Les Sénateurs d’Ottawa, c’est du sérieux! Il est difficile de penser autrement, si l’on se fie aux performances de l’équipe lors des derniers mois. Cette bande de jeunes loups semble plus assoiffée que jamais, ce qui est très prometteur pour le futur organisationnel.

 

Dans les prochains jours, la haute direction de la formation ottavienne procédera au bilan de fin de saison, c’est-à-dire ce passage obligatoire du dit et du non-dit, question de boucler la boucle sur cette autre exclusion des séries éliminatoires.

 

Or, la non-participation à la danse du printemps cette saison vient avec un goût beaucoup moins amer que lors des précédentes saisons, et ce, en raison d’un ensemble de facteurs.

 

Que l’ont soit en accord ou non avec les orientations stratégiques des dernières années et cette phase de reconstruction complète qui comporte son lot de défis et d’adversité, il faut avouer que ce que l’on nous présente aujourd’hui est un produit vendeur et sème la curiosité pour les années à venir.

 

Comme le dirait si bien Ron Fournier, la force des jeunes est bien présente dans cet environnement actuel. On assiste à de la vitesse à l’état pur, à des habiletés qui répondent aux différentes exigences de la game d’aujourd’hui et à une charte de la profondeur intéressante. Tout cela représente un pas dans la bonne direction pour cette franchise qui représente l’une des plus jeunes du circuit cette saison.
 

Certains avanceront, et avec raison, qu’il était grandement temps que les Sénateurs démontrent des signes positifs, à la suite de ces ventes de feu des dernières années et cette gestion financière des plus serrée. Nous y avons finalement droit.

 

Ç'aura été un pari audacieux du directeur général Pierre Dorion que celui de laisser partir plusieurs joueurs d’impact au cours des dernières années, comme Erik Karlsson, Mark Stone, Jean-Gabriel Pageau, Mike Hoffman et Matt Duchene, entre autres. Or, les jeunes joueurs obtenus en retour et les nombreux choix au repêchage semblent finalement offrir à Ottawa le retour escompté à l’époque.

 

Entre quatre murs, le fait de respecter le plan est une chose, mais de le vivre de l’intérieur et au quotidien c’est une tout autre histoire. Ces nombreux pas de recul des dernières saisons qui avaient pour but d’acquérir de jeunes prospects et de les développer dans des conditions optimales n’ont pas été faciles à faire.

 

Peu importe le sport professionnel et peu importe l’athlète, le fait de ne pas se préoccuper du résultat à court terme est très difficile à faire, en raison du sentiment de fierté et des commentaires du public/des médias. Or, après quelques années de misère, on commence finalement à voir la lumière au bout du tunnel à Ottawa.

 

En plus d’une vingtaine d’années à la couverture de la formation ottavienne, j’ai rarement senti autant d’effervescence autour de cette équipe. Il y a plusieurs indicateurs positifs dans l’environnement ottavien. On commence même à façonner cette fameuse identité tant recherchée par D.J. Smith. Même si on est très loin de la coupe aux lèvres, j’ai l’impression que bientôt, cette organisation retrouvera la respectabilité du milieu et deviendra une formation très compétitive.

 

Par contre, le grand argentier, monsieur Eugene Melnyk, se devra de fournir les outils nécessaires à son directeur général, Pierre Dorion. Et ce premier signal, tel qu’exprimé sur les différentes tribunes médiatiques dans les dernières semaines, passera d’abord par une signature à long terme de Brady Tkachuk.

 

Le jeune homme de 21 ans représente le visage de cette concession et fort possiblement le prochain capitaine de la formation. Il s’agira d’un défi colossal pour Melnyk et Dorion, considérant que le principal concerné et ses représentants accorderont beaucoup d’importance sur les bonis de signature, selon les informations qui circulent dans le milieu.

 

M. Melnyk devra faire preuve de gros bon sens et démontrer qu’il est sérieux dans sa démarche s’il veut être dans la course aux grands honneurs dans la prochaine fenêtre de quatre ou cinq  ans.

 

Entre-temps, cette vague de renouveau, avec cette forte présence de jeunes surdoués, me rappelle les bonnes années des Sénateurs au début des années 2000, et ce, même si la game a grandement changé au fil du temps.

 

« Apprendre à marcher avant de courir » aura servi de référence et de rampe de lancement dans les dernières années, et aura surtout rappelé à tout le monde qu’il fallait faire appel à la patience.

 

Par contre, à partir de la prochaine saison, lire des prochains mois, ce temps sera révolu, car l’obligation de résultats concrets et mesurables sera désormais de mise avec ce vent d’enthousiasme qui semble souffler de plus en plus chez les plus fidèles partisans.

 

Après tout, la LNH est une business de résultats, où la patience a ses limites. Cette réalité, Pierre Dorion en est bien conscient et il sait que les résultats devront être au rendez-vous l’an prochain. Un faux départ la saison prochaine, comme celui qu’on a vécu en janvier dernier, serait inacceptable aux yeux de plusieurs dont aux yeux de celui qui signe les chèques de paie, M. Melnyk.

 

La saison morte sera intéressante à surveiller, car il y a beaucoup de choses à accomplir. Il faudra procéder à une évaluation de l’ensemble des effectifs en place, prendre les meilleurs des décisions, identifier les besoins recherchés, renouveler certains contrats, analyser le marché des joueurs autonomes et procéder à un bon repêchage.

 

Bref, les prochaines semaines et surtout la prochaine année s’annoncent intéressantes pour cette organisation qui a grandement besoin de se réapproprier le plaisir perdu des dernières années.

 

À suivre!