MONTRÉAL – En y repensant, le mot qu’il venait d’utiliser était peut-être mal choisi. C’est pourquoi Maxim Tissot, dès qu’il s’est vu offrir la chance de spécifier sa pensée, l’a saisie sans hésiter.

Au golf, on aurait dit qu’il avait décidé de prendre son mulligan.

« Peut-être pas ‘lourd’ », a-t-il rectifié après avoir utilisé ce qualificatif pour décrire l’ambiance qui pesait sur l’Impact, sans victoire à ses quatre derniers matchs, au retour d’un déplacement bipolaire à Columbus.

« Mais c’est difficile en ce moment. On ne joue pas bien, les résultats ne sont pas en notre faveur. C’est sûr que ça se ressent dans l’atmosphère », n’a pas caché Tissot.

Peu importe le choix du vocable, la déclaration du défenseur québécois démontre que malgré tout le positif qu’on peut tenter de soutirer de cette étrange séquence qui dure depuis la défaite contre Toronto, malgré tout l’optimisme qu’on peut dégager des statistiques, les membres du Bleu-blanc-noir savent qu’ils ne jouent pas comme l’équipe de première place qu’on aperçoit à la lecture du classement de l’Association Est. Et qu’à plus long terme, le statut quo ne sera pas une option viable.

« On va dire que c’était un point ‘correct’, jugeait prudemment Dominic Oduro au sujet du match nul de 4-4 soutiré en Ohio. Mais pas ‘correct’ dans le bon sens. Je pense que tout le monde comprend que c’était plutôt mauvais. »

« Après le match, je ne savais pas comment je devais me sentir. Je ne savais pas si je devais être content ou fâché », a avoué Mauro Biello.

« J’étais content d’avoir vu mon équipe a tout donné, a d’abord souligné l’entraîneur. À 4-1, ça aurait été facile de dire que le match était fini, mais ça n’a pas été le cas. J’ai des gars qui ont poussé, qui ont remonté, qui ont cru que le match n’était pas terminé. C’est la mentalité que je veux dans mon groupe et c’était extraordinaire de voir ça. Mais il y a des choses à corriger. C’est sûr que je n’étais pas satisfait de certains buts qu’on a pris et de notre façon de tenir le ballon. Il faut continuer de chercher cette cohésion qui nous manque un peu. »

« C’est une très belle remontée, mais elle ne doit pas arriver », a parfaitement résumé Tissot, qui juge que l’Impact a perdu une partie de son identité depuis sa dernière victoire, arrachée il y a près d’un mois à Chicago.

Il est vrai que depuis son retour de l’Illinois, l’Impact vacille. Ébranlé par le Toronto FC lors du premier match de la saison au Stade Saputo, il s’est timidement repris une semaine plus tard en se laissant rattraper deux fois au score dans un nul contre les Rapids du Colorado. Entre les deux, il y a eu ce point volé sur le terrain du New York City FC, puis ensuite ce trou qu’il s’est creusé à Columbus avant de s’en extirper de façon in extremis.

Des erreurs bêtes forgent des résultats décevants. On les reconnaît, on les maudit et on promet de les corriger, mais elles réapparaissent semaine après semaine.

« Il faut continuer de répéter, dit en souriant Biello, confiant que son message finira par passer. Ce n’est pas frustrant, c’est plutôt mon travail. Parfois, des joueurs ont des habitudes qui sont difficiles à casser. Mais il faut être fort sur le message et bon dans le travail. Le fait qu’ils reconnaissent leurs erreurs est important. Maintenant, il suffit de travailler pour s’améliorer. »

« Donnez-nous du temps, tout va s’arranger », promet Oduro, l’un de ceux qui livrent constamment la marchandise depuis le début de la saison.

Des renforts samedi?

Devant le constat que son équipe avait accordé neuf buts à ses quatre derniers matchs, Biello a concédé que les blessures qui ont affecté deux membres de sa ligne arrière depuis quelques semaines n’y étaient pas étrangères.

« C’est sûr qu’il y a un lien. Quand je parle de la cohésion qu’on recherche présentement, ça va plus loin que lorsqu’on est en possession du ballon. C’est aussi dans notre façon de bouger ensemble en défense. Les repères, les tendances... c’est normal que lorsqu’il y a des changements, ça entraîne un manque de cohésion. »

La bonne nouvelle, pour Biello, c’est que Hassoun Camara est déjà rétabli de la blessure à une cuisse qui lui a fait rater les trois derniers matchs. Le vétéran défenseur pourrait même retrouver sa place dans la formation samedi prochain contre l’Union de Philadelphie.

Blessé le 23 avril contre le Toronto FC, Camara devait à l’origine s’absenter pour une période de quatre à six semaines, mais Biello a confirmé lundi après-midi que son latéral droit avait passé avec succès les tests physiques lui permettant de recevoir le feu vert pour reprendre l’entraînement sans limitation.

« La séance de demain sera un peu plus lourde, alors on va voir comment il va réagir, mais s’il n’y a pas de problème, il sera disponible pour le match de samedi », a affirmé l’entraîneur.

Biello a ajouté que Donny Toia, qui souffre d’une blessure similaire à celle de Camara, pourrait quant à lui viser un retour à l’entraînement pour le début de la semaine prochaine.

Les nouvelles sont moins encourageantes en milieu de terrain. La blessure au dos qui embête Eric Alexander persiste au-delà des pronostics initiaux tandis que Calum Mallace est toujours tenaillé par une douleur à un pied.

« Eric fait des exercices, des étirements, du travail sur la table avec le physio, mais ça va prendre encore un peu de temps. Quant à Mallace, il court dans la piscine, mais on attend qu’il n’y ait plus de douleur », a partagé Biello.

Enfin, l’Impact a fait savoir que le milieu de terrain Jérémy Gagnon-Laparé, le gardien Maxime Crépeau et que Louis Béland-Goyette, qui évolue présentement au sein de l’équipe réserve, feront partie de la sélection canadienne U23 qui disputera des matchs contre la Guyane et la Grenade.