LONDRES - La joueuse de tennis russe Maria Sharapova a été suspendue pour deux ans par la Fédération internationale de tennis (ITF) pour avoir utilisé du meldonium après le 1er janvier 2016.

Sharapova a échoué un test antidopage lors des Internationaux d'Australie, le 26 janvier dernier. Sa suspension a d'ailleurs été imposée de façon rétroactive à cette date.

Dans un communiqué émis sur son site Internet mercredi, l'ITF a expliqué que Sharapova n'avait pas voulu intentionnellement tricher, mais qu'elle était « la seule responsable » d'une « faute significative » qui avait entraîné un test antidopage positif.

« Le tribunal a certes conclu que je n'avais pas intentionnellement voulu enfreindre les règlements antidopages, mais je ne peux accepter cette suspension punitive et injuste de deux ans, a déclaré Sharapova par voie de communiqué. Le tribunal, dont les membres ont été choisis par l'ITF, ont admis que je n'avais pas volontairement commis de méfait, mais ils ont néanmoins décidé de m'empêcher de jouer au tennis pendant deux ans. Je porterai immédiatement ma cause en appel devant le TAS, le Tribunal arbitral du Sport. »

« Elle s'en sauve très bien »

La championne de cinq tournois du Grand Chelem en carrière avait été provisoirement suspendue par l'ITF au début du mois de mars, lorsqu'elle avait annoncé dans le cadre d'une conférence de presse tenue à Los Angeles qu'elle avait échoué à un test antidopage en janvier.

Sharapova avait alors dit qu'elle ignorait que l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait interdit l'utilisation du meldonium, aussi connu sous le nom de mildronate, à compter du 1er janvier 2016.

Son avocat, John Haggerty, a précisé que Sharapova avait consommé cette substance après cette date.

L'échantillon qu'a soumis la joueuse de 29 ans a été analysé par le laboratoire montréalais de l'AMA. Des traces de meldonium, interdit depuis le 1er janvier 2016, y ont été découvertes.

Le 2 mars dernier, Sharapova a été accusée d'avoir contrevenu aux règles antidopage. Après avoir admis avoir fait usage du produit interdit, elle a immédiatement demandé une audience devant un tribunal indépendant, comme le lui permettent les règles de l'ITF.

Cette audience a eu lieu les 18 et 19 mai dernier et le tribunal a rendu mercredi sa décision.

Il a déterminé que Sharapova devait être sanctionnée pour deux ans, seule son admission rapide lui a permis de voir cette suspension rétroactive au 26 janvier. Elle doit toutefois renoncer aux points et à la bourse acquis lors des Internationaux d'Australie.

Un tribunal indépendant a trouvé Sharapova coupable d'avoir enfreint les règles antidopage de la fédération et a décidé de lui imposer cette suspension et d'effacer tous ses résultats depuis cette date.

Un tribunal indépendant a trouvé Sharapova coupable d'avoir enfreint les règles antidopage de la fédération et a décidé de lui imposer cette suspension et d'effacer tous ses résultats depuis cette date.

Le directeur de la Coupe Rogers, Eugène Lapierre, n'était pas surpris outre mesure de la durée de la sentence.

« C'est ce à quoi le monde du tennis s'attendait, a dit Lapierre, qui est en charge du tournoi montrélais qui mettra cette année les dames en vedette, du 23 au 31 juillet, au Stade Uniprix. L'ITF montre qu'elle prend ça au sérieux et qu'elle veut protéger l'intégrité du sport.

« Pour ce qui est de la Coupe Rogers, ça ne chamboule pas le tournoi, a t-il poursuivi. À chaque année, des athlètes sont blessés ou sont absents pour toutes sortes de raisons. Les gens aiment Sharapova et tout le monde veut la voir, mais le spectacle va continuer, c'est sûr. Je suis plus déçu pour elle. Elle approche de la trentaine, et je suis certain qu'elle ne veut pas terminer sa carrière de cette façon-là. »

Un autre test échoué à Moscou

En plus du test antidopage qui s'est révélé positif aux Internationaux d'Australie, elle a aussi échoué un test antidopage au meldonium lors d'un contrôle antidopage réalisé à l'extérieur d'un site de compétitions à Moscou le 2 février, a précisé l'ITF.

Sharapova avait initialement indiqué qu'on lui avait prescrit cette substance créée en Lettonie, qui sert essentiellement à traiter les problèmes cardiaques, pour des motifs médicaux en 2006. Elle aurait pu avoir été suspendue pour une période allant jusqu'à quatre ans.

La décision de suspendre Sharapova a été prise à la suite d'une audience réalisée devant un comité de trois personnes de l'ITF.

Les avocats de l'ITF ont plaidé sa cause, tandis que Haggerty a défendu sa cliente. Il a mentionné qu'elle avait pris la parole pendant l'audience.

« C'était une décision volontaire, et non une erreur, a commenté l'ITF. Si on prend en compte le fait que, sur une période de trois ans, elle n'a pas révélé son utilisation du mildronate à son entraîneur, son thérapeute, son nutritionniste ou encore un conseiller médical qu'elle a consulté par l'entremise de la WTA, les faits démontrent qu'elle a pris la décision délibérée de garder le secret devant les responsables antidopages à propos de son utilisation du mildronate pendant les compétitions. »

La sanction imposée à Sharapova pourrait écourter sa carrière professionnelle, même si la Russe de 29 ans est l'une des joueuses les plus prestigieuses du circuit et, grâce à de nombreuses ententes commerciales, l'une des mieux rémunérées au monde.