LAVAL – Byron Froese a été le capitaine du Rocket de Laval pour un grand total de quatre jours l’année dernière. Décoré du « C » le 3 novembre, il a été rappelé par le Canadien la semaine suivante et a passé le reste de la saison avec le grand club.  

Froese est de retour dans la Ligue américaine cet automne, mais seulement cinq de ses coéquipiers ont survécu, comme lui, à la purge estivale qui a frappé l’équipe réserve du CH. Parce qu’il ne profite désormais d’aucun appui particulier dans un vestiaire remanié, et aussi parce que ce nouvel assemblage est dirigé par un personnel d’entraîneurs tout neuf, il est loin d’être assuré qu’il aura une lettre sur son uniforme lorsque le Rocket lancera sa saison à Providence samedi.

L’entraîneur-chef Joël Bouchard s’est fait discret sur ses plans, mercredi, affirmant que la situation était sur le point d’être finalisée et qu’il avait « pas mal une petite idée de ce qui va arriver. » Il n’a pas dévoilé son échéancier pour régler la question et a encore moins donné un vote de confiance à Froese.

On sait toutefois que le prochain capitaine et ses assistants seront désignés par les dirigeants de l’équipe et non pas élu au scrutin populaire.  

« Sur ces affaires-là, quand je vais être prêt, on va y aller et ça ne sera pas compliqué, a dit Bouchard. Ça va être notre décision avec le groupe d’entraîneurs et le personnel du Canadien. On se parle tous ensemble, Marc Bergevin, Scott Mellanby et moi. C’est sûr que je vais proposer quelque chose au groupe, on va en parler. »

« Mais t’sais, les gars qui vont avoir des lettres sur leur chandail, c’est parce que ce sont des bons joueurs, a développé le coach. L’option qu’ils soient juste des joueurs corrects n’est pas bonne. Il faut qu’ils soient de très bons joueurs. Des leaders sur la glace, à l’extérieur de la glace, et on va les mettre dans la vitrine. C’est ça, la vie. T’es un joueur de hockey, tu signes un contrat, tu t’en viens avec une responsabilité. Alors on va prendre des joueurs qu’on pense qui vont nous aider à s’en aller où on veut et avec l’attitude qu’on veut. »

Froese, l’un des sept joueurs du Rocket qui possèdent de l’expérience dans la LNH, avance qu’il n’a eu aucune conversation avec Bouchard au sujet de son statut à l’approche de la prochaine saison.

« J’ai appris à ne jamais me faire d’attentes dans le hockey professionnel, je sais que les choses changent d’une année à l’autre, a-t-il tenté de minimiser. Je ne veux pas brûler d’étapes. Toute ma concentration est sur le match de samedi et sur rien d’autre. »

Un premier voyage sans Lindgren?

Michael McNiven et Étienne Marcoux avaient chacun leur filet à l’entraînement mercredi. Charlie Lindgren n’a pas participé à la séance en raison d’un virus qui, selon les détails fournis par Bouchard, le tenaille depuis deux jours. Il sera réévalué sur une base quotidienne et il n’est pas exclu qu’il soit parmi les passagers lors que l’autobus du Rocket partira pour son premier voyage de la saison vendredi.

« Ce n’est pas exclu, mais pour moi le voyage, il est dans dix ans pour être honnête avec vous autres, a imagé Bouchard. On va commencer par finir la journée d’aujourd’hui et après ça on va voir, on prendra les décisions. Il n’y a pas assez d’information en ce moment. »

Outre ses trois gardiens, le Rocket compte présentement 27 joueurs dans ses rangs. Bouchard ne pourra en convoquer que 18 pour chaque match, mais avec encore une dizaine de jours à écouler avant l’ouverture de la saison de la ECHL, le pilote n’est pas pressé de réduire la taille de sa formation.

« On travaille avec les jeunes, c’est important d’établir une relation, dit-il pour justifier sa patience. Le plus longtemps on peut garder les jeunes joueurs qui sont sous contrat avec l’organisation, le plus longtemps on peut travailler avec eux. Mon plan, notre plan, c’est de s’assurer que lorsqu’ils seront rappelés, ils seront à l’aise dans ce qu’on essaye d’accomplir. Je ne veux pas arriver la première journée et devoir me présenter et expliquer ce qu’on fait, ils vont le savoir. Le plus longtemps on est capables de travailler avec eux, le plus longtemps on va être capables de les pousser à faire ce qu’on veut faire. Et en plus, ça garde la compétition. Moi je pense que donner de la compétition aux joueurs, à cet âge-là, c’est parfait. On verra ce qui va arriver après le premier week-end. »

Bien au fait des aléas de la Ligue américaine, Bouchard s’est dit ouvert à garder entre 24 et 26 joueurs à sa disposition à Laval, mais son désir de contrôle sur son effectif ne s’exercera pas au détriment du développement de ses protégés.

« On veut travailler avec le plus de joueurs possibles, mais en même temps on ne veut pas mettre des joueurs dans les estrades », explique-t-il.