NEW YORK - Novak Djokovic va devoir confirmer sa montée en puissance aux Internationaux des États-Unis, vendredi en demi-finale face à Alexander Zverev, son principal obstacle sur la route vers le Grand Chelem calendaire, avec Daniil Medvedev qui pourrait suivre si le Russe écarte Félix Auger-Aliassime.

« Je sais que ça va être une dure bataille. Mais je suis prêt pour ça. Ce sont les obstacles que je dois franchir pour arriver à l'endroit recherché », a affirmé le no 1 mondial, mercredi soir au sortir de sa victoire en quarts contre l'Italien Matteo Berrettini, la plus convaincante du tournoi jusqu'ici.

Nole sait aussi que l'Allemand est dans une forme resplendissante depuis sa médaille d'or décrochée début août aux Jeux olympiques de Tokyo. Le Masters 1000 de Cincinnati empoché dans la foulée, le 4e joueur mondial en est désormais à 16 victoires d'affilée, après avoir passé chacun de ses tours sans encombre.

Et il sait la condition sine qua non pour battre le Serbe. « Contre Novak, vous devez jouer le meilleur tennis possible. Vous devez être parfait, sinon vous ne gagnerez pas. Or la plupart du temps, c'est impossible. C'est pour ça que le plus souvent les gens perdent contre lui. »

« Il faut aller chercher la victoire, il faut être celui qui domine l'échange. Il faut le faire en commettant très peu de fautes directes. C'est le meilleur joueur du monde. Il est très difficile à battre », a ajouté Zverev qui est le dernier à y être parvenu en demi-finale à Tokyo, en renversant une situation pourtant compromise.

« Je serai prêt »

« Les Jeux, c'était le plus grand tournoi du monde pour moi. Gagner là-bas contre le numéro 1 mondial, surtout après avoir été mené d'un set, avec un bris de retard, c'était différent des autres matchs. Or cette année, personne n'a pu le battre dans un grand match, dans un tournoi du Grand Chelem. J'ai l'impression que j'ai été le premier joueur à le faire et cela vous procure quelque chose », a expliqué l'Allemand.

Ce quelque chose c'est une immense confiance, qui transparaît sur les courts à Flushing Meadows. Là même où, l'an passé, il avait fini par craquer en finale, renversé par l'Autrichien Dominic Thiem.

« Alexander est dans une forme fantastique. Mais c'est un match au meilleur des cinq sets qui nous attend, dans un Grand Chelem. L'an dernier, il n'a été qu'à deux points de son premier Majeur ici, face à Dominic. Physiquement, je me sens aussi en forme que n'importe qui d'autre. Je serai prêt à l'affronter cinq sets, cinq heures, tout ce qu'il faudra. C'est pour ça que je suis là », a sciemment rappelé Djokovic, qui n'aime rien tant que les batailles qui durent, s'estimant être le plus armé pour les remporter.

Le combat épique en demi-finale de Roland-Garros dont il est sorti vainqueur face à Rafael Nadal en a été la preuve éclatante en juin, mais sur la terre battue parisienne il n'était pas forcément favori. Et il n'avait pas l’immense pression qui pèse aujourd'hui sur ses épaules. 

À deux marches de l'histoire

Car ce qu'il tente de réaliser à New York est tout simplement le plus grand exploit du tennis de l'ère moderne: s'adjuger un 4e US Open pour réussir le Grand Chelem la même année, ce qui n'a plus été réussi depuis Rod Laver en 1969, ce qui porterait de surcroit à 21 le record de Majeurs remportés par un joueur, devant Rafael Nadal et Roger Federer.

À deux marches de l'histoire, Djoko a d'ailleurs refusé d'évoquer une énième fois ce sujet, pour en avoir suffisamment parlé ces derniers temps. « Si je commence à trop y penser, cela me pèse mentalement. Nous en parlerons dimanche, j'espère. » 

La pression est moindre pour Daniil Medvedev, mais si le no 2 mondial, finaliste en 2019 où il avait été battu par Rafael Nadal après un combat épique, veut se donner une nouvelle chance d'enfin décrocher un premier titre du Grand Chelem. Il va d'abord devoir écarter Félix Auger-Aliassime (15e).

Et il devra logiquement assumer son statut de favori face au Canadien de 21 ans, dont ce sera la première incursion dans le dernier carré d'un Majeur.

« J'ai l'expérience pour moi. Si je joue bien, ça ne sera pas facile pour lui », a dit le Russe de 25 ans.