Je retiens de bons souvenirs du Challenge Bell, ayant pris part à la demi-finale à deux reprises par le passé, mais ça ne s’est pas déroulé comme j'espérais la semaine dernière car j'ai perdu au premier tour face à Caroline Garcia, une très bonne joueuse classée 69e au monde. J’ai trouvé qu’elle a joué un très bon match. Son service était à point, elle a réalisé de gros coups gagnants et son coup droit a été particulièrement excellent. J’ai manqué de ressources contre elle.

Après mes deux précédents tournois, le défi était différent à Québec parce que ça se passait sur un terrain intérieur. Le PEPS de l’Université Laval est rendu tellement beau, surtout le central. Il y a plus d’espace, l’éclairage est meilleur et c'est très bien organisé. C’est simplement dommage que je n’aie pas pu y prolonger mon séjour.

La période d’adaptation à mon retour au jeu est difficile. Mes entraîneurs m’ont dit que je dois accepter le fait que j’ai été victime d’une sérieuse blessure et que je dois donc me donner plus de temps. Cela a fait exactement un an vendredi que cet incident est arrivé. J’ai disputé peu de matchs depuis et ça fait une grosse différence. À l’époque, j’étais sur une belle lancée. J’ai participé aux Jeux olympiques et j’ai atteint les quarts de finale à la Coupe Rogers de Montréal, puis tout a basculé. Maintenant je dois être patiente. Je continue à m’entraîner fort en passant plusieurs heures au gym et sur le terrain. Notre approche est bonne et je dois poursuivre sur cette lancée. Ça va venir, je crois en mes moyens. Si je n’y croyais pas, aussi bien abandonner! Mais ce n’est pas mon intention, car je sais que le talent est là. Quand je vais retrouver ma force, je sais que je vais pouvoir remporter de gros matchs.

Je dois bien sûr retrouver mes repères encore, mais mon service est l’aspect le plus problématique présentement. Ça prend plus de temps pour peaufiner ma technique et ma motion. Étant donné que ma coordination n’est pas à son meilleur, j’ai fait plusieurs doubles fautes en conséquence. J’ai tendance à trop penser et à avoir trop de retenue. Quand je m’élance au service, je dois y aller à 100 % et moins m’inquiéter de l’aspect technique ou de mon épaule. Je dois retrouver confiance et je sais que je vais y arriver.

J’ai de grandes attentes pour le reste de la saison et ça commence fort à Tokyo. Je me transporterai ensuite à Pékin, qui est un tournoi obligatoire, puis à Osaka. Comme mes entraîneurs le disent, et j’en suis moi-même consciente, je fais toutes les bonnes choses pour améliorer mon sort, il suffit de demeurer concentrée. Il y a encore beaucoup de travail qui m’attend d’ici la fin de l’année, mais pour l’instant, je me concentre seulement sur les trois prochains tournois en Asie parce que le plan n’est pas encore fixé pour la suite. Je souhaite commencer l’année 2014 du bon pied, et ce, en même temps que tout le monde. Ça se pourrait donc que ces trois prochains tournois soient mes derniers de la campagne, ce qui me permettrait de consacrer plus de temps à mon programme de réadaptation et de m’assurer que mon épaule soit forte pour être prête pour le début de la saison en vue du premier Grand Chelem en janvier.

Emballant, mais crève-coeur pour le Canada

J’ai suivi les matchs de la demi-finale de la Coupe Davis entre le Canada et la Serbie. Nous sommes passés près de la victoire et c’est donc crève-cœur. Nos Canadiens ont vraiment tout donné, ils ont eu du cœur et montré du caractère. Ils ont offert du bon tennis et de bonnes batailles. C’est malheureux que Milos Raonic se soit blessé à la cheville, tout comme Vasek Pospisil qui a chuté sur le dernier point du match. Il risque de rater quelques semaines d’activités. Une cheville prend du temps à guérir et le mal devrait se ressentir pendant un petit bout de temps encore. Au moins, c’est arrivé vers la fin de l’année.

La Serbie a choisi de tenir la demi-finale sur terre battue, croyant peut-être l’emporter plus facilement de la sorte, mais nos Canadiens sont bons sur cette surface. Malgré avoir profité de très peu de temps pour se préparer, ils ont offert du tennis de qualité. Les gars se sont rapidement ajustés et Martin Laurendeau, le capitaine de la sélection nationale, les a beaucoup aidés à faire la transition de la surface dure en plein air à la terre ocre à l'intérieur. Je crois que les gars ont un bel avenir devant eux et qu'ils auront encore l'occasion de marquer l'histoire de notre pays.

Pour ce qui est des filles, qui s’affrontent en Coupe Fédération, l’équipe nationale devrait être formée au cours du mois de janvier, soit tout juste avant ou après les Internationaux d’Australie. Il reste encore beaucoup de tennis à disputer d’ici les 7, 8 et 9 février et l'allure de notre formation dépendra des résultats des joueuses ou des blessures qui risquent de survenir. Le choix final reviendra à l’entraîneur Sylvain Bruneau et c’est à chacune d’entre nous de le convaincre de nous faire une place dans l’équipe. Pour l’instant, on cherche avant tout à déterminer où la compétition se déroulera exactement au Canada. Les villes intéressées peuvent proposer leur candidature, mais on souhaite profiter de la meilleure base de partisans possible.

https://www.facebook.com/WozAleks

http://www.aleksandrawozniak.com/

@alekswoz pour Twitter

*Propos recueillis par Audrey Roy