MONTRÉAL – Parfois, les médias sont accusés d’amplifier les choses. Dans le cas du but sensationnel de Connor McDavid, lundi soir, face aux Maple Leafs de Toronto, c’est son entraîneur et ses coéquipiers qui admettent que le contexte particulier rend ce tour de magie encore plus significatif.

 

C’est le genre de but duquel aucun amateur de hockey ne pourra jamais se lasser. Rapide comme une fusée dans ses actions, McDavid a déculotté Morgan Rielly de manière absolument renversante. Même Wayne Gretzky a été ébahi par le séquence.

 

Mais ce n’est pas tout. Ça se passait dans la région natale de McDavid, devant sa famille et ses amis, dans le cadre d’une autre confrontation entre lui et Auston Matthews et alors que les yeux de la planète hockey étaient rivés vers ce duel. De plus, par le passé, les Maple Leafs avaient déjà en mesure de menotter le numéro 97 des Oilers.

 

Cette fois, il s’est élevé au-dessus de la mêlée avec trois mentions d’aide avant de finir le tout avec une pièce d’anthologie. Deux jours plus tard, c’était, sans surprise, le sujet de l’heure dans le vestiaire des visiteurs au Centre Bell alors que les Oilers se préparaient pour leur duel de jeudi contre le Canadien et personne ne voulait minimiser l’impact de ce but. ​

 

« La vitesse à laquelle il joue, notamment quand il possède la rondelle, c’est fascinant. Je suis content pour lui. Il y avait beaucoup de gens dans les gradins et une grande dose de pression pour qu’il joue bien. De le voir s’illustrer comme ça, c’est bon pour lui », a tenu à souligner l’entraîneur-chef Dave Tippett qui a eu besoin de revoir la séquence pour admirer le tout à sa juste valeur tellement ça s’est déroulé vite.

 

En près de 500 matchs dans la LNH, Alex Chiasson a été coéquipier de canons offensifs comme Alexander Ovechkin, Tyler Seguin, Jamie Benn et Erik Karlsson, mais il ne souvient pas d’un plus beau but que celui-ci pour l’ensemble de l’œuvre.  

 

« J’essaie de penser dans les dernières années, j’ai joué avec d’autres bons joueurs. Mais la situation du match, le fait que c’était à Toronto, la confrontation Matthews-McDavid un peu, que ce soit en troisième période en plus, ouf ! Le but était vraiment spécial, mais je pense que le contexte le rend encore plus. Il nous surprend tous les jours et il ne fait que progresser », a commenté Chiasson après s’être entraîné sur le troisième trio des Oilers.

 

Kailer Yamamoto n’est pas du style à manquer de créativité et de talent pour réussir des manœuvres épatantes, mais il s’incline devant ce fait saillant.

 

« C’est difficile de réaliser ce qu’il a fait. Si peu de joueurs peuvent compter un tel but. C’était un but complètement fou, je n’en revenais pas sur le coup. Mais on s’attend quand même à de tels trucs de sa part maintenant », a commenté le sympathique petit ailier.

 

Un message pour la lutte aux séries

 

Ce but a permis de confirmer la victoire aux dépens des Maple Leafs. Ainsi, les Oilers venaient de remporter deux matchs de suite pour la première fois depuis les 23 et 24 novembre! Par le fait même, les Oilers occupent le troisième rang de la division Pacifique malgré un mois de décembre laborieux (5-8-1). Le but de McDavid aide donc à confirmer que les Oilers sont de retour au plus fort de la lutte et qu’ils seront une équipe à surveiller lors de la deuxième moitié de la saison.

 

Ce n’est pas un nouveau débat, c’est connu que McDavid et Leon Draisaitl sont « écoeurés », ça semble vraiment le mot indiqué, de ne pas participer aux séries. Leur directeur général Ken Holland a d’ailleurs mentionné qu’il croyait que l’équipe devait foncer maintenant vers cet objectif.

 

« L’organisation est entre bonnes mains avec eux, ils veulent gagner. Personnellement, ça m’impressionne tous les jours. C’est comme une chance unique de pouvoir côtoyer lui et Leon, deux joueurs exceptionnels. Évidemment, ils ont un talent spécial, mais ils ont une éthique de travail aussi », a vanté Chiasson.

 

Voilà un peu pourquoi même McDavid, un homme de peu de mots devant les médias, n’a pas caché que ce but se classait parmi ses beaux moments en carrière.

 

« C’était clairement un moment spécial. De bien jouer dans ma ville natale devant ma famille et mes amis tout en aidant l’équipe à gagner », a-t-il relaté.

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Aux dires de Chiasson, les Oilers « se fiaient trop sur le jeu de puissance et le désavantage numérique pour nous donner une chance de gagner » pendant le creux du club. Des ajustements ont été bénéfiques pour raffermir le jeu à cinq contre cinq.
 
« On joue mieux quant à nos responsabilités défensives. On joue de manière intense défensivement et on en fait une priorité présentement », a ajouté McDavid pour expliquer le rendement plus étoffé.
 
Il y a également le renfort de Yamamoto qui aide dernièrement. Il s’intègre comme une bougie d’allumage parfaite pour compléter un trio avec Draisaitl et Ryan Nugent-Hopkins. Et malgré ses 158 livres, il ne recule pas devant le jeu robuste. Ce serait sa qualité la plus sous-estimée d’après McDavid.  
 
« Les gens pensent toujours à son gabarit en premier, mais il nous procure de l’énergie et il n’hésite pas à frapper des gars deux fois plus gros que lui. Les gars admirent ça sans aucun doute », a-t-il souligné.  
 
« Il joue avec de la vitesse, il réussit de bons jeux et il déploie de la ténacité pour notre groupe. Il n’est pas imposant, mais il joue de manière intelligente et il rend notre équipe meilleure par sa façon de jouer », a décrit Tippett qui précise que Draisaitl adore jouer avec lui pour ces raisons.
 
À son troisième séjour dans la LNH, l’athlète de 21 ans pense que cette fois-ci pourrait être la bonne.
 
« Je suis plus confortable, je sais davantage à quoi m’attendre », a convenu celui qui s’en allait assister à l’entraînement de son frère Keanu avec l’équipe de hockey de l’Université McGill.
 
Les Oilers sont conscients de l’adversaire auquel ils seront confrontés jeudi et ils n’entendent pas modifier leur style face à la bête blessée que représente le Canadien présentement.