MONTRÉAL – Il s’était écoulé plus d’un mois depuis la dernière victoire de l’Impact en MLS et cette léthargie pesait lourd sur les épaules du club montréalais en plus d’inquiéter ses partisans. Après avoir discuté de quelques irritants en groupe, les hommes de Rémi Garde sont soulagés d’avoir pu passer de la parole aux actes avec le gain de 4-0 face à l’Union de Philadelphie.
 
Zakaria Diallo, le défenseur central à l’intrigante personnalité qui a lui-même connu des ennuis récemment, ne cachait pas son degré de satisfaction face à cette victoire signée Lassi Lappalainen.
 
« Elle a fait beaucoup, beaucoup,  beaucoup de bien à tout le monde et c’est normal après quatre défaites. Le retour de Nacho (Piatti) a procuré une grande confiance au groupe, on l’attendait depuis longtemps. Lassi a réussi une très bonne entrée, le groupe est rempli de confiance pour le prochain match », a admis Diallo le même sourire qui lui revient souvent au visage.  
 
Avant de trop progresser vers les effets positifs de ce triomphe, il faudrait être victime d’un coup de chaleur pour oublier de s’attarder sur Lappalainen qui a été sélectionné sur l’équipe d’étoiles de la semaine.
 
La recrue finlandaise a obtenu congé des médias pour ce retour à l’entraînement du onze montréalais, mais son nom est revenu souvent dans les discussions. Une partie du mérite revient à Garde qui a jugé bon l’insérer dans le onze partant malgré une courte période d’adaptation à sa nouvelle équipe.
 
« Je le répète : chaque semaine, j’essaie de voir quelles sont les meilleures forces dans notre groupe par rapport à ce que l’on voit à l’entraînement. Il me semblait que Lassi était prêt pour faire un match et son meilleur poste est sur la gauche donc voilà. Quant à Nacho, c’était son deuxième match de la semaine à son retour et les courses sont un peu différentes dans l’axe. Je pense que ça lui convenait mieux. J’ai essayé d’adapter, de rafraîchir le système pour qu’il soit le plus adéquat aux joueurs », a expliqué Garde qui ne voudrait pas voir Lappalainen repartir à Bologne trop vite.
 
L’entraîneur avait donc perçu le nécessaire chez cet ailier de 20 ans, mais un tel résultat demeurait difficile à prédire pour ses partenaires.
 
« Il s’est entraîné avec nous la semaine dernière et on n’a pas eu le temps de voir ses qualités. En arrivant au match, il ne s’est pas posé de questions et il a fait un très beau match même sans compter ses deux buts parce qu’il a beaucoup défendu. Je ne demande que confirmation de sa part », a lancé Diallo avec un sourire en coin pour le pousser à prolonger son départ canon.
 
En tant que l’un des meneurs de cet effectif et par sa position « reculée » de gardien, Evan Bush ne pouvait que se réjouir de cette prestation complète de Lappalainen.

« Lassi a été déterminant offensivement, mais c’est un travailleur honnête aussi. Il a bien défendu et il est demeuré dans la structure de notre équipe. On a pu en profiter », a-t-il souligné.
 
Rappelons que l’embauche de Lappalainen avait surpris  bien des observateurs. D’abord parce que les experts songeaient surtout à l’ajout d’un milieu offensif ou bien d’un attaquant productif et ensuite puisque sa réputation n’avait pas le fait le tour de la planète comme bien d’autres joueurs ciblés.
 
Au final, son influence immédiate est arrivée au meilleur moment. Elle a permis de chasser une apparition d’individualisme qui a plombé le rendement du Bleu-blanc-noir.  
 
« Oui, on s’est dit des choses. Ça se passait très bien en début de saison et c’était certain qu’on subirait une baisse à un point. Mais c’est un peu trop que ça dure pendant quatre matchs. On a beaucoup parlé durant les deux premières semaines et il faut maintenant confirmer », a lancé Diallo.  
 
« Cette victoire a eu l’effet d’un grand soulagement à mes yeux. C’est de la manière qu’elle a été obtenue avec des buts rapides dans chaque demie après de mauvais départs de notre part dans ces moments lors des quatre ou cinq dernières semaines », a plaidé Bush qui avait livré un discours aux siens avant le duel.
 
