MONTRÉAL – Ben Chiarot avait plusieurs raisons de se sentir un peu étrange dans ses patins en première période. Dans un monde idéal, il n’aurait jamais choisi de disputer son premier match avec sa nouvelle équipe contre ses anciens coéquipiers. 

De plus, ça faisait 11 jours que le défenseur de 30 ans n’avait pas disputé de partie. Bref, il devait retrouver ses repères, ne pas se laisser emporter par les émotions et développer une chimie avec des coéquipiers qu’il venait à peine de rencontrer. 

« C’était un vrai tourbillon pendant 24 heures. J’avais la tête qui tournait pour être honnête. Je devais rencontrer une nouvelle équipe et jouer mon premier match ici contre mon ancien club. C’est étrange, mais je suis content de la tournure des choses et que ce soit fini », a-t-il commenté après ce gain de 4 à 3

« Au départ, il fallait que je chasse un peu de rouille. Ce n’était pas tant une question d’être à l’aise avec les gars, c’était plus de retrouver le rythme d’un match. Près de deux semaines sans jouer, c’est très long durant une saison. À partir de la deuxième période, je me sentais plus moi-même. Une fois qu’on a pris notre élan, on a bien contrôlé la rondelle et c’est facile de voir tout le talent qu’on possède en attaque », a ajouté Chiarot qui - on blague un peu car il se débrouille bien en entrevue - pourrait s’ennuyer en raison de la petite présence médiatique autour des Panthers. 

ContentId(3.1403635):Antichambre : Ben Chiarot : pas facile de commencer contre son ancienne équipe (Canadiens)
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D’ailleurs, Chiarot n’a pas tardé à conclure qu’il joue désormais avec l’équipe la plus talentueuse de toute sa carrière. 

Ça tombe bien que le Canadien lui ait rendu un hommage, tôt dans la soirée, durant une pause de la première période. 

« C’était vraiment bien, cette ville restera toujours une étape déterminante dans ma carrière, c’est ici que mon jeu a atteint un autre niveau et que j’ai débuté ma petite famille. Je serai toujours reconnaissant envers les gens de Montréal. De ressentir cette belle ovation, c’était plaisant », a confié le défenseur gaucher.  

« Il a fallu que je retrouve un peu ma concentration après ce moment. J’ai un peu baissé la tête pour ne pas trop y porter attention », a poursuivi celui qui a disputé plus de 160 matchs réguliers avec Montréal. 

Chiarot assure qu’il n’a fait aucun cadeau à ses anciens partenaires, mais on ne l’a pas trouvé autant impliqué physiquement qu’il peut l’être. 

« J’ai bataillé ferme avec (Josh) Anderson et je m’en attendais », a réagi Chiarot.

Meilleure compréhension de Romanov

Son départ laisse encore plus de place à Alexander Romanov. Avec un athlète aussi enflammé, la patience devenait cruciale. Sa progression a emprunté une tangente vraiment intéressante dans les dernières semaines. 

« Maintenant, il semble mieux comprendre tout ce qui se passe sur la patinoire. Avant, ça se limitait plus à ce qui se passait devant lui. Je crois que ça explique pourquoi il joue de manière plus complète. On voit un peu son côté offensif pour les sorties de zone, il récolte plus d’informations pour choisir le meilleur jeu à exécuter », a ciblé Martin St-Louis. 

« Il joue de manière plus calme, il laisse davantage le jeu venir à lui au lieu de toujours foncer pour une grosse mise en échec. Il est un joueur physique, mais il y a un moment pour l’être », a rappelé l’entraîneur. 

Joel Edmundson a également souligné l’évolution du défenseur de 22 ans. 

« Tout le monde a remarqué la différence depuis la saison précédente, il joue de longues minutes et il ne semble jamais fatigué. Il est toujours content d’être envoyé sur la patinoire, il est un peu fâché quand il doit attendre », a confié Edmundson. 

Au cours de quatre des cinq derniers matchs, Romanov a été utilisé près ou plus de 23 minutes. De plus, il a amassé cinq points à ses sept dernières rencontres.