Novak Djokovic a remporté les Internationaux d'Australie pour une cinquième fois en carrière en battant en finale Andy Murray en quatre longues manches. Nous avons eu droit à une rencontre remplie de revirements, plus étonnants les uns que les autres. Et que dire du grand nombre de bris de services!

En début de match Novak est d'attaque. Il se forge une avance de 4-1 en tenant merveilleusement bien en fond de terrain. Murray bouge bien aussi et il ne lâche rien.

Par deux fois il fait son retard d'un bris. La bataille est intense alors que l'Écossais a besoin de six balles de bris pour vraiment faire sa place. On se rend même au bris d'égalité que Murray négocie bien jusqu'à 4-2. Son manque de matchs de haut niveau paraît évident alors qu'il n'arrive pas à faire fructifier cette avance. Djoko gagne le premier set 7-5 au bris.

Novak DjokovicMais cet Andy cuvée 2015 ne pleure pas longtemps sur le lait renversé. Il repart au combat avec une farouche détermination de ne pas se laisser dominer en fond de terrain. Les échanges sont longs et demandants, les deux protagonistes s'arrachent pour avoir le dernier mot. Les rôles sont inversés au début de la deuxième manche puisqu'Andy mène 2-0. Nole se blesse légèrement à une cheville mais le mal disparaîtra comme par enchantement quelques parties plus tard alors qu'il recommence à courir comme une gazelle. Quatre bris plus tard, on a droit à un autre bris d'égalité que l'Écossais dominera finalement! Ouf! Que de durs labeurs! Deux heures 32 minutes plus tard, nous sommes à égalité une manche partout!

Murray brise d'entrée au troisième set. Il possède l'ascendant dans les échanges pendant que Novak souffre énormément et semble même au bord des crampes. Selon moi, c'est ici qu'Andy perd le match. Il ne se méfie pas, il croit que le Serbe est perdu physiquement et fait l'erreur de baisser la garde. Il le regrettera amèrement quelques parties plus tard lorsque de façon inattendue et quasi miraculeuse, le Joker recommence à gambader gaiement. Novak recolle à 3-3 et sauve d'autres balles de bris. Andy rate sa chance et perd son calme. Djokovic complète les troisième et quatrième manches en marchant quasiment sur l'eau...

Murray a quand même livré une prestation de grande qualité durant la quinzaine. Il faudra tout simplement améliorer quelques petites choses dont la vélocité du deuxième service. Djokovic lui a fait mal en retours, Andy ne gagnant que 34 % de ses points en deuxième balle. J'ai déjà hâte de le suivre le reste de l'année parce que je crois vraiment qu'Amélie Mauresmo a réussi à l'aider à être plus positif.

Il reste du travail à faire mais c'est encourageant de l'entendre nous donner sa nouvelle définition du succès. C'est tout simple et si beau. La voici : « Success is being happy », dira Andy quelques minutes après avoir perdu une quatrième finale Grand Chelem face à Novak. Je rajouterais un petit bout de chanson à cette nouvelle philosophie de vie : « Don't worry, be happy ».

Bravo à Djokovic qui m'épatera toujours au coeur de la bataille. Avec ce huitième titre Grand Chelem, il égale Ken Rosewall, Jimmy Connors et Andre Agassi. De la bien belle compagnie...

Chez les dames, la no 1 Serena Williams souffre d'une vilaine grippe depuis deux semaines, fait de la fièvre et est aux prises avec des nausées, mais cela ne l'empêche pas d'exceller face à Maria Sharapova en finale.

Serena Williams

Elle domine à la première manche, qu'elle remporte 6-3. Trois fois Serena lui ravit son service.

Cependant, la belle surprise est de voir jusqu'à quel point Maria se battra comme une mort de fin au deuxième set. Même si la Russe doit bien avoir un petit feeling de déjà-vu puisqu'elle n'a pas gagné face à Williams depuis 2004, ce qui représente 15 matchs de suite, rien n'y paraît dans son attitude. Bien au contraire, Sharapova accélère encore plus dans l'échange, présente des services adéquats et sauve même balle de championnat à 5-4 avec des coups plus pétaradants les uns que les autres! Une vraie bataille de tigresses, rugissant les « Come on! » à qui mieux mieux.

Serena gagne le bris d'égalité du deuxième set et le match parce qu'elle sert mieux que Maria et est plus puissante dans tous les aspects du jeu. Pas moins de 18 as et 38 coups gagnants plus tard, la Williams signe un 19e titre Grand Chelem. Quel deuxième set intense et majestueux. Maria n'était pas si loin...

Prochain rendez-vous, la Coupe Fed au Peps de Québec. Nous aurons droit à un face-à-face Canada/République tchèque.