Le match préparatoire entre le Canada et la Finlande sera présenté sur RDS et RDS Direct aujourd'hui à 18 h.

 

La patience des joueuses de l’équipe canadienne de hockey féminin a été mise à rude épreuve au cours des deux dernières années, mais elle est sur le point d’être récompensée.

 

Après une annulation du Championnat du monde en 2020 avec la pandémie de la COVID-19, les Canadiennes sont sur le point de reprendre l’action ce vendredi à Calgary pour le coup d’envoi de cette compétition.

 

L’attente a été longue pour les joueuses qui n’avaient pas défendu les couleurs de leur pays sur la scène internationale depuis avril 2019 et le fil d’arrivée est maintenant tout près au grand plaisir de plusieurs membres de l'organisation.

 

« Je suis très fébrile et enthousiaste. C’est difficile de mettre en mots tandis qu’on attend ce moment depuis plus de deux ans », a mentionné l’attaquante Marie-Philip Poulin lors d’une entrevue avec RDS.

 

« C’est un sentiment vraiment incroyable. Ça fait deux ans qu’on attend de pouvoir jouer sur la scène internationale. De pouvoir avoir accès à ce niveau en terme de qualité de hockey. C’est quelque chose qu’on attend depuis longtemps », a indiqué sa coéquipière Mélodie Daoust.

 

« Nous avons réalisé combien nous aimons notre sport. Lorsque tu n’es pas capable de faire ce que tu aimes parce que tu n’as pas le droit, tu réalises à quel point ça peut te manquer », a souligné pour sa part la directrice générale de la formation féminine au pays, Gina Kingsbury.

 

Ce vide dont parle la DG d’Équipe Canada était bien présent chez les joueuses au cours des deux dernières années. L'espoir renaissait avec la tenue du Championnat du monde junior en décembre dernier, les Canadiennes entrevoyaient à ce moment un retour sur la patinoire avec l’annonce du Championnat du monde féminin au printemps à Halifax. Quelques semaines seulement avant le coup d’envoi de la compétition, les joueuses ont encaissé un dur coup puisque le tournoi prévu en mai devait une fois de plus être reporté.

 

« Je ne mentirai pas alors que nous étions déçues. On se demandait simplement : "pourquoi?" Je pense que c’était deux ans avec beaucoup de pratiques et tu peux te demander parfois pourquoi tu fais tout ça », a confié Poulin.

 

« Tu ne joues pas de match, mais tu t’entraînes cinq fois par semaine, c’est parfois dur de ce côté. Par contre, en tant que groupe, on est restées résilientes », a-t-elle ajouté.

 

« Quand la nouvelle est tombée, je crois que c’était une grande déception pour l’équipe, le personnel hockey et même le pays », a soutenu Daoust.

 

Les deux joueuses précisent toutefois que la motivation n’a pas baissé, car elles savaient que tout était mis en oeuvre pour présenter ce tournoi en sol canadien. À travers de multiples rencontres virtuelles sur une base hebdomadaire qui ont permis de renforcer les liens, les entraînements dans des arénas séparés d’un océan à l’autre, les joueuses canadiennes ont su garder le moral avec un objectif commun : être à leur mieux lorsque l’appel pour le Championnat du monde serait entendu.

 

« Ce n’était pas comme aller chaque jour sur la glace avec mes coéquipières, mais on trouvait pourquoi on le faisait. J’étais de mon côté motivée chaque jour. Je m’entraîne parce que j’aime ça et je voulais être prête pour le Championnat du monde », a précisé Daoust qui avait conçu un gymnase dans son garage pour maintenir la forme. 

 

Les défis n’étaient pas uniquement pour les joueuses, mais aussi pour l’état-major de l’équipe. Il fallait bâtir une équipe qui se présenterait à cette compétition à quelques mois seulement des Jeux olympiques de Pékin l’hiver prochain.

 

« Il fallait aussi regarder un peu le futur. Avec l’information que nous avions, l’aide de nos entraîneurs, nous avons passé beaucoup de temps à discuter et évaluer. Aucune décision n’a été prise à la légère comme on parle de la carrière d’athlètes », a convenu Kingsbury quant au processus de sélections.

 

« On se prépare pour le Championnat du monde, nous avons les bons éléments en place avec les bonnes joueuses pour nous amener du succès ici et à Pékin en février », a précisé Kingsbury qui comptera sur huit joueuses qui en seront à leur première expérience à ce tournoi.

 

Si Victoria Bach, Ashton Bell, Kristen Campbell, Sarah Fillier, Emma Maltais, Kristin O’Neill, Ella Shelton et Claire Thompson connaîtront leur baptême au Mondial, Poulin en sera à une neuvième participation. L’athlète de 30 ans ressent toujours la même fierté de porter le chandail représentant l’unifolié. Un sentiment qui lui a manqué durant la pandémie.

 

« C’est une source de motivation alors que c’est un rêve pour nous tous d’enfiler ce chandail. Dans les dernières années, tu ne tiens plus les choses pour acquises, donc ça fait longtemps que nous l’avons enfilé et ce sera une fierté. »

 

Poulin et ses coéquipières sauteront sur la glace avec le chandail affichant la feuille d’érable pour un match officiel de la ronde préliminaire vendredi avec une rencontre fort attendue par toute l’équipe contre la Finlande (18 h à RDS).

« Nos attentes sont toujours envers l'or »