Cela fait 52 ans que nous attendons le messie du tennis, soit celui qui prouvera que c'est possible de gagner les 4 Grands Chelems dans la même année. Ceci étant dit, on ne devrait pas comparer les différentes époques parce que l'on jouait 3 tournois sur herbe et Roland Garros sur terre battue. En tout cas Roger Federer (2004-06-07) et Rafael Nadal (2010) sont venus proches d'accomplir ce haut fait d'armes en remportant « le petit Chelem calendaire » soit 3 dans la même année.

 

Même si Novak Djokovic est le seul qui peut accomplir cette marque prestigieuse, il n'a pas toujours convaincu depuis le début en perdant 6 manches. Daniil Medvedev est quant à lui parfait ou presque: une seule manche échappée, des performances ficelées de main de maître et peu de temps passé sur le terrain soit 5 heures 35 minutes de moins que le serbe. Lors de leur dernier face à face en finale à Melbourne en début d'année, Djokovic avait gagné en 3 manches alors que seul le premier set avait été serré. Il lui avait concocté une potion maléfique composée de créativité et variations. Balles lentes, courtes et sans vie, en angle et services de feu, la totale quoi!

 

Durant cette finale cependant, la situation est tout autre alors que Daniil est le meilleur dans tous les aspects du jeu. Formidable au service, efficace et opportuniste en retours en plus d'être très en jambes pour durer durant l'échange, le russe est tout simplement sans faille. Tellement que Novak se sent obligé de monter au filet à l'excès, preuve que ses jambes le portent moins bien aujourd'hui.

 

En plus, c'est rare que cela arrive à Djokovic mais au 2e set il passe à côté de 5 opportunités de briser dont 3 balles de bris de suite en début de manche ce qui lui aurait donné un nouvel élan. On l'a aussi vu pleurer dans sa serviette avant la fin du débat lors d'un changement de côté. On n'a pas idée jusqu'à quel point Novak porte une pression immense. Son rêve de Grand Chelem doré s'est dissipé à Tokyo et la montée en force et maturité de Medvedev s'est occupée du reste à New York. Triste quand même de le voir si vulnérable à la fin, lui le si grand champion... 

  

Outre cela, j'ai une triple couronne pour mes coups de coeur durant ce tournoi, soit bien sûr la britannique Emma Raducanu qui gagne un premier Grand Chelem à 18 ans. Puis, l'espagnol Carlos Alcaraz, 18 ans lui aussi qui défait Stefanos Tsitsipas et se rend en quarts. Et bien sûr Leylah, fierté inconditionnelle de la planète entière et des producteurs de sirop d'érable du Québec, ha ha ha! 

 

Voici maintenant mes citations de la quinzaine. Andy Roddick sur Djokovic qui a tout de même perdu 6 manches avant la finale: « D'abord il te coupe les jambes puis, il aspire ton âme ». Pas dans cette finale mon cher Andy, le coupeur de pattes c'est Medvedev!

 

La Canadienne Stacey Allaster, seule femme directrice d'un tournoi du Grand Chelem (US Open) qui remet le trophée Arthur Ashe à Félix Auger Aliassime pour le meilleur esprit sportif: « Je sais que ce n'est pas l'argenterie que tu espérais avoir mais je ne voulais pas que tu quittes New York sans un trophée. » Belle pensée Stacey, alors on va prendre pour se consoler une place au championnat de fin de saison!!!!!

 

Jorge Fernandez, papa et coach de Leylah lance un cri qui interpelle: « Parents et éducateurs, questionnez-vous. On demande aux élèves de se sacrifier pour la cause mais nous on ne le fait pas. Où est notre fierté? » Bien dit, Jorge comme premier ministre!!!

 

Quelle quinzaine nous avons eu! D'abord la canicule, puis la tornade pour enfin faire place au jeu et aux performances inoubliables de nos québécois. Cela fait 48 ans que ma vie est dédiée principalement au tennis et je remercie le ciel pour ce que Milos Raonic, Eugenie Bouchard, Bianca Andreescu, Félix Auger Aliassime, Denis Shapovalov et Leylah Fernandez nous ont permis de vivre en Grand Chelem. Cela va au-delà de mes rêves les plus fous!!! ET vous?