J’adore le début de l’hiver lorsque la neige commence à arriver et nappe le paysage d’une fine poudre blanche. Elle cache les couleurs mornes et pâles de la fin de l’automne. Même les plus laides des choses deviennent belles. La neige fraîchement tombée étouffe également une partie des bruits ambiants. Soudainement tout devient plus paisible. 

 

Ce spectacle de cartes postales ne devrait pas être une invitation à ranger ses chaussures de course, bien au contraire. La neige, même lorsqu’elle deviendra grise et sale en se transformant en gadoue, ne doit pas être le signal d’une fin pour les coureurs. 

 

Longtemps, dans la préparation des saisons de course à pied, on profitait de l’hiver pour prendre une pause et soigner les blessures ou pratiquer d’autres activités, comme le ski de fond ou la natation. L’option de de grimper sur un tapis roulant pour garder la forme s’imposait tout aussi souvent.

 

Pourtant, la saison froide est accessible plus que jamais aux coureurs. Et je ne parle pas juste des extraterrestres capables de braver les pires conditions hivernales. 

 

La qualité de l’équipement de course à pied a énormément évolué au Québec lors des deux dernières décennies. Les gens me regardaient comme un hurluberlu dans les années 90 lorsque j’affirmais courir dehors à tous les jours de l’hiver. Peu importe la météo. J’en ai bravé des tempêtes et des froids polaires, mais je revenais toujours de mes sorties avec le sourire sur le visage. J’étais habillé un peu n’importe comment, mais ça fonctionnait. 

 

Un coureur dans la tempêteMaintenant, les boutiques spécialisées ont des collections réservées aux coureurs hivernaux. Plus besoin d’emprunter un pantalon de ski de fond ou une veste de patineur nordique pour aller courir. Les vêtements sont conçus pour s’ajuster au corps, être portés en plusieurs couches, garder la chaleur, éloigner l’humidité de la peau et couper le vent.  Important, toujours couvrir ses extrémités car c’est là que le corps humain perd la plus grande partie de sa chaleur. 

 

La crainte des chutes est bien réelle et il est vrai que l’on doit adapter sa foulée. Des pas plus courts, une attaque du centre du pied et des changements de directions avec le pied extérieur. Dans la grande majorité du temps, il est possible de trouver une chaussée dégagée. Sinon, on court directement sur la neige. Plus il y en a, plus votre entraînement sera efficace. Il est inutile de comparer les chronos hivernaux avec ceux des trois autres saisons. L’hiver nous incite à apprécier le moment et les résultats ne comptent plus. Profitez en pour travailler votre endurance. 

 

Les chaussures demeurent le facteur déterminant à considérer. Il ne sert à rien de s’habiller le mieux du monde si vous êtes mal chaussés. 

 

La chaussure normale de course peut être utilisée en hiver. Mais elle n’est pas isolée pour vous protéger du froid et de la gadoue. Rien de plus désagréable que de courir dans la « slush » et de revenir à la maison avec les pieds trempés. Des chaussures avec des membranes Gore-Tex existent et sont parfaites. 

 

Les chaussures de sentiers, qui possèdent des semelles plus robustes de même qu’une base plus large et solide, feront également l’affaire. Elles sont cependant plus lourdes. À la limite, achetez votre chaussure de course sur route préférée mais un demi-point plus grand pour pouvoir y porter un bas  épais qui vous gardera chaud. 

 

Et si vous craignez vraiment de tomber, alors il existe des chaussures munies de crampons fixes ou amovibles. Dans le cas des crampons fixes, cela peu représenter un inconvénient puisqu’ils sont conçus pour courir sur la neige ou la glace et s’abîment rapidement si vous devez emprunter un passage asphalté. 

 

Le Québec est un pays nordique. Il faut se l’approprier à nouveau. On ne doit plus voir la saison froide comme le signal du voyage dans le sud et le moment de s’encabaner. 

 

Continuer de courir dehors l’hiver aide à reprendre plus facilement un bon volume d’entraînement au printemps. C’est vrai qu’il fait froid, mais ouvrez les yeux et sortez dehors. Vous verrez qu’il fait beau! 

 

Bonne course! 

 

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