Les prédictions de nos experts


Qu’on parle de rafistolage, de reconstruction ou du fameux « reset », expression utilisée par plusieurs, dont Marc Bergevin, directeur général du Canadien, un fait demeure : les Sénateurs d’Ottawa et le Canadien de Montréal semblent se diriger vers le même mandat et le même agenda pour la saison prochaine et pour les années à venir.

 

Malgré la grande fragilité du marché d’Ottawa, contrairement à celui de Montréal, Pierre Dorion, tout comme Bergevin, a démontré de réelles intentions de s’adapter à la nouvelle Ligue nationale de hockey. Cela semble être le leitmotiv des deux directeurs généraux pour établir le plan de relance de leur formation respective.

 

Une métamorphose qui demandera et exigera davantage le respect du processus de développement et le respect des différentes étapes de progression, autant sur le plan individuel que collectif.

 

Un contexte où le mot « patience » sera de mise et prendra tout son sens. Il faudra surtout accepter et apprendre à composer avec les essais-erreurs de certains jeunes qui en seront à leurs premiers pas dans la grande ligue. Tout cela, même si la LNH n’est pas nécessairement une ligue d’apprentissage, mais de résultats en raison des enjeux.

 

Ironiquement, il s’agira d’un contexte de travail complètement à l’opposé pour Guy Boucher, qui se retrouve en mode survie, lui qui en est à sa dernière année contractuelle. Le pilote québécois devra trouver la façon de faire abstraction de cette réalité, contrairement à son vis-à-vis Claude Julien, pour qui la fin du monde est plus préoccupante que la fin du mois, en raison de son entente contractuelle avec la Sainte-Flanelle.   

 

Accepter la frustration certains soirs donnés, faire face à l’impossibilité de satisfaire dans l’immédiat, ce fameux pas de côté ou pas de derrière, représentera une étape indispensable et pourrait s’avérer les plus grandes difficultés à surmonter à l’aube de la saison 2018-2019.

 

Deux organisations et deux entraîneurs qui devront se libérer du regard des autres lorsque viendra le temps de prendre les décisions importantes, afin de respecter le plan et les orientations en place.

 

Il risque d’y avoir des choix qui ne seront pas toujours populaires auprès de certains, mais des prises de position qui exigeront d’accepter les conséquences pour le bien du plan de relance.

 

Boucher et Julien devront être la courroie de transmission, les vendeurs de ce plan de renouveau faisant place à la jeunesse et la vitesse, deux éléments qui représentent assez fidèlement la réalité du circuit Bettman d’aujourd’hui.  

 

Deux entraîneurs de carrière qui inévitablement seront appelés à modifier et à ajuster de façon considérable leur carnet de jeu en fonction des effectifs mis à leur disposition.

 

Leur approche de la « game » devra être revue, en raison du haut niveau d’habiletés des jeunes d’aujourd’hui et de leur mentalité particulière.

 

Sénateurs d’Ottawa : contrôler ce que l’on peut contrôler!

 

Force est de constater que la présente saison risque d’être très difficile pour les Sénateurs au niveau de la récolte de points au classement, et cela, pour un ensemble de facteurs dont dans la gestion financière de cette franchise.

 

Guy BoucherLes pertes de Karlsson et de Hoffman ne pourront passer inaperçues. Comme le mentionnait Boucher plus tôt cette semaine, son patron, Pierre Dorion, s’occupe du grand portrait, tandis que lui est chargé du petit, qui est en lien avec la formation qu’on lui donne sous la main.

 

Un défi qui pourrait s’avérer intéressant pour ceux qui aiment s’y aventurer et qui carburent à ce genre de situation. Par contre, cette même situation risque d’être paralysante pour plusieurs autres, qui auraient tendance à démontrer un certain niveau d’insécurité.

 

Pour Boucher, le privilège de diriger une des 31 formations de la LNH, et ce, malgré les différentes controverses de la précédente saison, autant au niveau de la glace qu’à l’extérieur de celle-ci, lui donne la chance de faire taire ses nombreux détracteurs.

 

Les défis seront de taille pour la formation ottavienne, qui devra se limiter à se nourrir de petites victoires, plus souvent qu’autrement morales.

 

Boucher et ses adjoints devront inculquer de bonnes valeurs et une bonne éthique de travail. Ils devront s’assurer que les joueurs fassent preuve de résilience face à l’adversité du moment. Voilà les principaux chevaux de bataille de l’interne, afin de bâtir sur des bases solides pour les années futures et de regagner la confiance du milieu.

 

Soyons réalistes, les Sénateurs d’Ottawa devraient terminer dans les bas-fonds du classement de l’Association de l’Est et, pour une deuxième saison consécutive, être exclus du portrait des séries éliminatoires.

 

Canadiens de Montréal : un souffle nouveau!

 

Plusieurs d’entre nous ont été quelque peu surpris de la confiance renouvelée de Geoff Molson à l’endroit de Marc Bergevin cet été. Plusieurs n’auraient pas cru que Molson laisserait Bergevin entreprendre un cycle nouveau.

 

Marc BergevinLe directeur général a dû inévitablement passer par un processus rigoureux et discipliné dans l’exercice de ses fonctions. Une remise en question qui a amené Bergevin à porter un regard critique envers sa propre personne et surtout à se demander ce que l’on pourrait faire différemment pour améliorer l’organisation et éviter de répéter les erreurs du passé.

 

Or, malgré un court échantillon de quelques semaines et sans partir en peur, un souffle nouveau semble se profiler à l’intérieur des quatre murs du vestiaire du Canadien. Une bouffée d’air frais!

 

Une lecture rapide de l’extérieur nous porte à croire qu’il y a bel et bien un plan stratégique mis en place et que l’on voudra s’en servir comme cadre de référence dans tout processus décisionnel de l’interne, question de viser sur le moyen et le long terme.

 

Le désir de Bergevin d’aller au bout de ses propres convictions est bien réel et bien senti par plusieurs dans le milieu. On peut dire qu’il aura été proactif et fonceur depuis le printemps dernier, sans toutefois tomber dans le risque-tout.

 

Les changements apportés au sein de la formation jumelée à la nouvelle approche basée sur les jeunes joueurs au profil correspondant à la nouvelle réalité de la LNH semblent redonner espoir aux partisans. L’avenir semble prometteur.

 

Sans penser que le Canadien de Montréal obtiendra des résultats instantanés sur du court terme, lui qui devra confronter ce passage obligatoire du « reset », on sent que lentement, mais sûrement, l’équipe semble se diriger vers de jours meilleurs, peut-être même plus rapidement qu’anticipé, et ce, sans nécessairement déroger du fameux plan.

 

Donc, en raison du niveau de compétitivité dans la division Atlantique et du plan de redressement du CH, qui demandera et exigera un certain niveau de patience, la formation dirigée par Claude Julien, à l’instar des Sénateurs d’Ottawa, ne participera probablement pas aux séries éliminatoires, et ce, pour une deuxième année consécutive.

 

En conclusion, ce sera une saison qui sera composée de hauts et de bas et qui sollicitera l’indulgence des fidèles partisans de ces deux formations respectives, qui seront durement mises à l’épreuve dans un monde de résultats instantanés.

 

Bonne saison à tous!