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NEW YORK – Fort de son physique, de son mental et de son expérience, Rafael Nadal sera favori dimanche de la finale des Internationaux des États-Unis face à Daniil Medvedev, mais le Russe aura des arguments à faire valoir comme son jeu atypique et l'énorme vague de succès sur laquelle il surfe cet été.

« Il n'y a pas de honte à perdre contre Rafa, en revanche, le battre en finale d'un Grand Chelem, ce serait quelque chose! », en salivait Medvedev à l'issue de sa demi-finale. Nadal aura joué trois finales sur les quatre Grand Chelems de la saison : il a perdu face à Novak Djokovic aux Internationaux d'Australie et a remporté Roland-Garros. À Wimbledon, il a été éliminé en demi-finale par Roger Federer.

L'Espagnol, no 2 mondial, est le seul rescapé du « Big Three » qu'il forme avec Djokovic et Federer à avoir tenu son rang à Flushing Meadows cette année, les deux autres ayant été éliminés prématurément sur abandon en 8es pour le Serbe, défaite en quarts pour le Suisse.

Et dans sa quête d'un 4e titre aux Internationaux des États-Unis, qui serait son 19e trophée du Grand Chelem et le placerait à une longueur du record de Federer (20), Nadal (33 ans) n'a pas laissé grand espoir aux cinq adversaires affrontés jusque-là (il a bénéficié du forfait de Kokkinakis au 2e tour). Il n'a cédé qu'un set en route, face à Marin Cilic (lauréat 2014) en 8es.

« Je dors très bien »

« Bien sûr que j'aimerais être celui qui détiendra le plus de titres du Grand Chelem, mais je dors très bien en ne l'étant pas », a-t-il affirmé juste après sa qualification pour sa 5e finale aux Internationaux des États-Unis, sa 27e dans un Majeur. Sur les quatre déjà jouées il en a remporté trois (2010, 2013, 2017) et en a perdu une face à Djokovic en 2011.

Mais il se méfie de Medvedev qui a vécu « un été presque parfait » sur le circuit.

« Finale à Washington, finale à Montréal, vainqueur à Cincinnati et déjà finale ici aux Internationaux des États-Unis : c'est le joueur qui est le plus en forme en ce moment. Je vais affronter le joueur qui a gagné le plus de matchs cette saison et le joueur qui joue au plus haut niveau depuis un moment », a énuméré Nadal... en oubliant de dire qu'il lui avait donné une leçon en finale à Montréal (6-3, 6-0).

Il a même tendance à dévaluer cette victoire au Canada : « il y avait du vent, ici il n'y en a pas (...) Il progresse de jour en jour ».

Les matchs contre le no 5 mondial illustrent bien le principe fondamental du tennis, selon lequel pour gagner un point, il faut remettre la balle dans le court une fois de plus que son adversaire.

Dans la lignée des Borg et Djokovic, le Russe est un métronome, un mur qu'il faut percer à coups d'éclat sous peine de voir la balle revenir, et revenir, et revenir encore.

« Mon jeu consiste à chercher, non pas le point faible de mon adversaire, à ce niveau ils n'en ont pas vraiment, mais le coup qui l'embête le plus », a expliqué le Russe.

« Balles différentes »

« C'est là qu'il est bon, a confirmé Stan Wawrinka qui a succombé en quarts. Ses balles sont différentes. Il est très solide du fond du court avec un revers très à plat. »

La clé du match pourrait donc résider dans la faculté physique de Medvedev à résister à Nadal si celui-ci parvient à jouer à son meilleur niveau. En demi-finale, Matteo Berrettini qui a pourtant un physique de colosse a fini par exploser physiquement et mentalement.

Qu'en sera-t-il du filiforme Russe qui sait qu'il affrontera « une bête sur le court à l'énergie démentielle »?

« Merci du compliment, j'espère juste que je serai effectivement comme ça dimanche! », rétorque l'Espagnol dont le début de saison a été entravé par des blessures.

Alors Medvedev peut-il remporter son premier titre du Grand Chelem dimanche?

« Il le peut... mais je ne pense pas qu'il le fera », a pronostiqué Wawrinka, avant les demi-finales.