi la barre des 30 degrés Celsius toute la semaine – est clémente et nous avons trouvé la qualité de vie que nous recherchions. Sur le plan hockey, cette équipe a fait un grand pas en avant l’an dernier. Il y a beaucoup de talent dans ce vestiaire. J’aime la philosophie prêchée par Rod – l’entraîneur-chef Rod Brind’Amour – qui est très Go! Go! Go! dans sa manière de pousser son équipe et j’espère que je serai en mesure de contribuer aux succès futurs de ce groupe que j’apprends à connaître. J’ai eu des décisions difficiles à prendre, mais je suis convaincu d’avoir pris la bonne et j’ai hâte que la saison commence pour le confirmer.»

Une chose est certaine, les Hurricanes n’ont pas eu à bâtir un pont d’or pour convaincre Gardiner de venir s’installer en Caroline. Le défenseur gaucher a accepté les paramètres d’un contrat de quatre ans d’une valeur de 16,2 millions $. Son salaire annuel (4,05 millions $) est identique à celui qu’il touchait depuis cinq ans chez les Leafs.

En relève à Justin Faulk

Pour faire une place à Jake Gardiner à leur ligne bleue, les Canes ont échangé le défenseur Justin Faulk aux Blues de St. Louis. Bien qu’il ait vu un coéquipier de longue date quitter le vestiaire, Jordan Staal assure être enthousiasmé par l’arrivée de Gardiner.

«Jake est un défenseur avec beaucoup de talent offensif. Il nous aidera beaucoup en attaque massive grâce à sa vision, à la qualité de son tir et de ses passes. Il l’a prouvé à plusieurs reprises lors des matchs préparatoires. Je veux bien croire que ces matchs ne veulent rien dire, mais ces parties m’ont quand même permis de constater ses aptitudes et à quel point il est doué offensivement», a commenté le le nouveau capitaine.

Pas question ici de dresser des comparaisons entre Jake Gardiner et le défenseur qu’il remplace. Mais pour la première fois depuis l’instauration du plafond salarial, les Hurricanes dépensent à la limite de ce qui est permis. Ils ne pouvaient plus vraiment se permettre le contrat de Faulk qui touchait un salaire comptant pour 4,833 millions sous le plafond cette année et qui était en quête d’une lucrative prolongation de contrat dès l’an prochain.

Le défenseur de 27 ans a d’ailleurs touché le gros lot dès son arrivée à St. Louis puisque les Blues lui ont offert une prolongation de sept ans d’une valeur de 45,5 millions $. Dans leur situation actuelle, les Canes auraient encore moins pu absorber sa nouvelle moyenne salariale de 6,5 millions $.