TEHERAN (AFP) - Un tournoi international de soccer à Téhéran a été récupéré par l'Iran pour défendre sa cause dans sa querelle nucléaire avec l'Occident.

L'ancienne LG Cup, parrainée par le géant sud-coréen de l'électronique LG, a été débaptisée pour devenir le "Tournoi pacifique de Téhéran", référence sans équivoque aux activités nucléaires que la République islamique ne cesse de proclamer "pacifiques".

La compétition amicale, disputée vendredi et dimanche par l'Iran, la Macédoine, le Paraguay et le Togo, s'est ainsi retrouvée placée sous l'exergue: "L'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire est une revendication claire pour les Iraniens".

LG, qui sponsorisait l'événement depuis quelques années, a été écarté quelques jours avant le tournoi, payant le prix des positions défavorables adoptées par Séoul vis-à-vis des activités nucléaires iraniennes, soupçonnées de pouvoir servir à fabriquer la bombe atomique.

"A partir d'aujourd'hui, plus aucune compétition n'aura de sponsor coréen, et cela vaut pour toutes les fédérations sportives", avait dit, il y a quelques jours, Mehdi Ghadami, un responsable de l'Organisation sportive nationale.

La République islamique a coutume de se servir du sport comme tribune politique. La victoire de l'Iran contre les Etats-Unis lors du Mondial de 1998 avait été dûment exploitée. Un judoka iranien avait provoqué un scandale lors des Jeux olympiques d'Athènes en 2004 en refusant de lutter contre un adversaire venu d'Israël, l'autre grand ennemi de la République islamique.

Le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes a cependant déclaré dimanche qu'il ne fallait pas confondre le sport et la politique.

Interrogé par la presse sur l'éventualité que la communauté internationale, parmi d'autres sanctions, interdise à l'équipe nationale iranienne de participer à la coupe du monde de soccer 2006 en Allemagne, Hamid Reza Asséfi a répondu que "cela n'(avait) rien à voir" et qu'il "n'y (avait) aucune excuse ni aucun prétexte" susceptibles de justifier une telle sanction.

La Roumanie, qui devait initialement jouer le tournoi de Téhéran, avait renoncé après que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad eut provoqué un tollé en déclarant qu'Israël devait "être rayé de la carte". Elle a officiellement invoqué la fatigue de ses joueurs.