LAVAL – Jesse Ylönen était dans un cul-de-sac en Finlande. Son contrat venait à échéance à la fin de la saison et les Pelicans de Lahti, le club de Liiga qu’il a représenté au cours des deux dernières années, étaient depuis un bout de temps assurés de ne pas participer aux séries éliminatoires.

 

Le choix de deuxième ronde du Canadien en 2018 a donc jugé que le moment était bien choisi pour précipiter le passage à la prochaine étape de sa carrière. Le Tricolore lui a fait miroiter une place au sein de son club-école et la perspective lui a plu.

 

« Je me suis dit que c’était une belle occasion pour moi, de venir ici et d’aider les équipe à se qualifier pour les séries », a dit l’attaquant de 20 ans mardi pendant que ses nouveaux coéquipiers s’entraînaient sur la surface secondaire de la Place Bell.

 

Ylönen est débarqué à l’aéroport Montréal-Trudeau lundi, trois jours après que la nouvelle de son transfert eut fait son apparition sur les réseaux sociaux. Il y a été accueilli par son compatriote Otto Leskinen.

 

« C’est toujours excitant quand l’équipe ajoute un joueur de qualité à l’effectif. C’est encore mieux quand il est Finlandais », a blagué le défenseur de 23 ans.

 

Laissé de côté pour les deux derniers matchs de sa formation finlandaise en raison d’une légère blessure, Ylönen devait se soumettre aux tests médicaux d’usage mardi après-midi. Son entraîneur Joël Bouchard ne s’attendait pas à recevoir de mauvaise nouvelle, mais a répété à plusieurs reprises qu’il était important de « mettre le joueur dans une bonne situation » et le laisser trouver ses aises dans son nouvel environnement.

 

Ylönen voyagera avec sa nouvelle équipe à Cleveland, où le Rocket jouera un programme double jeudi et vendredi, mais il devrait y être limité à un rôle de spectateur.

 

« On prépare la prochaine saison avec lui. Le but c’est qu’il vienne ici pour jouer, a assuré Bouchard. On sait que ça va venir avec des ratés, mais c’est un programme de développement ici. On veut qu’il soit confortable, qu’il soit bien. C’est évident qu’on va le faire jouer. On va le laisser s’acclimater, mais le but, ce n’est pas de l’amener ici et de le laisser dans les estrades, qu’il ne fasse pas partie de l’action. C’est lui qui veut venir jouer en Amérique du Nord parce qu’il sait que pour son développement, il a besoin de venir. »

 

« Je l’ai vu dans ses yeux quand je lui ai serré la main ce matin, a ajouté Bouchard. Il est ici pour jouer, pour apprendre, pour faire partie de l’équipe. »

 

Tel père, tel fils

 

Bouchard dirigera Ylönen près de 20 ans après avoir joué avec son père Juha. Les deux ont partagé le vestiaire des Coyotes de Phoenix lors de la saison 2000-2001 de la Ligue nationale. Bouchard se souvient de Juha Ylönen comme d’un joueur « travaillant, bon défensivement, très dévoué à la cause de l’équipe. » Il voit le même sérieux dans sa progéniture, qu’il a appris à connaître au cours des deux derniers étés au camp de développement du Canadien.

 

Mais le jeune Ylönen a un profil plus offensif que le paternel, qui avait été le 91e choix du repêchage de 1991. Sa principale force est sa vitesse et on vante son intelligence en possession de rondelle. À 19 ans, il a été la troisième recrue la plus productive de la Liiga, amassant 27 points en 53 matchs pour les Pelicans, qui ont terminé au troisième rang du classement général.

 

Cette saison, dans une équipe qui a marqué un but et demi de moins par match, sa progression a  légèrement régressé. Il a cumulé 22 points en plus d’afficher un différentiel de -20.

 

« Évidemment, la saison ne s’est pas aussi bien déroulé que je le souhaitais, a admis le timide blondinet, qui dit s’être amélioré défensivement au cours de la dernière année, mais qui cible le jeu physique comme sa plus grande faiblesse. Une saison difficile, mais il me reste encore beaucoup de matchs à jouer ici et j’espère que je commencerai à mieux jouer. »

 

Retrouvailles avec Kotkaniemi

 

À Laval, Ylönen renouera avec Jesperi Kotkaniemi. Les deux ont joué ensemble dans les équipes nationales juniors de la Finlande, plus récemment au Championnat du monde des moins de 18 ans en 2018. Au sein de l’équipe médaillée d’or, Ylönen avait terminé le tournoi avec neuf points en sept matchs tandis que « KK », son cadet de neuf mois, avait obtenu six points.

 

Ylönen se souvient que les deux n’avaient pas joué sur le même trio, mais avaient travaillé ensemble sur l’avantage numérique.

 

« C’est un joueur talentueux, un bon patineur, a décrit Kotkaniemi. Je crois qu’il sera un bon ajout offensif pour notre équipe. Les choses se passent quand il est sur la glace. »

 

Bouchard n’a pas voulu dire s’il sera tenté de réunir les deux espoirs lorsque le nouveau venu sera jugé apte à jouer.

 

« Dans la Ligue américaine, tout le monde joue avec tout le monde. On a beaucoup de changements, on a beaucoup de réalités. Quand il aura mis un crochet dans toutes les cases et qu’il sera prêt à embarquer sur la glace, on verra, mais je ne fais pas d’alignement quatre ou cinq jours à l’avance. Ça change trop rapidement. »