Le gardien américain s’est assuré de contribuer à cette réussite avec quelques arrêts déterminants. Nul doute, le fait de vaincre la première équipe au classement de l’Est chasse les nuages du ciel de l’Impact.  
 
« On a souffert, on a vécu un moment délicat avant la demie alors qu’Evan a réussi deux beaux arrêts pour nous laisser dans le tempo du match. Dans l’ensemble, c’est vrai qu’on a fait un bon match et que cette victoire est bonne pour le moral », a convenu Garde.
 
La prestation de Bush ne s’est pas limitée à ses arrêts devant son filet, il a aussi endossé son maillot « d’acteur » quand il le fallait.  Sa petite colère bien calculée a fouetté les troupes.
 
« Je savais exactement comment j’agissais et je le faisais intentionnellement. Je ne suis pas un fêlé qui crie sans raison. Avec les résultats des quatre dernières semaines, on a connu un creux et on venait de jouer un match durant la semaine donc on aurait pu utiliser plusieurs excuses pour flancher, mais je voulais vraiment insister. Parfois, il faut s’exprimer, un peu comme faire un show sur le terrain pour que les joueurs réalisent l’importance du moment. J’ai utilisé ce contexte pour le faire, tu dois agir ainsi après une menace dangereuse. Le match aurait pu basculer à ce moment et on a réagi de très belle manière », a-t-il raconté.
 
Diallo a ressenti une grande fatigue

 
Tôt en début de saison, Bacary Sagna avait volontairement choisi d’affirmer haut et fort que Diallo était « probablement le meilleur défenseur de la MLS ». C’était une façon de le féliciter, mais aussi de l’encourager à repousser ses limites. Sauf que Diallo n’a pas su afficher la constance espérée si bien qu’il n’a pas toujours été parmi les hommes de confiance de Garde en défense centrale. Contre Philadelphie, il a exposé l’aplomb qui peut régner en lui.
 
« J’ai connu des hauts et des bas, j’ai eu une grosse fatigue ce dernier mois. Après quatre défaites, il fallait vraiment revenir fort. On a parlé entre nous la semaine dernière et on a constaté les actes. C’était très bien et il faut confirmer le tout samedi », a-t-il révélé en parlant du côté physique et non mental de la chose.  
 
« L’année dernière, j’ai fait zéro match et on a enchaîné plusieurs parties en première moitié de saison. C’était sûr que j’allais avoir un petit coup de fatigue éventuellement et il est arrivé au mauvais moment. Mais je me sens mieux, j’ai un peu de repos et j’étais en pleine forme samedi », a ajouté celui qui avait dû soigner une blessure en 2018.
 
Lorsqu’il est à son meilleur, Diallo constitue un atout majeur pour l’Impact et son contrat tire à sa fin.
 
« On n’a pas parlé encore, mais je suis ici et ça se passe bien. Il reste jusqu’en décembre et je ne me prends pas la tête là-dessus. Je n’ai qu’à bien jouer jusqu’à la fin. On discutera peut-être bientôt, mais le seul but demeure de participer aux séries », a réagi Diallo qui affirme encore adorer son expérience avec l’Impact.
 
Une soirée spéciale pour Mathieu Choinière et Clément Bahiya
 
Mardi soir, deux jeunes athlètes de l’Impact, Mathieu Choinière et Clément Bahiya participeront au match des jeunes étoiles de la MLS contre le Chivas Guadalajara U20 à Orlando.
 
« C’est bien pour toute l’organisation et les entraîneurs qui ont travaillé avec ces jeunes pour leur développement. Ils peuvent être fiers, Daniel (Kinumbé) aussi aurait pu jouer s’il n’avait pas été blessé », a commenté Garde.
 
En terminant, il se pourrait bien que Samuel Piette soit en mesure de reprendre l’entraînement la semaine prochaine. Un test médical devrait en dévoiler davantage sur l’état de sa blessure aux côtes, des maux qui sont lancinants comme l’a rappelé Garde.
 
L’entraîneur n’a pas voulu commenter les rumeurs selon lesquelles l’attaquant espagnol Bojan Krkic serait dans la mire de l’Impact.