La troupe de D.J. Smith dispute fort possiblement son meilleur hockey de la saison depuis les deux dernières semaines d’activité de la LNH, à l’exception peut-être du dernier match, et ce, malgré une victoire de 4-3 en prolongation sur les Blue Jackets de Columbus.

Lors de cette soirée, Anthony Duclair en a profité pour marquer ses 16e, 17e, 18e de la saison en seulement 33 parties de saison régulière. Il a ainsi inscrit  un tour du chapeau face à son ancienne équipe.

À moins de deux mois et quelques poussières de la date limite des transactions, lentement, mais surement les orientations et les intentions du directeur général Pierre Dorion donneront l’opportunité d’en savoir un peu plus sur son plan de la relance de la franchise. Rappelons que les Sens possèdent une excellente banque de choix au repêchage pour les années futures.

Les Sénateurs surprennent dernièrement par leur tenue au niveau de la surface glacée, et pas nécessairement par la présence de certains résultats positifs, mais davantage au stade de la performance sportive. La résilience et le niveau de combattivité affichés sont des aspects très intéressants du jeu ottavien. Deux aspects qu’a su inculquer le nouvel entraîneur-chef D.J. Smith dans les valeurs organisationnelles de sa formation, et ce, dans un très court laps de temps.

Entretemps, les prochaines semaines risquent d’être très intéressantes dans l’environnement actuel de la formation ottavienne. Douze joueurs, incluant ceux sur la liste des blessés, flirteront avec l’autonomie complète au terme de la présente campagne, et cinq autres auront le statut de joueur autonome avec compensation. Des décisions s’imposent.

Pour la saison 2020-2021, les Sénateurs se retrouvent actuellement avec seulement 10 contrats de la LNH pour une valeur totale de 38 millions de dollars approximativement, ce qui est loin du plancher salarial.

Pierre Dorion : L’heure des choix arrive… et les conséquences !

Dorion a la confiance de son propriétaire, mais pas nécessairement de son portefeuille. Il bénéficie de toute la liberté nécessaire pour faire des choix tout en adoptant une position, et en assumant les conséquences de ceux-ci.Pierre Dorion

Au cours des derniers mois, Dorion a déclaré sur la place publique « souhaiter » ouvertement que le Gatinois Jean-Gabriel Pageau soit un membre des Sénateurs à vie.

Or, le mot « souhaiter » peut laisser place à plusieurs interprétations dans une négociation où tout a un prix, en fonction de la valeur du marché.

Pour Pageau, on peut certainement considérer qu’il s’agit de sa meilleure saison à vie dans la Ligue nationale de hockey, depuis son entrée de façon permanente en 2014-2015.

On parle ici tant des statistiques personnelles que du rôle exercé en tant que leader et meneur d’hommes dans un environnement où la jeunesse n’a jamais été aussi présente. Il a travaillé dur, mais il a certainement gagné la confiance de son entraîneur et des précédents. L’aspect « business » de la prochaine ronde de négociations risque d’être très intéressant.

Dans les discussions de couloir, on dit que le principal concerné pourrait faire osciller ses demandes entre les 4,25 et 5,0 millions de dollars par saison, dépendamment de la durée de l’entente.

Dans un système où le jeu des comparables et non de profil de joueur sert de point de repère, le contrat de 4,75 millions de dollars par saison de Marcus Johansson chez les Sabres de Buffalo pourrait servir de référence dans la prochaine ronde de négociations pour le clan Pageau.

Sans penser pour autant que Dorion sera coincé entre l’arbre et l’écorce, une certaine prudence demeure tout de même de mise, question d’éviter de se faire prendre au piège comme l’ont peut-être été les Flyers de Philadelphie dans le dossier Kevin Hayes, qui a probablement été surpayé.

De l’autre côté de la médaille, profiter de l’autonomie complète peut représenter un luxe et le moment d’une vie pour un hockeyeur professionnel de la LNH. Le fait d’exploiter cette surenchère de certains directeurs généraux à la quête de solutions et de passer à la caisse peut être alléchant.

Dans le cas de Pageau, ne pas trouver de terrain d’entente avec l’organisation des Sénateurs d’Ottawa pourrait représenter une arme à double tranchant considérant qu’il répond davantage aux critères d’un centre de 3e trio pour une formation aspirante aux grands honneurs.

Par ailleurs, le fait d’aller sous d’autres cieux pourrait réduire de façon considérable son temps de glace et surtout les minutes de qualité dont il bénéficie actuellement avec les Sens.

Une sérieuse réflexion s’impose donc tant pour Dorion que pour Pageau, qui est clairement adulé dans le marché ottavien où il semble être roi et maitre tout en étant apprécié du commun des mortels.

Voilà une donnée importante dans l’équation. Même si Dorion ne pourra pas baser son argumentaire là-dessus, peut-être que Pageau acceptera un « hometown discount » pour son directeur général.

Or, si Dorion le demande, cela représenterait un certain manque de respect envers celui qui répond de façon plus que positive et adéquate aux valeurs organisationnelles et au modèle que les Sénateurs veulent bien se donner pour les années futures.

Comme disent les gens impliqués dans la bourse, il faut généralement « vendre quand le prix est haut et acheter lorsque le prix est bas ». Donc, l’analyse du risque et l’heure des choix approchent à grands pas pour les Sénateurs et Pierre Dorion.

Le DG des Sens n’aura d’autres choix que d’échanger et monnayer les services de Jean-Gabriel Pageau à la date limite des transactions advenant l’impossibilité de la signature d’une nouvelle entente contractuelle d’ici la fin du mois de février.

Il en va de même pour le défenseur Mark Borowiecki, qui tout comme Pageau, est un joueur de la région qui représente une valeur inestimable dans cet environnement qui va certainement avoir besoin de la présence de vétérans d’attitude pour entourer les jeunes joueurs appelés à grandir et à apprendre comment devenir un « pro ».

Sans être un naturel au niveau des habilités individuelles, la résilience, la détermination, le côté battant de Borowiecki représentent ses meilleurs atouts dans le feu de l’action.

À suivre !