L'ancienne vedette de l'athlétisme américain Michael Johnson a expliqué en marge des Championnats des états-Unis qu'il ne comprenait pas le projet d'effacer tous les records du monde, pour se débarrasser de ceux ternis par des soupçons de dopage.

« Je ne comprends pas à quoi cela servirait, cela n'a aucun sens à mes yeux, a déclaré à l'AFP l'ancien détenteur des records du monde des 200 m et 400 m. Si on m'explique à quoi cela servirait, parmi tous les problèmes que connaît notre sport, je pourrais décider si c'est une bonne chose ou non ».

Le quadruple champion olympique, auteur du seul doublé 200/400 m de l'histoire à Atlanta en 1996, détient encore un record du monde, celui du 4x400 m (2:54.29) établi avec l'équipe des États-Unis lors des Championnats du monde 1993 à Stuttgart (Allemagne).

Les instances européennes de l'athlétisme (EAA) souhaitent inscrire tous les records continentaux réalisés avant une date qui reste à définir dans la catégorie « anciens records d'Europe ».

La proposition sera débattue lors du conseil de la Fédération internationale (IAAF), début août à Londres, nombre de records d'Europe étant également des records du monde.

Par ailleurs, Johnson a admis que le prochain départ à la retraite de la vedette Usain Bolt allait laisser un grand vide.

« Il faudrait qu'il y ait quelqu'un qui domine sa discipline comme lui le fait, il n'y a personne. Il faudrait quelqu'un qui ait sa personnalité, sa présence et, là aussi, il n'y a personne », a constaté Johnson.

Mais l'Américain, aujourd'hui âgé de 49 ans, reste optimiste, citant l'exemple de la NBA, la Ligue nord-américaine de basket-ball.

« C'est comme quand Larry Bird et Magic Johnson ont quitté la NBA, il a fallu un peu de temps avant que vienne Michael Jordan. Il y a eu ensuite un vide, puis sont venus Kobe (Bryant) et LeBron (James) », a-t-il rappelé.

« On ne devrait pas être dépendant de ce genre de considération, nous avons un grand sport, il faut juste en faire sa promotion, mais cela demande du travail », a-t-il conclu.