GENÈVE - Le Ministère public suisse ne prévoit pas à ce jour d'auditionner Joseph Blatter, président de la FIFA (Fédération internationale de Football association), dans le cadre des enquêtes ouvertes pour blanchiment et corruption, annoncées mercredi, a indiqué jeudi un porte-parole officiel.

« Au jour d'aujourd'hui, il n'est pas prévu d'auditionner M. Blatter », a indiqué ce porte-parole du Ministère public de la Confédération dans un courriel à l'AFP.

La FIFA a été secouée mercredi par un énorme tremblement de terre, avec la l'inculpation pour corruption de 14 suspects, dont sept responsables arrêtés à Zurich, où cette organisation a son siège et où va se dérouler à partir de jeudi soir son congrès annuel.

Les fonctionnaires de la FIFA interpellés, cinq Latino-américains et deux Britanniques, l'ont été à la demande de la justice américaine. Six d'entre eux ont notifié aux policiers suisses qu'ils s'opposaient à leur extradition vers les Etats-Unis.

Le ministère va demander aux Etats-Unis de faire « parvenir des demandes formelles d'extradition à la Suisse dans un délai de 40 jours », selon le traité en vigueur entre les deux pays.

Une personne, dont l'identité n'a pas été révélée, a indiqué dans son audition qu'elle était prête à se soumettre à l'extradition simplifiée. Une fois la procédure confirmée, elle pourrait être remise aux autorités américaines en « quelques jours ».

Les sept personnes arrêtées mercredi à Zurich devraient rester en détention en Suisse jusqu'au terme des procédures d'extradition. Si elles épuisent tous les moyens juridiques de recours à leur disposition, cela peut durer jusqu'à six mois.

Ces sept fonctionnaires de la FIFA, arrêtés en marge de son Congrès qui commence jeudi soir à Zurich, ont été répartis dans diverses prisons du canton de Zurich, pour éviter tout contact entre eux.

Ces détenus en vue d'extradition sont traités comme tous les autres détenus, selon l'Office fédéral de la justice (OFJ).

Au total, neuf élus de la FIFA et cinq partenaires de l'instance mondiale du football ont été inculpés mercredi de corruption, racket et blanchiment à New York, accusés d'avoir reçu ou distribué plus de 150 millions de dollars depuis 1991, pour les droits de diffusion de tournois internationaux. Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

Après avoir été silencieux toute la journée de mercredi, Joseph Blatter est sorti de son silence dans la soirée, via un communiqué. « C'est un moment difficile pour le football, les supporteurs et la FIFA », a-t-il indiqué.

« De tels comportements n'ont pas leur place dans le football et nous nous assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu », a-t-il ajouté.

Vendredi, M. Blatter briguera donc un cinquième mandat à la tête de la richissime et surpuissante FIFA, secouée depuis le début de son règne en 1998 par une série de scandales, notamment liés à l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.