SOTCHI, Russie - En plus de donner une victoire de 2-1 au Canada en prolongation face à la Finlande, dimanche, Drew Doughty a permis au Canada d'atteindre un premier objectif aux Jeux olympiques de Sotchi: terminer au premier rang du groupe B, passer directement aux quarts de finale et profiter d'une journée de congé supplémentaire.

C'est le deuxième but de la rencontre de Doughty, inscrit à 2:32 de la prolongation, qui a départagé les deux clubs. Il a accepté une passe de Jeff Carter en s'amenant sur l'aile gauche et a déjoué Tuukka Rask, auteur de 25 arrêts, d'un tir bas entre les jambières. Il s'agit du quatrième but du tournoi pour le défenseur canadien.

Si un peu tout le monde aurait souhaité voir des performances plus dominantes de la part d'Équipe Canada en phase préliminaire, Mike Babcock est bien heureux d'avoir pu éviter le tour supplémentaire — contrairement à ce qui s'était passé aux Jeux de Vancouver — et il a semblé chatouillé par une question portant sur la qualité du jeu de ses protégés.

« Ce qui est intéressant, c'est qu'à chaque fois que j'ai dirigé l'équipe nationale — que ce soit au Mondial junior, au Championnat du monde ou aux Jeux — personne ne semble être heureux de notre jeu, mais je crois plutôt qu'on a été immensément compétitifs. Je suis beaucoup plus heureux que les gens assis à 200 pieds de la patinoire », a noté l'entraîneur-chef en référence aux scribes.

« Les Européens jouent un style difficile à contrer, axé sur la défensive. Tout le monde parle de la plus grande patinoire, mais — je l'ai dit plus tôt dans le tournoi — avec la zone offensive moins profonde, les zones où on peut obtenir de bonnes chances de marquer sont plus petites. Ils sont sur vos défenseurs si rapidement que nos gars n'ont pas le temps d'exploiter leurs tirs. Ils jouent une défensive homme à homme et ils sont de vrais pots de colle.

« Et les joueurs — et possiblement vous, les médias — font souvent l'erreur de dire que tel ou tel joueur ne joue pas dans la Ligue nationale. Et bien ils jouent pour leur pays et ils jouent à fond. Ils vous rendent la vie difficile. On espère s'améliorer de match en match. C'est notre objectif; c'est ce qu'on a dit depuis le début. »

L'attaquant Patrice Bergeron, qui a été jumelé à Sidney Crosby et Jamie Benn dimanche, est d'accord avec son entraîneur: les Finlandais ne leur ont pas laissé d'espace.

« Dans leur zone, les joueurs finlandais ont fait de l'excellent travail pour garder nos joueurs à l'extérieur de l'enclave et les forcer à prendre des lancers le long des rampes. Toute la soirée, ils nous ont empêchés de prendre des retours de lancer. »

Babcock a par contre concédé qu'il aimerait voir son club générer plus d'attaque.

« On ne donne pas grand-chose en défense, mais quand vous regardez le pointage, la Finlande doit être heureuse également: après 60 minutes, c'était 1-1. On a eu la rondelle pendant toute la deuxième période et ça nous a pris un temps fou avant d'obtenir un lancer (7:56 exactement). Selon ce qu'on a évalué, les deux clubs ont eu deux occasions de marquer en deuxième. On doit trouver une façon de générer plus d'attaque. »

À cet effet, on lui a demandé s'il était satisfait de la production de son capitaine. La réponse a été sans équivoque.

« Je n'évalue pas Sidney selon sa production offensive. J'évalue son travail par la victoire. »

Un premier en avantage

Doughty avait ouvert la marque en première période, alors que le Canada jouait avec l'avantage numérique. Il s'agit du premier but de l'attaque massive canadienne dans ce tournoi, elle qui a été blanchie en trois occasions lors de ses deux premières rencontres.

« C'est plutôt incroyable! Je ne sais pas trop ce qui se passe, a dit le défenseur des Kings de Los Angeles au sujet de sa production offensive. Je ne marque habituellement pas à ce rythme. Je suis seulement content d'aider mon équipe à gagner des matchs. »

Sur le but gagnant, Doughty a dit n'avoir dirigé la rondelle vers le filet que dans l'espoir qu'elle soit déviée, mais elle s'est trouvée un chemin jusque derrière Rask, impeccable jusque-là.

Son vis-à-vis, Carey Price, a été moins occupé, ne faisant face qu'à 15 lancers et ne cédant que sur le tir dévié par Tuomo Ruutu, en deuxième période. Il a par contre effectué un superbe arrêt du bouclier sur un tir à bout portant de Sami Salo quelques secondes avant que Doughty ne donne la victoire au Canada.

« Nos gars ont joué un match très solide. Ça a beaucoup ressemblé au match contre la Norvège pour ma part, a expliqué le gardien du Canadien. Quand tu reçois aussi peu de lancers, tu t'assures de garder ta concentration pour être prêt quand on aura besoin de toi. »

Price s'est dit très heureux d'avoir obtenu la confiance de son entraîneur.

« Il m'a annoncé la nouvelle (samedi) soir et j'étais très excité à l'idée de jouer ce match », a-t-il dit en arborant un immense sourire. Babcock n'a toutefois pas confirmé sa présence devant le filet pour le quart de finale.

Martin St-Louis et P.K. Subban n'ont pas pris part à la rencontre. Ça démontre toute la profondeur du Canada: il peut se passer des derniers récipiendaires des trophées Norris et Art-Ross et quand même l'emporter.