PÉKIN, Chine - La situation n'était pas idéale. Mais la médaille d'or l'était.

Derek Drouin a dû puiser dans ses ressources pour tirer un avantage de la situation, dimanche, alors que le titre mondial du saut en hauteur se jouait devant une foule bruyante qui encourageait son rival chinois au Nid d'oiseau.

Quelque part au fond de sa mémoire, il a confié s'être rappelé d'un duel contre un coéquipier lors des premiers balbutiements de sa carrière de sauteur. Et lorsqu'il s'est retrouvé en compétition avec deux adversaires pour l'obtention de la médaille d'or dimanche, cette expérience, alors qu'il était adolescent, l'a aidé.

Après avoir raté ses quatre tentatives à 2,36 m sous une fine pluie - dont une lors de la ronde éliminatoire alors que des coureurs qui participaient aux dernières épreuves d'athlétisme aux Mondiaux tournaient autour de lui -, la barre a été abaissée à 2,34 m.

Drouin l'a franchie dès sa première tentative.

Bohdan Bondarenko, le champion du monde en 2013, et le Chinois Zhang Guowei ont échoué, alors qu'ils étaient bousculés par la première vague de coureurs qui tentaient de se frayer un chemin jusqu'aux blocs de départ du relais 4x400 m. Ils se sont finalement partagé la médaille d'argent.

Aucun d'entre eux ne s'était retrouvé dans un duel pour la médaille d'or auparavant.

« J'avais vraiment l'impression que j'étais le favori. J'avais l'impression que la seule personne qui pouvait m'empêcher de gagner la médaille d'or, c'était moi-même, a-t-il expliqué à propos de son premier titre mondial. Je me suis répété si souvent 'Tu peux la gagner. Tu peux la gagner.' Quand ça c'est finalement concrétisé, c'était juste un soulagement. »

Cette victoire de Drouin est survenue après l'obtention du bronze aux Jeux olympiques ainsi qu'aux Mondiaux d'athlétisme. En avril 2014, il était devenu seulement le 10e homme de l'histoire à franchir la barre de 2,40 m, et en conséquence il avait de bons motifs d'être confiant.

Il s'agissait de la deuxième médaille d'or du Canada aux Mondiaux et de sa huitième au total, un résultat suffisant pour lui permettre d'occuper le septième échelon au classement général.

La Chine a décroché neuf médailles, mais une seule d'or. En conséquence, la foule chinoise s'est mise de la partie lors du duel à trois en finale.

« J'avais l'impression d'être dans une mauvaise situation puisque j'étais en compétition avec (Zhang), et que je savais que personne n'allait m'encourager, a expliqué Drouin. J'aurais peut-être lancé une vague si j'avais su que les gens allaient embarquer, mais de toute évidence c'est l'avantage d'être à la maison. Il a profité de cet avantage cette fois-ci.

« Mais j'ai pu travailler avec ce que j'avais sous la main, ce qui s'offrait à moi. C'est si difficile de ne pas prêcher par excès de confiance dans une situation comme celle-là. »

Huitième place pour le Canada au relais 4x400 mètres

Audrey Jean-Baptiste, Aiyanna Stiverne et leurs coéquipières canadiennes ont pris le huitième et dernier rang de la finale du relais 4x400 m.

Carline Muir, Sage Watson, Jean-Baptiste et Stiverne ont couru les 1600 m en un temps total de 3 min 27,69 s, accumulant un retard de plus de 8 secondes sur les Jamaïcaines (3 min 19,13 s), sacrées championnes du monde. Quelques centièmes de secondes ont enlevé ce titre aux Américaines qui sont finalement montées sur la deuxième marche du podium, devant les Britanniques (3 min 23,62 s).

En préliminaires samedi, les Canadiennes avaient été les dernières à obtenir leur qualification. N’ayant pas réussi à se placer dans les trois premières de leur vague, elle avait décroché l’un des deux laissez-passer accordés pour le chrono au repêchage. Jean-Baptiste n’était pas sur la ligne de départ de cette ronde qualificative, Nicole Sassine avait pris sa place au sein du relais canadien.