La délégation du Québec aux Jeux du Canada regorge d’athlètes talentueux, les 141 médailles accumulées au moment d’écrire ces lignes, en témoignent bien. Mais les athlètes ne sont pas que sur le terrain, on les retrouve aussi dans les cadres de la mission, là où leur expérience exceptionnelle peut servir de guide aux plus jeunes.

C’est le cas de la nageuse Audrey Lacroix, triple olympienne, médaillée aux championnats du monde, aux Jeux Pan-Am et à ceux du Commonwealth et d’Émilie Roy, cycliste sur route et sur piste encore au cœur de sa carrière d’athlète, et qui garde espoir de se qualifier pour les JO. Toutes deux sur l’équipe de communication des Jeux du Canada, elles profitent pleinement de cette expérience, elles qui n’ont pas eu l’occasion d’y participer en tant qu’athlètes.

« Il y a eu des Jeux du Canada quand j’avais 13 ans, c’était à Brandon, mais la catégorie d’âge en natation était U21, raconte Audrey Lacroix. J’aurais peut-être pu tenter quand même les qualifications et obtenir une place, mais mon entraineur n’était pas à l’aise d’envoyer une fille de mon âge avec de jeunes adultes. J’ai donc fait les Jeux du Québec à la place. Quatre ans plus tard, lors des Jeux de London, j’étais déjà sur le circuit international. »

Émilie Roy non plus n’a jamais pris part aux Jeux du Canada en tant qu’athlète. « J’ai fait la qualification des Jeux du Québec en athlétisme, mais je suis tombée et ma quatrième place n’a pas été suffisante… Puis, en cyclisme, j’ai commencé le sport d’élite tardivement. »

Toutes deux sur l’équipe de communications de la mission du Québec, chargées des relations avec la presse et de la gestion des médias sociaux, elles sont bien placées pour comprendre ce que vivent les athlètes et leur servir de personne-ressource à l’occasion. « Quand les athlètes se lancent sur le terrain ou en reviennent, je peux mieux les accompagner dans la joie ou dans la déception », souligne Émilie Roy. « J’ai un regard différent sur les jeunes et la façon dont je vais les approcher, explique Audrey Lacroix. Sur leur performance aussi. Je peux comprendre ceux qui voient déjà plus loin dans leur carrière et sentir ce qui leur manque pour progresser. J’ai tellement vu de compétitions de haut niveau, j’ai tellement vu d’athlètes qui avaient de la difficulté quand ils arrivaient à l'international parce qu’ils étaient habitués à gagner à la maison et que là, la réalité était différente. »

Les jeunes athlètes sentent bien cette expérience et peuvent aussi s’en nourrir. « Je deviens comme une amie, dit Émilie, mais tout en gardant une certaine distance. J’ai suivi de près la boxe et j’ai créé certains liens avec ces athlètes qui venaient parfois se confier à moi. » « Mais aussi, ajoute Audrey, parce que j’ai déjà été athlète, je sais qu’on doit se plier à certaines obligations. Par exemple, si quelqu’un a perdu un match, je lui dis qu’il doit quand même parler aux médias. Je suis passée par là, et c’est ce qu’il faut faire. »

L’expérience des Jeux du Canada est extrêmement enrichissante pour tous les jeunes qui y participent, mais aussi pour les membres de la mission. « J’adore l’esprit d’équipe de la délégation du Québec, s’enthousiasme Émilie Roy. C’est formidable de voir les athlètes venir s’encourager entre eux. Comme lorsque l’équipe masculine de hockey a remporté l’or. Tous se sont retrouvés sur le bord de la bande et ce fut un beau moment. »

« Ça m’a aussi permis de découvrir des choses sur moi-même, ajoute Audrey Lacroix. J’ai été capable de faire plus que ce que je pensais et je me suis découvert des compétences. Je n’avais jamais vu l’envers du décor d’une mission. »

Et il n’y a pas qu’Audrey et Émilie comme athlète au sein des cadres de la mission… Il y a aussi Marie-Ève Nault, médaillée olympique de bronze avec l’équipe de soccer canadienne, qui a accompagné l’équipe de patinage de vitesse longue piste et celle de hockey féminin, et Sylvain Gaudet de l’équipe nationale de handball. S’ils endossent maintenant des fonctions d’encadrement et de mentors, l’athlète en eux n’est jamais très loin.

« Après une journée chargée, raconte Audrey Lacroix, je suis revenue en vitesse à ma chambre poser mon sac à dos parce qu’on m’attendait pour une rencontre sociale. Je me suis empressée de l’ouvrir pour mettre mes choses à sécher quand je me suis souvenue qu’à l’intérieur il y avait mon portable et ma bouteille d'eau, et non mon maillot de bain tout mouillé. C’était un réflexe conditionné par des années de compétition! »

La délégation du Québec se dirige vers un record de médailles. Ce succès s’appuie sur des performances exceptionnelles, des athlètes talentueux et un encadrement impeccable. La force de l’équipe dans tous ses aspects.