On ne peut pas dire que Milos Raonic a joué un vilain match aujourd'hui face au coriace espagnol Pablo Carreno Busta en ronde des 16 à Roland-Garros. Ce que je note cependant c'est qu'il n'a pas été aussi opportuniste qu'à l'habitude. Cela s'explique en partie par le fait qu'il n'a pas gagné suffisamment dans toute la séquence sur terre battue qui nous amène jusqu'à la Porte d'Auteuil.

Les deux protagonistes se sont affrontés trois fois l'an passé et Milos a gagné sans perdre une manche mais toujours sur des pointages serrés. Encore une fois, le premier set nous offre exactement le même genre de scénario. Milos s'offre balle de bris au milieu du set mais n'en profite pas. Busta en a deux à 3-3 mais passe à côté du moment. Et comme l'Espagnol est un peu plus tendu en fin de set, il finit par craquer. 6-4 Raonic.

Quand tu joues au meilleur des cinq manches et que tu possèdes des opportunités de mener deux sets à zéro contre un bonhomme que tu as toujours battu, il faut que tu le fasses! Milos se donne balle de manche à 5-4 et une autre à 6-5 mais ne capitalise pas. Pire, il passe complètement à côté du bris d'égalité! Il vient de lancer une bouée de sauvetage à Carreno Busta. Il finira par le regretter amèrement.

Au 3e set, Raonic sert pour la manche à 5-4 mais fait preuve à nouveau de largesse et perd son service. Lui normalement si efficace dans ce genre de situation. Alors si vous me suivez bien, si Milos avait fait son travail lors des moments clés du match jusque-là, il aurait gagné en trois manches consécutives! Heureusement, il se reprend au bris d'égalité pour mener deux sets à un, mais permet tout de même à l'adversaire de prendre encore un peu plus confiance.

Cela devient encore plus visible par la suite puisque notre Canadien perd son service cinq fois lors des deux derniers sets! Milos expliquera en conférence de presse que du côté de l'égalité sa sortante n'amène pas l'adversaire assez en angle donc lorsqu'il tente le service sur le « T » il est aussi moins efficace. En général, Milos n'est pas satisfait de l'aspect offensif de son jeu. Selon lui, il n'était pas assez virulent en coups droits et il n'a pas su maximiser l'acuité, la précision et la variété de son service. Au-delà de tout cela, il a aussi mené 3-1 à la 5e manche. S'éterniser face à un fier combattant espagnol sur terre battue, c'est vraiment courir après le trouble...

Le bon côté de la chose, cela fait six semaines de suite que Milos se donne à plein en compétition et il se dit bien physiquement. On l'a constaté en fin de rencontre alors qu'il était épatant pour sauver six balles de match. J'attends donc avec impatience que la saison sur gazon commence puisque c'est en Angleterre qu'il a réalisé son plus beau parcours en Grand Chelem avec une finale à Wimbledon. C'est en Grande-Bretagne qu'il est allé chercher ses plus beaux souvenirs en carrière. Gardons espoir que dans son cas, le meilleur reste à venir. Milos fera comme l'an passé un petit arrêt au Queen's Club dès le 19 juin pour peaufiner sa préparation sur herbe et nous y serons aussi pour vous...